Des milliers de personnes sont sorties dans les rues mardi à travers le pays, démarrant trois journées de manifestations décrétées par la coalition de l’opposition. Si à Lomé, les mobilisations se sont déroulées dans le calme, des affrontements ont opposé forces de l’ordre et manifestants à Sokodé.

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Les militants de l’opposition ont entamé ce mardi 7 novembre une série de trois jours de manifestations dans plusieurs villes du pays. À Lomé, les manifestants se sont rassemblés sans heurts sur la plage, pour débattre des mesures d’apaisement prises par le gouvernement la veille. Lundi 6 novembre, le gouvernement a en effet tenté d’instaurer un dialogue politique avec eux, notamment en levant le contrôle judiciaire de Jean-Pierre Fabre, leur chef de file. Ce dernier lui avait été imposé dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara en janvier 2013.

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« Ce sont des petites ruses qui n’ont aucun sens pour moi. J’ai été inculpé et mis sous contrôle judiciaire avec des collègues de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Je ne comprends pas la levée de mon contrôle, ni celui des autres », s’est plaint Jean-Pierre Fabre, le dirigeant de l’ANC.

Se montrant néanmoins plutôt favorable aux mesures annoncées, dont la libération des personnes interpellées à d’autres rassemblements, il a indiqué qu’il ne fallait pas « oublier ceux qui sont arbitrairement détenus et inculpés depuis cinq ans [dans l’affaire des incendies des marchés, ndlr] ».

Échauffourées à Sokodé

D’autres points de ralliement n’ont pas vécu la même quiétude que la capitale. A Sokodé, ville durement éprouvée par plusieurs semaines de tensions politiques, des affrontements ont opposé les forces de l’ordre et les militants de l’opposition qui tentaient de se rassembler.
Selon Yark Damehane, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le préfet de la région aurait discuté avec les responsables de l’opposition pour stopper les manifestations.

« Des armes circulent dans la ville. Les deux militaires qui ont été tués [le 16 octobre, ndlr] ont vu leurs armements emportés. Nous ne savons toujours pas qui les détient. Des commissariats ont été saccagés et plus de 80 cartouches sont dans la nature. Est-ce raisonnable de laisser les gens manifester dans cette situation ? », a déclaré Yark Damehane. « La responsabilité de toute la population est entre nos mains et nous pensons qu’il est prudent d’éviter toute manifestation dans ces conditions ».

Plusieurs blessés ont été signalés à Sokodé, qui devient au fil des jours l’épicentre du mouvement de contestation dans le pays.

Avec ou sans dialogue ?

Dans un communiqué, le Parti Union pour la République (Unir), au pouvoir, a salué les « courageuses mesures » prises par le gouvernement. Unir espère que « l’opposition saisira cette nouvelle offre de dialogue comme l’opportunité unique pour sauvegarder la cohésion et la paix sociale ».
Certaines organisations internationales semblent partager cet avis. Dans une déclaration conjointe publiée en fin de journée, la Délégation de l’Union européenne, la Coordination du Système des Nations unies et les ambassades d’Allemagne, de France et des États-Unis d’Amérique « accueillent positivement les mesures d’apaisement annoncées par le gouvernement. » Elles appellent ainsi « toutes les parties à saisir cette occasion de travailler ensemble pour le développement du pays ».

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La coalition de l’opposition semble néanmoins hésiter sur la stratégie à adopter face au dialogue annoncé par le gouvernement. Une réponse devait être donnée mercredi matin lors d’une conférence de presse qui se tiendra avant le début de la deuxième journée de manifestations.
L’opposition exige notamment le retour à la Constitution originelle du 14 octobre 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des Togolais de l’étranger.

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