Un bilan objectif de la mise en oeuvre de la feuille de route de la CEDEAO à ce jour reste tristement nul. N’allez pas chercher loin le responsable; il s’agit bien du pouvoir de Lomé.
Des mesures d’apaisement jusqu’aux réformes, en passant par la révision intégrale du fichier électoral et le fonctionnement inclusif de la CENI, rien n’a pratiquement bougé.
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La CEDEAO a tout laissé faire malgré la violation flagrante de tous les points de la feuille de route et décisions d’arbitrage, suite à des moments de blocage. Personne n’a compris cette complaisance partisane des facilitateurs et des émissaires de la CEDEAO si ce n’est de dire que beaucoup de picaillons ont circulé dans les coulisses.
Les Togolais ont fini par se dire qu’ils demeurent victimes d’un complot international contre leur détermination à se libérer du joug d’un règne réfractaire à l’alternance politique depuis l’assassinat du père de l’indépendance. Ils ont compris qu’il ne leur reste qu’à compter sur eux-mêmes et rien d’autres.
Mais, la dernière proposition de modification de l’article 59 de notre constitution faite par l’expert constitutionnaliste sénégalais commis par la CEDEAO et jetée à la poubelle par le pouvoir RPT-UNIR, suscite beaucoup d’interrogations. La boulimie incontrôlée du pouvoir à laquelle le régime s’adonne sans relâche échappe au bon sens.
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À bien analyser l’acte posé par le gouvernement le 9 novembre 2018, l’acte par lequel il a rejeté la proposition de l’expert de la CEDEAO en vue d’une modification de l’article 59 de la constitution toilettée depuis des lustres par le régime en place, on se rend compte que la CEDEAO a tenté de trouver un palliatif à la question de l’alternance. Mais comme à son habitude, UNIR a encore imposé sa volonté.
Tout comme un animal domestique qui ne craint plus le fusils du chasseur, UNIR n’a plus aucune considération pour la CEDEAO qui s’est trop laissé piétiner par le gouvernement togolais.
Sans être dans le secret des dieux, on peut oser croire que la CEDEAO a eu à échafauder un plan non dévoilé, celui de laisser la mouvance présidentielle faire tout à sa guise et de l’amener par la suite à accepter le départ de Faure Gnassingbé en 2020 ou au pire des cas en 2025. Certainement que du côté de la CEDEAO, tout le monde n’a pas bien digéré cette attitude du gouvernement togolais, sinon la copie du texte de loi proposé par l’expert sénégalais ne se retrouverait pas sur la place publique.
La CEDEAO a certainement son plan au-delà de tout, mais c’était mal connaître la gourmandise et la ténacité des tenants du pouvoir de Lomé.
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À présent, la communauté ouest-africaine a perdu toute la face, elle n’est venue au Togo que pour enfoncer davantage le peuple togolais dans sa crise et se faire humilier par un pays qui lui tient tête.
Décidément, la CEDEAO devient un maître que son élève le Togo trimballe dans tous les sens. Aucune des recommandations que cette CEDEAO donnée au gouvernement togolais n’est respectée, mais elle reste impuissante et muette. Ce serait peut-être un autre pays comme la Guinée Biseau que les sanctions allaient déjà tomber.
Dans tous les cas, le peuple togolais s’en sortira peut-être demain ou un autre jour.
Joachin S.
Source:icilome.com

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