L’opposition togolaise a réagi au discours du président Faure Gnassingbé prononcé à l’occasion de 58ème anniversaire de l’indépendance du Togo. Le chef de l’Etat a passé en revue toute une série de sujets tels que la signature d’un accord avec les syndicats des enseignants, la contractualisation des hôpitaux et le dialogue politique en cours avec l’opposition.

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 Il a aussi annoncé qu’il y aurait bien un référendum au Togo et que les élections se tiendraient dans les délais prévus par la Constitution et c’est justement ce qui braque l’opposition.

Pour l’opposition, les propos présidentiels vont à l’encontre des négociations qui sont menées en ce moment avec les autorités. Le chef de l’État togolais a, entre autre, annoncé qu’il y aurait bien un référendum pour un changement du code électoral et que les élections se tiendraient dans les délais prévus par la Constitution.

Joint par RFI, Jean-Pierre Fabre, chef de l’Alliance nationale pour le changement estime que ces affirmations de Faure Gnassingbé sont contradictoires.

« D’abord, le chef de l’Etat se dit favorable à la poursuite du dialogue. Ensuite, il prétend que les délais légaux seront tenus, s’agissant des élections. Pour moi, ces affirmations sont contradictoires parce que la question des délais légaux, s’agissant des élections, ne se pose pas », a-t-il estimé.

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Le chef de l’Alliance nationale pour le changement a tenu également à expliquer qu’avec l’entrée en dialogue, le règlement de la crise togolaise échappe à l’application de la Constitution et des lois.

« C’est évident. Le règlement de la crise a lieu désormais, en principe, dans le cadre du dialogue que Monsieur Faure Gnassingbé s’est trouvé contraint lui-même d’appeler. Pendant le déroulement du dialogue, les délais électoraux n’existent plus. Le pouvoir en place ne peut pas avoir le beurre – c’est-à-dire le dialogue – et l’argent du beurre, c’est-à-dire la fixation des dates des élections. Ce n’est pas possible », insiste Jean-Pierre Fabre.

Jean-Pierre Fabre rappelle que le président en exercice et son père cumulent cinquante-et-une années au pouvoir, marquées, selon lui, par l’arbitraire et des violations massives des droits de l’homme.
« Revoir, à tête reposée, le cadre électoral »

De son côté, Nathaniel Olympio, président du parti des Togolais, formation de l’opposition, attire son attention sur la nécessité de revoir la manière dont les institutions vont interférer dans le processus électoral.

« A partir du moment où le chef de l’Etat s’accroche à respecter le délai constitutionnel, c’est-à-dire à organiser des élections au mois de juin-juillet de cette année, on comprend aisément que toute la revendication qui consiste à revoir le cadre électoral sont des choses qui ne le préoccupent pas. Il veut passer outre. Il veut organiser des élections dans des conditions opaques pour, encore, avoir des fraudes qui leur permettront d’avoir une mainmise sur l’exécutif et sur le législatif », a-t-il dit.

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« Ce fonctionnement-là est inacceptable et c’est pour cela que nous demandons aujourd’hui que l’on puisse, à tête reposée, revoir le cadre électoral, revoir la manière dont les institutions vont interférer dans le processus électoral. La Cour constitutionnelle, la Céni et toutes ces institutions qui ont pour vocation de conduire une élection propre et transparente, aujourd’hui, elles ne jouent pas leur rôle au Togo.

Il faut absolument que, si nous voulons sortir de cette crise, on puisse avoir une élection propre qui va départager les Togolais, les acteurs politiques au Togo, et qui donnera des résultats que personne ne contestera », rappelle Nathaniel Olympio.

Source : rfi.fr

Titre modifié 

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