La « guerre » ouverte entre le président togolais Faure Gnassingbé et son principal challenger aux lendemains de la dernière élection présidentielle se joue désormais devant la justice togolaise et en ligne. C’est en tout cas ce que précise le journal panafricain Lettre du Continent.

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Dans un article publié ce lundi, le journal renseigne que le président togolais élu en février dernier pour un quatrième mandat aurait engagé les services de la controversé communicant franco-tunisien Lotfi Bel Hadj pour « anéantir » les activistes de diaspora togolaise acquis à la cause de Messan Agbéyomé, opposant à Faure Gnassingbé. Extrait…

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(…) Commando cyber

Un mois après avoir signé son premier contrat avec la présidence togolaise, la mission de l’équipe de Bel Hadj prend un virage drastique le 18 février, à quatre jours de l’élection. Les services togolais sont alertés de la présence de trois militants du National Democratic Institute, ONG liée au Parti démocrate américain, venus pour observer le déroulement de l’élection.

Les autorités s’inquiètent de l’équipement amené par les Américains – ils sont venus avec une quinzaine d’ordinateurs – et les accusent de ne pas avoir fourni à la douane togolaise les bonnes informations sur leur hébergement. Ils sont interpellés et expulsés. Leur traitement fait immédiatement réagir la diplomatie américaine, qui s’émeut de leur renvoi par communiqué officiel. 

La pression est alors à son maximum, et l’équipe de Bel Hadj est étroitement associée à la riposte pour minimiser l’incident. Réélu avec 70 % des suffrages, Faure Gnassingbé reste persuadé que les trois Américains expulsés faisaient partie d’une opération de déstabilisation.

Quatre mois plus tard, le 10 mai, un tweet – depuis supprimé – d’un ancien conseiller Afrique de Ronald Reagan, Herman J. Cohen (88 ans), vient attiser la paranoïa présidentielle. Agé de 88 ans mais toujours actif et très renseigné, Herman Cohen annonce ni plus ni moins qu’un coup d’Etat en cours au Togo (“In Togo, military pressure has forced President Faure to flee the country. European Union and governments are discussing recognition of Agbéyomé Kodjo as the true winner of recent presidential election”).

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En quelques heures, contre-tweets et interpellations du State Department par des comptes pilotés par les équipes de Bel Hadj obligent Washington à se désolidariser de son ancien diplomate par communiqué officiel. Ce nouvel épisode conforte Faure Gnassingbé dans sa méfiance envers les Etats-Unis et, quand le think-thank américain Atlantic Council publie un long rapport sur Bel Hadj en juin 2020, vite suivi de la suppression de centaines de pages par Facebook, la présidence togolaise y voit confirmation de ses intuitions. Au lieu de se détourner de Bel Hadj, elle s’empresse au contraire de resigner avec un communicant si détesté par Washington. (…)

David TOUMI

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