La première édition du « Mois du consommer local » est organisée du 1er au 31 octobre 2020. Cette initiative portée par le ministère du Commerce, de l’Industrie, du Développement du secteur Privé et de la Promotion de la Consommation Locale vise à valoriser davantage et intensifier la promotion de la consommation des biens et services locaux. 

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Dans une note circulaire en date du 7 octobre, le Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé recommande aux ministres, directeurs généraux des sociétés d’Etat de privilégier la consommation des produits locaux. 

« L’objectif recherché est de mettre en valeur le savoir-faire togolais et d’encourager la production, la transformation, la commercialisation et la consommation des produits « Made in Togo ». A cet effet, je vous exhorte à vous approvisionner, en priorité dans le cadre du service, en produits et services d’origine locale et à privilégier la consommation des mets locaux dans les menus de pause-café, de pause-déjeuners, de dîners de galas, de dîners-débats, de conférences, de groupes de travail, de comités de réflexion, de commissions techniques, de sessions des conseils d’administration et de surveillance, de sessions de comité de pilotage, ainsi que de toute cérémonie officielle », a-telle écrit.

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Quoi de plus normal. Et ce n’est pas nouveau. Au temps de Gnassingbé père, «Consommer produits togolais» a été un slogan phare. 

La consommation des produits locaux comme cela se fait ailleurs, booste tout simplement l’économie nationale. Mais au Togo, cette politique risque d’être un énième vœu pieux du régime pour plusieurs raisons. La consommation locale nécessite plusieurs types de communication et doit bénéficier d’une réelle volonté politique. Combien de fois avons-nous vu le chef de l’Etat essayer autre chose que l es vêtements importés ? 

A la cérémonie du lancement du « Mois du consommer local », la plupart des autorités présentes étaient en costume. Y a-t-il meilleur endroit pour exprimer la consommation locale ? 

Autres obstacles à cette initiative pourtant louable : la politisation à outrance de tous les secteurs. Pour s’affranchir du goulot d’étranglement « Rapportqualité – prix », il faut produire en quantité industrielle.

Pour ce faire, la politique industrielle doit être à la pointe. Ce qui n’est pas le cas. Les investisseurs doivent aussi bénéficier des appuis conséquents du gouvernement. Or au Togo, tout investisseur sans couleur bleue du pouvoir quel que soit ses compétences est programmé à ne pas réussir ses activités. La dictature a tué tous les opérateurs économiques crédibles. Pour exister au Togo, il faut forcément devenir militant du parti au pouvoir. 

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L’arbitraire et les injustices de toutes sortes ont fait fuir les investisseurs locaux. De combien de milliardaires crédibles dispose le Togo et officiellement connus ? Nombre d’investisseurs crédibles avancent que dès qu’un de leur compte bancaire enregistre un milliard de francs CFA, il clignote au rouge. Des interpellations tous azimuts sur l’origine fusent de partout de sorte qu’ils ont bien peur de s’installer et faire leurs affaires de façon sereine. Pour réussir la consommation locale, il faudra briser cette pratique scélérate et moyenâgeuse. 

La justice aux ordres reste un autre obstacle à la réussite de cette initiative. Tout bien considéré, il faut des actions hardies et une volonté politique affichée et assumée pour faire passer ce projet au-delà du folklore. 

Kokou AGBEMEBIO

Le Correcteur

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