Vendredi 23 Mars dernier, le Président Nana Akufo-Addo, facilitateur du Dialogue inter-togolais était de retour à Lomé, un mois jour pour jour après la première suspension d’un dialogue dont les discussions avaient achoppé sur la possibilité du Retour à la Constitution de 1992 et ses éventuelles conséquences telles que exigées par la Coalition des 14.

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Après trente jours, les lignes n’ont pas beaucoup bougé et le temps laissé aux acteurs a été un gâchis. Un gâchis pour le Président de la République sœur du Ghana qui a laissé ses plus hautes charges pour accompagner un processus qui révèle finalement toute sa complexité du fait de l’intransigeance de certains acteurs.

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L’appel de la communauté internationale à travers le Groupe des Cinq (ONU, UE, France, Allemagne, USA) à abandonner les « positions de principe » et à opérer des réformes pour « cadre démocratique rénové » en vue des élections, cet appel n’a pas non plus été entendu.

C’est donc un facilitateur désabusé qui a quitté à nouveau le Togo en donnant « ultérieurement » un autre rendez-vous pour le troisième round d’un dialogue qui était prévu pour se tenir en dix jours selon les deux parties prenantes. La pomme de discorde est toujours celle de la dernière fois. La possibilité ou l’impossibilité pour le Président dont le mandat fini en 2020 d’être candidat à sa propre succession.

Pour la coalition des 14, il faut faire des réformes qui doivent acter l’impossibilité pour le Président sortant d’être candidat, alors que la majorité au pouvoir estime que les réformes qui doivent se faire ne doivent pas être personnalisées. La loi, par principe n’étant pas rétroactive, aucune candidature ne peut être exclue lors des prochains scrutins. Cela fait des mois que la question alimente les débats au cours desquels les positions défendues par la coalition ne reposent sur aucun fondement juridique.

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Pour revenir au Facilitateur, il est peu probable qu’il arrive à concilier deux positions qu’il juge déjà inconciliables, si les togolais eux-mêmes ne s’investissent pas pour opérer des réformes consensuelles. Des voix dans l’opinion nationale appellent à clôturer ce dialogue pour aller vers le référendum constitutionnel sur la base du projet soumis le 5 septembre 2017 par le Gouvernement à l’Assemblée nationale qui l’a déjà engagé dans la voie référendaire avec son adoption par les 2/3 des députés.

Deux élections seront organisées cette année : les législatives pour le renouvellement de l’assemblée nationale dont le mandat des membres prend fin en juillet prochain et les élections locales qui n’ont plus été organisées depuis une trentaine d’années au Togo et qui sont attendues par une bonne partie de la classe politique et de la jeunesse.

Pour rappel, le projet de révision introduit par le gouvernement, outre la limitation du mandat du Président de la République à deux et le scrutin à deux tours pour la Présidentielle, il est prévu la limitation de tous les mandats électifs à deux. Une innovation qui pourra permettre un rajeunissement global de la classe politique.

Source : Togo Réveil N°292 (titre modifié)

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