Nous avons tous été témoins ces derniers jours, des images de bastonnades sauvages sur des citoyens qui, semble-t-il, auraient traîné dehors après le début du couvre-feu. Le cas qui a le plus indigné est cette vidéo montrant ce jeune homme sévèrement blessé à l´œil droit par suite de sauvages bastonnades dans la nuit de samedi 4 avril 2020.

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Comme à son habitude, et comme dans le passé, le soi-disant ministre de la sécurité Yark Damehame est monté au créneau pour faire semblant de condamner ces sauvageries de nos soi-disant forces de l´ordre et de défense. Selon ses termes, ces éléments, comme il les appelle, et qui constitueraient une minorité, ne seraient pas envoyés en ville pour violenter les populations.

On voudrait bien le croire si dans le passé les nombreuses condamnations du Sieur Yark, suivies de promesses de sanctions, avaient été couronnées par des actes. À chaque violation des droits du citoyen dont les forces de sécurité ou de défense sont coupables, c´est le même Yark qui prend toujours le devant pour essayer de justifier l´injustifiable, de défendre l´indéfendable, ou quelquefois de condamner du bout des lèvres en promettant des sanctions.

Et comme le ridicule ne tue pas chez ces Messieurs, notre ministre revient toujours, bien que rien ne soit fait pour que ça cesse, pour présenter un régime propre qui n´aimerait pas le sang, jusqu´aux nouvelles sauvageries, jusqu´aux nouvelles tueries. Et c´est le même cycle infernal qui recommence avec des violations des droits de l´homme par les forces de défense ou de sécurité, avec les mêmes condamnations du bout des lèvres qui ne sont jamais suivies d´arrestations, ni moins encore de poursuites des tueurs et tortionnaires pourtant bien connus.

Yark Damehame, dans ses œuvres, fait semblant de s´en prendre aux « éléments » qui seraient les auteurs des bastonnades sauvages sur de paisibles citoyens, surtout sur le jeune homme gravement blessé à l´œil droit, parce que tout simplement il n´aurait pas respecté les horaires du couvre-feu. Il ne serait pas d´accord que les policiers, gendarmes ou militaires s´en prennent physiquement aux contrevenants de la loi, et à la place, notre Indira Gandhi du jour recommande une autre torture, pas moins astreignante, pas moins humiliante. «…quelqu´un qui n´a pas respecté l´heure du couvre-feu, je le fais asseoir, il va nous accompagner toute la nuit. Je crois que le lendemain, il ne va plus répéter…»

Mais c´est très grave! Ça s´appelle de la torture.  Imaginer un ministre en Allemagne, en France ou même au Ghana, qui fait une telle proposition pour pallier les bavures policières! Le lendemain, il sera obligé de présenter sa démission sous la pression de la presse et de l´opinion. Faire une telle recommandation reviendrait à donner un chèque en blanc à nos policiers ou soldats pour faire ce qui leur passerait par la tête, et bienvenue à tous les débordements possibles.

Ce comportement de Monsieur Yark prouve qu´il est au courant de toutes les formes de torture infligées aux citoyens qui ont la malchance de se retrouver dans les cachots de ses services. Oh la la, qu´ont fait les Togolais pour mériter de tels dirigeants qui n´ont que des réflexes de casernes pour prétendre conduire les hommes?

S´il est vrai que nos policiers, gendarmes et militaires n´ont pas pour mission de violenter les paisibles populations, pourquoi alors les armer de chicottes, de cravaches, de cordelettes et d´autres objets de torture?

Combien de temps resteront-ils encore au pouvoir, eux qui sont disqualifiés depuis longtemps pour prétendre diriger aux destinées du Togo? Le bilan sur tous les plans négatif d´un demi-siècle de règne n´est -il pas assez éloquent pour qu´ils reviennent à la raison et remettent sagement le pouvoir au vainqueur du 22 février dernier qui s´appelle Agbéyomé Kodjo? Au moins ceci leur permettrait encore de sortir par la grande porte.

Samari Tchadjobo

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