Au Togo, la seule autocratie de l’Afrique de l’Ouest, il est improbable que le régime qui y sévit prospère et triomphe du retour à la République. Et pourtant, c’est le fils de Sylvanus Olympio, Gilchrist, qui aide le fils de Gnassingbé Eyadema, Faure, à résister à l’assaut du Peuple en quête de Dignité. Prestement, il faut remettre le noble héritage d’un Togo modèle au service de son avenir ; indubitablement, il faut réhabiliter la vision Sylvanus Olympio faite d’une intégrité exemplaire largement admise et reconnue… Il était un sage… Il avait déposé une marque Togo réputée…

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C’est toute la problématique de la transformation du Togo en Démocratie qui se pose aujourd’hui. La Démocratie pour quoi faire ? Au Togo, la Démocratie c’est pour la Réconciliation et pour le Développement. Un si clair rappel n’est pas fortuit ; tellement la lutte des Togolaises et des Togolais tarde à aboutir, avec toutes les conséquences sur les valeurs sociétales.

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Le plus grand mal que ce régime a fait à la société togolaise n’est pas tant la prédation et l’accaparement des ressources financières et matérielles, mais la dilapidation et la perte de son patrimoine immatériel longtemps enviable : la valeur travail, l’éducation, la formation, l’instruction, la rigueur, l’honnêteté, le respect ; en somme, l’éthique de la responsabilité ainsi que le devoir et la fierté de l’exemplarité.

Le 12 décembre 1962, la fameuse Loi 62-20 portant création de la Banque centrale du Togo ainsi que les Statuts de l’institution émettrice de la monnaie togolaise furent promulgués. Aux commandes d’une politique socioéconomique vigoureuse, Sylvanus Olympio était du genre organisé et méthodique. Un mois après, de ce Sylvanus Olympio brutalement assassiné le 13 janvier 1963, le président français, le général Charles de Gaulle devrait reconnaître et affirmer : « C’est un sage ».

Tous les faits historiques concourent d’ailleurs à ce témoignage sur la sagesse, la clairvoyance, la rigueur ainsi que la lucidité du seul président démocratiquement élu du Togo. Toutes choses qui distinguaient Sylvanus Olympio de ses « jeunes frères » Kwame Nkrumah, Sékou Touré ou Patrice Lumumba, avec une respectabilité notoire qui débordait d’ailleurs de toute l’Afrique.

Déjà vainqueur au référendum du 27 avril 1958, sous l’égide des Nations Unies, Sylvanus Olympio attendra jusqu’au 27 avril 1960, deux années plus tard, pour rendre l’indépendance du Togo effectif, solennel et respectueux de tous les partenaires de la jeune République, la France y comprise.

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Cette démarche de discernement et d’intégrité était stratégiquement pensée avant le résultat référendaire qui était une immense acceptation de l’indépendance politique du Togo, le fameux Ablodé. La volonté d’émancipation des Togolais était grande et sans équivoque, du nord au sud. L’euphorie d’une victoire aussi décisive ouvrit la voie à la préparation des conditions d’un assemblage de l’indépendance économique à l’indépendance politique déjà acquise. Avec Sylvanus Olympio, l’économique possède de l’ascendance sur le politique, en bon diplômé de la London School of Economics and Political Science (LSE) qu’il était.

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Prohiber la Sagesse… Une Évidente Anomalie

L’histoire du Togo reste d’une fascination sans pareille en termes de pondération, de modération et de transparence. Le Togo véhiculait d’ailleurs une réputation de neutralité et d’ambition qui le rapprocherait d’une Suisse africaine. Quoi qu’il en soit, il est impossible de bâtir un avenir dans un tel pays sans en redécouvrir les valeurs cardinales ; dévoiler les aspérités, les rugosités ainsi que les stigmates, puis les polir et les lustrer un à un.

Il est même chimérique d’engendrer un destin togolais sans sortir du traumatisme lancinant du délitement de l’intégrité individuelle et collective. Un saut qualitatif vers l’appropriation d’une sagesse de gouvernance, telle que reconnue à feu Sylvanus Olympio, et qui devient un impératif républicain catégorique au Togo.

Déjà, le Togo est à deux générations enivrées d’une gouvernance autoritaire et fugitive de l’audace de la valorisation de l’héritage de Sylvanus Olympio. Une gouvernance arbitraire, maligne, embrouillée à chaque moment décisif par l’incapacité politique avérée d’un fils, Gilchrist, qui finit toujours par établir une prohibition sur les idéaux de son propre père, Sylvanus Olympio, dans une ovation de boue.

On comprend alors l’interrogation d’un citoyen à l’adresse de Gilchrist Olympio : « Pourquoi empêcher l’évolution du Togo vers l’alternance démocratique, en jouant ton parti, UFC, contre les partis de la C14 ? Est-ce bien le pays imaginé et mis en œuvre par votre père dont nous jouissons présentement ? Est-ce dans le pays idéal de votre propre père, Sylvanus Olympio, que les Togolais vivent actuellement ?»

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Évidente anomalie, visiblement, plus aucune personne au Togo ne peut attendre Gilchrist Olympio, pour ressusciter les idéaux de son père Sylvanus Olympio… L’héritage de Sylvanus Olympio appartient bel et bien à l’avenir du Togo. Raisonnablement, aucune gouvernance togolaise ne saurait s’aliéner la double sagesse politique et économique de Sylvanus Olympio, trop vite étouffée par le drame de son énigmatique assassinat.

Éthique Républicaine… La Marque Sylvanus Olympio

L’éthique du retour à la République suppose donc le recours à l’histoire. La réhabilitation du patrimoine de Sylvanus Olympio devient alors un devoir. Après l’indispensable ensemencement de la Démocratie ainsi que la fertilisation de la Réconciliation, l’ultime garantie de Développement réside dans une greffe stratégique entre l’héritage jamais réintégré, et le pari de l’avenir prospère du Togo, après tant de décennies d’imposture.

Opportunément, le film « First Man : Le Premier Homme à Marcher sur la Lune » sur Neil Armstrong sort sur le grand écran ce mois d’octobre. L’objectif lune, autant que l’objectif Togo sont à hauteur de tout défi humain, ici et maintenant, sans trop attendre. Au Togo, le petit pas courageux du recours à l’héritage Sylvanus Olympio ne pourra être qu’un grand pas vers l’avenir non hasardeux de tout un pays.

L’euphorie et le legs des années d’espoir, restent toujours à réinventer, pour s’assurer d’un Togo généreusement éthique : un Togo intègre et transparent, à mettre à la place de celui-là qui a si longtemps semé le vide et le désarroi dans la multitude, sur la « Terre de nos Aïeux ».

L’éthique ayant toujours été « la marque de commerce » fondatrice du Togo, son rétablissement, sa revalorisation, sa réappropriation, son redéploiement ne feront que consacrer l’identité remarquable des citoyens, et surtout la fin du long intervalle de gabegie au Togo. En guise d’unité de mesure et de rendement individuel et organisationnel, l’éthique doit reprendre force et droits au Togo, comme institutionnalisée, comme pratiquée et comme exemplifiée sous Sylvanus Olympio.

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Au plus tôt, nous donnons rendez-vous à l’espoir et à l’audace d’un Togo de référence qui ne peut plus se résumer au silence, au tragique et au désastre… Ensemble, c’est #HéritageAvenir autour de la vision Sylvanus Olympio, bientôt. D’ores et déjà, nous bâtissons l’inévitable demain post-imposture au Togo !

18 octobre 2018

Pierre S. Adjété
Québec, Canada

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