Aucun acte depuis 15 ans qui prouve que quelqu’un est au pouvoir au Togo pour le bien du peuple. C’est le silence total, la démission de l’enfant d’Éyadéma, pas seulement face à la pandémie du siècle, mais cette démission de l’état qui rythme sa gouvernance depuis qu’il dirige notre pays dans la brutalité et le sang.

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Si Faure Gnassingbé avait encore en lui le sens de la moralité qui permet d’avoir honte, il aurait souhaité ces dernières semaines devenir une petite fourmi et disparaître à jamais dans un trou; Oui, les raisons pour que nos soi-disant dirigeants aient honte ne se comptent plus.

Depuis 2005 la route de la gouvernance calamiteuse n’est jonchée que de cadavres, d’embastillés politiques kidnappés dans des conditions sauvages, de clientélisme, de népotisme devenu banal et de misère ambiante. Le Togo est devenu cet enfer sur terre dont les grands réalisateurs sont friands pour tourner leurs films d’horreur. Oui, tout autour répugne et fait honte.

Quelqu’un ayant un vrai cœur aurait honte d’être un responsable quelconque dans ce bled rectangulaire appelé Togo dans les conditions actuelles. Mais ceux qui entourent Faure Gnassingbé et continuent à défendre l’indéfendable, peuvent-ils vraiment avoir encore honte? Peuvent-ils vraiment avoir pitié de ceux qui souffrent? De ceux qu’ils font souffrir?

Nous craignons que leur pouvoir usurpé ne les ait complètement saoulés jusqu’à un niveau qui constitue pour eux ce qu’on appelle un point de non-retour. Même des pays qui étaient, il n’ y a pas longtemps, loin derrière le Togo, sont devenus performants dans tous les domaines, parce que leurs dirigeants qui se succèdent au pouvoir grâce à l’alternance, sont bien conscients qu´ils sont là pour leurs peuples. Pendant qu’au Togo Faure et ses complices n’ont que des mouroirs à présenter, ses collègues, sous d’autres cieux pas très lointains, exhibent des installations modernes pour faire face à la menace devenue mondiale.

Coronavirus est venu les mettre à nu, est venu les trahir comme s’il en était encore besoin. Aucun centre de santé digne de ce nom, aucune mesure courageuse comme on a entendu ailleurs chez beaucoup de chefs d’états de la sous-région. Mais comme le ridicule ne tue pas chez ces sans-cœurs, Gilbert Bawara, l’un des balafons éhontés de Faure Gnassingbé, trouvera que le silence, l’inaction et le mutisme de son chef seraient des méthodes de travail qui portent leurs fruits, et qu’exiger de Faure qu’il soit plus actif, plus présent pour son peuple, serait du mimétisme.

Quelle bassesse intellectuelle et morale? Toute honte bue, Faure Gnassingbé sort enfin de son silence et agit comme le médecin après la mort. Dans un discours plat, il annonce des mesures qui auraient dû être plus courageuses, et surtout qui auraient dû venir plusieurs semaines plus tôt. Le highlight qui retient l’attention c’est ce recours permanent à la force militaire, cette volonté de toujours rappeler que le pouvoir Gnassingbé ne dépend que de la terreur militaire, et non d’une quelconque légitimité du peuple.

Habitué à mentir et à berner l’opinion nationale et internationale, le régime Gnassingbé vient encore de se moquer de tout le monde avec cette soi-disant grâce présidentielle. En effet, tous les détenus connus se trouvant sur cette prétendue liste de prisonniers libérés, ont presque déjà purgé leur peine. Pour les prisonniers du PNP libérés, il ne restait qu’au plus deux semaines pour retrouver la liberté. À quoi aurait servi la grâce présidentielle alors?

Nous parions que la majorité figurant sur la fameuse liste, a le même profil de détenus ayant presque purgé leur peine. Et qui sait s’il n’y a pas de centaines de noms fantômes ou d’anciens prisonniers pour nous faire croire que Faure, comme les autres chefs d’État, a aussi fait libérer des prisonniers comme le demande l’ONU? Tout ça s’appelle de l’escroquerie politique.

Qu’en-est-il des kidnappés du PNP comme Yakoubou Moutawakilou ou Aboubakar Tchatikpi dit Janvion, enlevés respectivement le 25 janvier à Kpalimé et la nuit du 25 janvier 2020 à Lomé? Et les insurgés aux talismans de Yark, plusieurs dizaines de pères de famille, brutalement kidnappés en deux vagues et pour la plupart sauvagement torturés? Pourquoi ne les libère-t-on pas? Nous savons qu’ils sont tous innocents, c’est pourquoi Faure Gnassingbé, qui a encore fait falsifier la vérité des urnes pour se maintenir au pouvoir, doit faire libérer ces prisonniers politiques.

Décidément, Faure Gnassingbé et son régime constituent un danger public qu’il faut à tout prix mettre hors d’état de nuire. Autrement, nous n’osons même pas nous demander ce que seront les cinq prochaines années avec ces ennemis du Togo qui ne comprennent que le langage des casernes.

Samari Tchadjobo

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