La lutte démocratique mise en branle depuis des décennies au Togo semble connaitre un relâchement depuis quelques temps, alors que l’alternance tant souhaitée, peine à voir le jour.

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L’élection présidentielle du 22 février dernier n’a pas pu combler les attentes des Togolais, en ce qui concerne le changement de régime. Néanmoins, elle a eu le mérite de démontrer à la face du monde le découragement qui s’est emparé du peuple meurtri.

La lutte populaire piétine, malgré les appels incessants de l’opposition et de la société civile à la mobilisation contre le régime en place. Il faut le reconnaitre, le grand amour entre le peuple et les leaders politiques n’est plus aussi si vivace qu’il l’était il y a quelques mois. Dans cette configuration, comment faire pour remobiliser les Togolais autour de l’objectif commun ? Quelle alternative proposée ?

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Là où moi je suis maintenant, je ne fais plus confiance aux leaders politiques. Chacun dit ce qu’il veut mais chaque fois c’est la même routine. Les marches et autres n’arrivent pas à aboutir parce que chaque fois c’est une occasion pour certains de faire la magouille ». Comme Victor AMAH-ZOHUN, 41 ans, revendeur, des milliers de Togolais sont frileux à l’idée de redescendre dans les rues, pour contester le régime en place, comme ce qui se passe actuellement au Mali.

Les casseroles trainées par les leaders, l’ambigüité de certains propos et le flou complet sur les réelles stratégies efficaces face au régime, plongent certains dans l’embarras, surtout que la répression violente du régime en place ne se fait pas hésiter quand le peuple se soulève. Agbeyomé qui réclame sa victoire à l’élection présidentielle du 22 février 2020 n’est pas capable de mobiliser le peuple autour de cette cause, alors qu’il dit avoir gagné ; alors qu’il est supposé avoir la majorité des togolais en soutien.

Au même moment l’inertie du peuple constitue un tremplin pour le pouvoir de défendre sur la scène internationale que sa popularité ne fait aucun doute et que l’opposition n’est pas majoritaire dans le pays. Autour de quel profil composer ? La question vaut son pesant d’or. Autour de quel profil composer ? Ce ne sont pas les compétences politiques qui manquent au Togo, encore moins les hommes capables d’entraîner un rassemblement populaire autour d’eux.

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Mais la donne actuelle semble rendre les choses encore plus difficiles vu les préjugés que certains ont déjà pour la classe politique, après plusieurs luttes nonabouties. Il faudra quelqu’un d’autre, peut-être une personnalité de la société civile, neutre qui ne traîne aucune casserole et qui puisse susciter au moins de l’estime auprès des jeunes et de l’ensemble de la classe politique. Sur ce registre, nombre d’analystes mentionnent le nom du Prof. David DOSSEH, porte-parole du Front citoyen Togo Debout (FCTD).

Mettre un leader politique à la tête d’un mouvement populaire dans un pays où les tendances sont parfois contradictoires, reviendrait à rendre la lutte partisane où chacun verra ses intérêts politiques en premier. C’est du moins l’analyse des adjuvants de cette posture. Par contre, d’autres pensent que cette analyse n’est pas irréfutable.

Un leader politique peut bien mener cette lutte s’il sait se conduire en personnalité neutre, s’il a une vision commune et non une vision partisane. Sur ce tableau, un nom circule. C’est celui du président national des Forces Démocratiques pour la République (FDR). On voit bien Me Dodji APEVON conduire la lutte en souffrance à bon port, surtout pour son honnêteté et sa quête permanente de l’union sacrée de l’opposition. Même souvent au prix de ses intérêts partisans.

Les tenants d’une telle position estiment qu’il faudra une stratégie bien différente de tout ce qui a été fait jusqu’ici et qui n’a apporté que désolation et tristesse au peuple, ceci autour du seul leader qui jusqu’ici ne traine pas de frasques anecdotiques. Pour d’autres, François Boko et Pascal BODJONA, feraient l’affaire, même si pour le second, d’aucuns le soupçonnent de retourner à ses vieilles amours.

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Les anciens ministres de l’intérieur et ex-membres influents du régime en place pourraient être le profil idéal pour renverser la situation et redonner de l’espoir au peuple. Alors que de pertinentes interrogations subsistent sur ces choix. Me François Boko restera –t-il en exil pour relancer la lutte ? Mieux, Pascal Bodjona, a-t-il le courage nécessaire d’affronter ses anciens amis ? Ses ardeurs en la matière ne sont-ils pas ramollis par les démêlés juridiques que lui impose le régime ?

Le moins qu’on puisse dire est que la lutte populaire pour la démocratie doit reprendre. Il ne faut pas donner l’impression au régime cinquantenaire qu’il a gagné, alors que les aspirations du peuple sont encore très profondes. Il faut réorganiser toute la classe politique pour peaufiner de vraies initiatives capables de requinquer le peuple en matière de mobilisation. Pascal BODJONA, François BOKO, Me Dodji APEVON, David DOSSEH… peuvent véritablement jouer leur partition et relever les nobles défis auxquels aspire le peuple togolais.

L’Engagement No 030

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