De supposés révolutionnaires armés de pelles, de flèches empoisonnées et de talismans de nouveau dans les mailles du filet de Yark Damehame. Bravo mon Général!

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« Hier après-midi, à la Direction Générale de la Police Nationale, on se croirait à un théâtre, les 31 individus présentés comme étant des révolutionnaires, affichaient un air hagard. C’est à croire qu’ils débarquaient d’une autre planète. Ils semblaient ne pas comprendre ce qui leur arrivait…»

 Ces quelques phrases publiées ce mardi 28 janvier 2020 par la rédaction du journal en ligne « icilomé.com »dit tout sur le comportement ridicule et surtout méchant des autorités togolaises en général, et celles de la sécurité en particulier, chez qui depuis longtemps, le bon sens et la morale sont devenus des mots sans contenu. Décidément les Togolais auront vu de toutes les couleurs, surtout ces deux dernières années de la crise politique, où, pour pour se maintenir vaille que vaille au pouvoir, Faure Gnassingbé et ses complices de collaborateurs, civils comme militaires, ne reculent devant rien pour montrer leur vrai visage de loup à leurs compatriotes.

Vers la fin du mois de novembre 2019, le ministre de la sécurité et sa bande nous servent une histoire à dormir debout. Sans oublier auparavant d´envoyer des militaires dans les préfectures de Tchaoudjo, d´Assoli et dans certains quartiers populaires de Lomé pour bastonner sauvagement les populations, pénétrer dans des domiciles privés, emporter des objets personnels à usage familial. Couteaux, machettes, gourdins, talismans, tenues de danses traditionnelles, etc…Des arrestations ciblées sont opérées parmi les populations des lieux visités.

Quelques jours plus tard, ces malheureux individus seront présentés comme des insurgés d´une rebellion qui auraient tenté de renverser les institutions de la République, avec devant eux, sur des tables, les objets personnels saisis par les militaires, présentés par le chef de la police nationale comme les armes qu´auraient utilisées les supposés rebelles pour s´en prendre aux forces de l´ordre en les désarmant et en en blessant certains d´entre eux. L´arnaque des autorités togolaises de la sécurité sautait aux yeux de tout observateur avisé. Le caractère grotesque et ridicule du montage laissa l´opinion abasourdie. Depuis, plusieurs dizaines de citoyens innocents croupissent en prison. Il y eut même des cas de torture sur certains d´entre eux.

On en était là à voir s´égrener quotidiennement des exactions militaires sur les populations à Tchaoudjo et à Assoli, on venait à peine de refermer la page sur l´information des enlèvements d´un responsable et d´un militant du Parti National Panafricain à Kpalimé et à Lomé, quand cette nouvelle d´une conférence de presse du Général Yark venait confirmer que chez les autorités togolaises le ridicule ne tue jamais. En effet c´était pour nous annoncer une nouvelle arrestation d´individus, qui, selon le directeur de la police nationale, le Lieutenant-Colonel Kossi Okpaoul, seraient arrêtés au moment où ils tenteraient de rallier la capitale pour provoquer le changement et empêcher par tous les moyens la tenue des élections présidentielles prochaines.

Les supposés insurgés, comme dans le premier feuilleton en novembre, semblent s´étonner de ce qui leur arrive. Si les premières malheureuses victimes du régime furent ceuillies chez elles à leur domicile, et à leur lieu de travail, cette fois-ci les révolutionnaires qu´on nous présente, semblent être précipitamment extirpés des cavernes préhistoriques, vu leur état d´hygiène. Est-on allé prendre des prisonniers pour jouer cet ènième théâtre de la honte? Comment un régime peut-il aller si loin dans l´infamie en traîtant son peuple de la sorte, parce que tout simplement il ne veut pas de l´alternance, ? Comment des autorités d´un pays peuvent-elles continuer à s´acharner sur des membres d´une communauté ethnique donnée, parce que tout simplement le seul opposant craint par le pouvoir vient de leurs rangs?

Provoquer le changement avec des pelles, des flèches empoisonnées et des talismans, il faut être autorités togolaises pour le croire et le raconter. Yark Damehame estime que Le SG local du PNP, Yakoubou Moutawakilou, kidnappé dans la soirée de samedi à Kpalimé, serait un membre du groupe du fameux Taïga. Et depuis fin novembre 2019, presque 3 mois après, c´est seulement aujourd´hui que le ministre et ses collaborateurs se rappellent de lui pour envoyer l´enlever. Et quelle coincidence qu´il soit un responsable d´un parti politique qui se trouve être la bête noire du régime Gnassingbé! Quelle coincidence que ce soit le même jour, plus tard dans la nuit que Aboubakar Tchatikpi, un militant du même parti que Moutawakilou, soit lui aussi kidnappé! Le ministre précise encore qu´il n´est nullement l´intention des autorités togolaises de chercher à décapiter le PNP par ces actions suspectes, comme cela se raconte sur les réseaux sociaux. Il ajoute également que les prétendus rebelles arrêtés sont presque tous du Parti National Panafricain (PNP). Monsieur le Ministre, nous nous approchons du but. En Novembre dernier, il n´était nullement question du PNP; les adeptes de Taïga auraient commencé leur recrutement dans les réunions hebdomadaires de cette formation politique, nous avait-on dit à l´époque. Cette fois-ci les supposés rebelles seraient presque tous membres du PNP. Quel progrès mon Général!

Le directeur de la police, lui, en parlant de l´intention des insurgés d´empêcher la tenue du scrutin présidentiel, n´avait pas oublié de faire le lien entre leur intention et les déclarations de Tikpi Atchadam, leader du PNP, concernant sa position et celle de son parti sur l´avenir politique de notre pays en rejetant les élections. Yark et son directeur de la police savent très bien que le président national du Parti National Panafricain, qu´ils ont contraint à la clandestinité, est un adepte de la non-violence, n´a jamais conseillé la violence à personne, et n´entend pas empêcher la tenue des élections par la violence. Quand on veut noyer son chat……tout le monde connaît la suite. Tous les responsables et militants du PNP dont au moins une dizaine de femmes qui moisissent en prison depuis plus d´un an pour les uns, et depuis plusieurs mois pour les autres, sont-ils tous des rebelles qui veulent renverser les institutions de la République?

S´il est vrai que ce fameux Touré Madjidou existe et vit en Belgique, s´il est vrai qu´il n´est pas un pantin manipulé et corrompu par le régime de terreur pour trouver la petite bête sur la tête du PNP et l´accabler de tous les maux, que Yark et sa bande le fassent extrader par les autorités belges pour répondre de ses actes, si actes il y a; et tout le monde saura la vérité. Tant que ce Taïga reste dans l´ombre et constitue pour les Togolais un fantôme que les méchantes autorités togolaises sortent de temps en temps du tiroir pour créer l´insécurité et priver de liberté des citoyens taxés d´indésirables qui ne demandent qu´à vivre en paix, en toute liberté et en démocratie dans le pays qui les a vus naître. En tant que parti politique ou citoyen de ce pays, est-ce un crime de dénoncer les abus d´un pouvoir qui nous régente de façon inhumaine, et de demander qu´il mette un peu d´eau dans son vin pour que nous tous, nous puissions vivre sur la terre de nos aïeux et profiter des richesses de son sous-sol?

Samari Tchadjobo

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