Des incidents impliquant des agents des forces de sécurité se signalent un peu partout. Le gouvernement doit prendre les dispositions et donner des consignes pour que les populations ne vivent pas les bavures policières comme dans la période du couvre-feu où le respect de la mesure a occasionné des morts.

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C’est devenu un sujet de discussions dans les foyers au Togo. L’obligation du port du masque dans les lieux publics décrétée par le gouvernement et les contrôles des forces de sécurité sont sur toutes les lèvres. En effet, le 08 juin, le gouvernement a décidé d’alléger les contraintes visant à lutter contre la propagation de la Covid-19 dans le pays. Le couvre-feu a été levée, par contre, la décision a été prise de rendre obligatoire le port de masque dans les lieux publics.

Si ces derniers jours, le port de masque est au cœur des débats, c’est que des dispositions supplémentaires ont été prises en vue d’y contraindre les plus récalcitrants. Dans un arrêté interministériel signé conjointement par les ministres du Commerce et de l’Administration territoriale, le gouvernement a réitéré la mesure rendant obligatoire « le port de masque de protection jusqu’à nouvel ordre dans tous les marchés». L’arrêté interministériel n°0167 MATDCL/MCIDSPPCL précise : « Le non-respect des dispositions de l’article 1er est passible d’une interdiction d’entrée au marché et d’une amende allant de trois mille (3 000) à vingt mille (20 000) francs CFA… En cas de récidive, l’amende est portée à cinquante mille (50 000) francs CFA ».

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La décision rendue publique le 08 juillet est entrée en vigueur le lendemain. Aux différents carrefours, policiers, gendarmes et militaires veillent au respect de cette mesure barrière. Des attroupements s’observent un peu partout. Il s’agit des personnes arrêtées parce que ne respectant pas l’obligation de port de cache-nez. Sur les réseaux sociaux, les contraventions simples de la Police pour non port de cache-nez, circulent. Les premiers à se faire surprendre se comptent par dizaines par endroits. Malheureusement, il y a des dérapages de la part des agents des forces de défense et de sécurité. Des incidents sont signalés dans des localités comme Adétikopé et Sanguera. « Il s’installe peu à peu un certain zèle chez les corps habillés. L’un d’eux a fait tomber le passager d’une moto-taxi parce que ce dernier ne portait pas de masque. Il l’a retenu par le sac qu’il avait au dos », signale un témoin. « J’ai vu des gens contraints de s’asseoir à même le sol pour défaut de port de cache-nez. Ils payent le masque, mais ont été obligés de payer 5000 FCFA au lieu de 3000 FCFA avant de partir », rapport une source depuis Sanguera.

Certes, ces incidents sont isolés, mais il importe d’en parler pour que ceux d’entre les forces de défense et de sécurité qui trouvent à travers les opérations de contrôle un moyen de faire du zèle se ressaisissent. Le nouveau commandant de la force anti-Covid doit rappeler à ses éléments la nécessité de respecter les droits des citoyens, quel que soit leur comportement vis-à-vis des dispositions gouvernementales. Il nous souvient qu’entre avril et juin 2020, de nombreux abus ont été commis par ceux qui ont été mandatés pour faire respecter le couvre-feu. Outre les décès occasionnés par les actes de violence policière, des cas innombrables de violations des droits de l’Homme ont été recensés. En juin dernier, le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) a indiqué avoir recensé au moins 19 cas d’allégations de violations des droits de l’Homme dans le cadre du couvre-feu. D’autres organisations de défense des droits de l’Homme dresseront un bilan plus alarmant.

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Ce qu’il faut rappeler dans le cas des bavures policières enregistrées lors du couvre-feu, c’est que le gouvernement a mis du temps à réagir. D’abord, tout a été fait pour minimiser les incidents ou nier l’évidence selon laquelle les patrouilles se défoulaient à cœur joie sur les populations. Certaines allégations de bavures ont été même réfutées par la haute hiérarchie. Pourtant, tout est fait comme si la consigne était de taper sur tout ce qui bouge. Certains éléments de la force anti-covid jouaient même aux Ninja, juste pour pouvoir surprendre ceux qui restaient devant leurs maisons pendant les heures du couvre-feu. Les drames se sont accumulés et le temps que le gouvernement ne prenne ses responsabilités, des vies ont été brisées.

Dans les opérations de contrôle du port de masque, le gouvernement doit prendre les dispositions et donner les consignes pour qu’on n’en arrive pas aux drames ayant marqué la période du couvre-feu.

G.A.

Source : Liberté

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