D’après une opinion mal informée, la suspension du financement de plusieurs projets par la Banque Islamique de Développement (BID), est une des conséquences du vote du Togo en faveur de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu.

Restez à jour en vous abonnant à notre canal Telegram.

Selon la même source, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), le Fonds Kowétien et le Fonds Saoudien qui n’auraient pas digéré cette initiative du gouvernement togolais, s’apprêteraient à emboîter le pas à la BID. En d’autres termes, par ce vote, le Togo s’est attiré la foudre des pays musulmans en votant contre la résolution condamnant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Lire aussi: Le Togo perd des milliards après son vote sur le statut de Jerusalem

Mais de nos investigations, la réalité est tout autre : le Togo ne fait aucunement les frais d’un quelconque vote à New York. La BID est tout simple en proie à de profondes réformes qui nécessitent les nouvelles mesures qui ne visent pas que le Togo seul, mais nombre de pays membres de la BID.

Depuis quelque temps, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur à la BID. Ainsi, en vue de faire maintenir dans la note AAA auprès de ses agences de notation internationales, la BID décide la suspension voire l’annulation de tous les projets de tous les pays dont les accords signés n’ont pas été mis en vigueur depuis plus d’un an et demi mais qui n’ont pas connu un début d’exécution physique.

Lire aussi:Togo: la BAD prévoit une croissance économique de 5% en 2018

Au terme de la nouvelle mesure, tout accord signé est susceptible d’annulation après 180 jours sans un début d’exécution. Pour notre pays 3 projets se trouvant dans ce cas de figure ont été annulés. Pour le Togo, les projets visés ont été signés le 09 octobre 2015 pour un projet et 20 janvier 2016 pour 2 autres.

Donc c’est à tort que certaines presses estimentqu’il s’agit d’une conséquence du vote du Togo en faveur des USA pour la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale de l’Etat hébreu. Ce qui se passe à la BID, c’est l’arrivée d’un nouveau Président venu avec un nouveau programme qui nécessite l’état des lieux des projets non exécutés et est astreint d’une obligation de résultats.

Lire aussi:Faure Gnassingbé va être récompensé après son soutien à Israël

Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu’en dehors des 03 projets frappés par la mesure, d’autres conventions entre le Togo et la BID par rapport à l’enseignement supérieur demeurent d’actualité et ne font l’objet d’aucune suspension ou annulation. Il s’agit de l’accord de financement avec la BID en marge de la 42ème réunion annuelle de cette institution.

Ledit projet qui est toujours d’actualité est composé de plusieurs volets à savoir, la mise à niveau de l’infrastructure physique institutionnelle, l’amélioration de la compétitivité et la pertinence dans l’enseignement supérieur, puis l’appui à la gestion du projet.

Lire aussi: Besoin de liquidités: 265 milliards adjugés ce mardi par les banques du Togo

Le premier volet porte sur le financement de la mise à niveau de 16 laboratoires pédagogiques, y compris la réhabilitation de l’extension des travaux dans les universités, la construction et équipement du laboratoire central de recherche, qui abritera des fonctions de recherche et d’enseignement en chimie environnementale et autres, l’acquisition des équipements scientifiques, l’acquisition de mobilier, etc.

La seconde concerne le développement du personnel notamment le financement des programmes de formation, la fourniture des subventions de recherche-développement afin de renforcer la capacité des universités et du personnel de recherche,l’examen des programmes d’enseignement en sciences et en ingénierie dans le cadre du système LMD en cours, tout en finançant le développement, la modernisation et l’adoption des programmes d’enseignement et de matériels en sciences et en ingénierie…

Lire aussi: Faure Gnassingbé va être récompensé après son soutien à Israël

Enfin, la troisième composante consistera en un appui à la gestion du projet, à un atelier de démarrage et d’examen de mi-parcours et autres. Comme on peut le constater, la suspension ou l’annulation des 03 projets par la BID au Togo, ne répond pas à une mesure de rétorsion contre notre pays pour avoir voté contre la résolution condamnant la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël.

Affirmer le contraire, revient à trop vite aller en besogne en ouvrant une campagne d’intoxication juste pour créer des problèmes là où il n’existe pas. Pour la petite histoire, le Togo a toujours entretenu des relations très étroites avec l’Etat hébreu.

Premier pays africain à reconnaitre l’Etat d’Israël en 1972, le Togo, en reconnaissant dernièrement Jérusalem comme la capitale d’Israël demeure donc dans sa logique diplomatique qui ne l’a pas empêché d’être admis depuis 1998 comme membre de la BID.

En dehors de la coopération militaire existant entre l’Etat d’Israël et le Togo, les ingénieurs agronomes togolais, bénéficient des formations en vue de booster l’agriculture togolaise. Lors de la toute récente visite du chef de l’Etat togolais en Israël le secteur de la santé a été au centre des entretiens des dirigeants des deux pays.

 
Source : Chronique de la semaine n°458

Tu pourrais aussi aimer

Laisser un commentaire

Plus dans:News