« Ça ne passe que par des victoires dans le football » – Patrick Mboma.

Et si l’élimination du Togo avait au fond arrangé celui-là qui a roulé le public togolais dans la farine ? La Coupe d’Afrique des nations édition 2019 est au stade des huitièmes de finale, mais tellement il crève l’écran –bien que n’étant pas sur le pré- que des téléspectateurs se demandent s’il est toujours sélectionneur des Eperviers du Togo.
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Pendant toute la durée de ce tournoi continental, le toubab apparaîtra aussi souvent que possible pour donner ses avis sur toutes les rencontres qu’il aura couvert. Et même celles qu’il aura suivi de loin. Un service qui sera vachement rétribué par les organisateurs de la coupe. Mais pendant qu’il tendra les mains pour encaisser son cachet en Egypte, il reste un entraineur à la charge de l’Etat togolais. Combien perçoit-il mensuellement en tant que coach et combien touchera-t-il à la fin de ses consultations ?
Il n’est pas certain que le monsieur ait demandé auprès des autorités togolaises une mise en disponibilité durant le temps de ce tournoi, étant donné qu’il sera payé. Ce faisant, il émargera encore à la caisse de l’Etat togolais qui, soit dit en passant et en nous fiant aux chiffres relayés par le journal panafricain Jeuneafrique, lui verse chaque mois 24.920.000 FCFA ! Qui a dit que le Togo était un pays pauvre ?
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Si ce chiffre ne dit rien à ceux qui n’ont pas de respect pour le budget de l’Etat togolais, il est quand même intellectuellement honnête de rappeler que dans le domaine de l’éducation, 24.920.000 FCFA, c’est l’équivalent de bâtiments scolaires de trois classes chacun, avec direction. Au cas où l’éducation serait le puiné des soucis de certains, et pour dire à quel point le pays fonctionne autrement, le salaire mensuel de Claude Leroy, coach des Eperviers du Togo, c’est l’équivalent mensuel des transferts monétaires de 4.984 femmes nécessiteuses à l’intérieur du pays.
Depuis 2016, il en est ainsi. Alors que les résultats qui devraient faire taire ses détracteurs –de bonne guerre- peinent à se faire voir. Et quand bien même l’homme avait bleui son monde en mettant son poste dans la balance en cas de non qualification des Eperviers pour cette coupe d’Afrique, il a vite fait de tourner casaque, sous le regard complice de la fédération togolaise de football et du sommet de l’Etat.
Le plus désolant, c’est le silence complice et frileux des joueurs sans lesquels le coach n’a plus sa raison d’être. Car depuis que l’homme a changé de veste, pas un seul Epervier, professionnel ou non, n’a encore osé conditionner son appartenance à l’équipe nationale, au départ de celui qu’il convient de nommer désormais « Claude le businessman ».
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Des cinquante quatre Etats qui composent le continent, aucun entraineur des pays non qualifiés n’a rabaissé son pays employeur en se faisant plus connaisseur des autres équipes que la sienne pour laquelle il est recruté et grassement payé. Mais s’il est vraiment ce sorcier dont on l’affuble, il faut soupçonner qu’il n’ait utilisé ses charmes pour endormir ceux ou celui qui devrait lui dire STOP ! « ça ne passe que par des victoires dans le football », disait Patrick Mboma samedi dernier. Où sont les résultats coach-businessman ?
Godson Ketomagnan
Source : Liberté No.2955 du Lundi 08 Juillet 2019

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