En ce mois de janvier, FOCUS INFOS vous propose son palmarès annuel des personnalités togolaises ayant marqué l’année 2018. Forcément subjectif, il réunit ceux qui auront fait l’actualité au cours de l’année écoulée, à travers leur activité professionnelle, leur engagement , leur contribution au rayonnement international de notre pays etc.. La liste, non exhaustive, classe les personnalités dans 6 grandes catégories. Dans cette première partie, nous vous proposons celles ayant marqué la vie sociopolitique du pays.
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Gilbert Bawara : le fidèle et le combattant
Si on ne devait en retenir qu’une seule, ce serait sans contestation possible lui. Le Ministre de la Fonction publique, déjà cité dans notre palmarès 2017, aura été la principale figure politique togolaise en 2018. Sur tous les fronts et au moment où certains de ses amis ont choisi de faire profil bas face à la coalition des 14 partis politiques, Gilbert Bawara aura été présent, au propre comme au figuré, tout au long du processus de dialogue et surtout électoral. A lui seul, il a incarné le vis-à-vis de la C14, alliant sérénité et détermination. Porteparole de fait du président de la République, du gouvernement et d’UNIR, il aura avec réussite et efficacité comblé les défaillances et les insuffisances de certains de ses collègues, dont notamment ceux des Affaires étrangères et de la Communication, dans des moments de fortes turbulences.
Gerry TAAMA, celui que ne lâche rien
Quoi qu’on pense de lui, l’on est bien obligé de reconnaître son obstination et sa persévérance. Donné pour perdu au moment où il quitta la C14 au plus fort des manifestations contre le pouvoir ( il fallait tout de même avoir le courage de le faire à ce moment-là) et après plusieurs interventions et prises de positions critiques envers ses anciens amis, Gerry Taama peut boire du petit lait en regardant dans le rétroviseur. Le frais émoulu député à l’assemblée nationale est en passe même, après avoir réussi à faire élire avec lui deux députés de sa formation politique, un président de groupe parlementaire si sa proposition de réduire le nombre de parlementaires requis à 4 passait. Pourtant il y a seulement quelques mois, il se faisait agresser lors d’un meeting à Bruxelles, avec des jets d’œufs et de mobiliers de bureaux, et une tentative de porter atteinte à son intégrité physique. Loin de le réduire au silence, l’ancien officier des forces armées togolaises s’y est forgé une détermination, qui lui vaut aujourd’hui de siéger à l’assemblée nationale.
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Kodjona KADANGA, l’imperturbable
Même s’il est en séminaire avec les autres membres de la commission pour faire le bilan de leurs activités, Kodjona KADANGA dort sans doute mieux depuis plusieurs jours et ses oreilles sifflent moins. Pendant les un peu plus de 12 mois qu’ a duré le processus électoral, le président de la CENI en aura vu de toutes les couleurs et entendu « des mûres et des pas vertes ». Véritable tête à turc de la C14 qui lui reprochait de ne pas suspendre le processus alors qu’il y avait désaccord sur son déroulement, l’ancien Vice-Doyen de la Faculté des Lettres et sciences humaines (FLESH) et ex Directeur général de la Culture sera resté droit dans ses bottes, s’abritant derrière la légalité et les recommandations de la CEDEAO. Ne disait-il pas dans son premier discours au lendemain de son élection : «A l’endroit de l’opinion nationale et internationale dont les yeux sont certainement déjà̀ rivés sur nous, je tiens à souligner, avec force et conviction, que la CENI s’emploiera sans relâche à conduire les opérations référendaires et électorales dont elle a la charge, dans le respect des dispositions en vigueur, notamment celles de la Constitution et du Code électoral».
Général Yark Damehame : la force tranquille
Il en a sans doute connu d’autres. Mais il aborde les tempêtes avec autant de flegme doublé de fermeté. Même son léger malaise qui l’a fait hospitaliser quelques jours, n’aura pas terni son image d’ »infatigable ». Yark Damehame aura tenu avec succès le front sécuritaire tout au long de l’année 2018, de l’encadrement des marches de l’opposition, à la sécurité routière en passant par la sécurisation des législatives qui se sont déroulées sans incidents majeurs alors que l’on annonçait l’apocalypse. A son actif également, des opérations de patrouille des forces de l’ordre dans les principaux quartiers de Lomé qui ont permis de mettre la main sur des trafiquants et de saisir une quantité importante de produits stupéfiants. Seul point noir : la recrudescence des actes de banditisme et de braquage à Lomé et dans certaines villes de l’intérieur.
Mme Brigitte Kafui ADJAMAGBO-JOHNSON, la dame de fer
Pugnace et femme de conviction, Mme ADJAMAGBO fait partie de ceux qui ont marqué l’année 2018 au Togo. Coordinatrice de la C14, le principal regroupement de l’opposition, elle fut de toutes les batailles où les questions de réformes étaient abordées. Symbole de l’engagement politique des femmes, elle est la première femme à diriger un regroupement politique dans le pays. Cette mère de famille doit non seulement faire face à ses adversaires politiques mais aussi œuvrer pour la cohésion du groupe hétéroclite à la tête duquel elle se trouve. Mission qu’elle a réussie jusqu’à la fin décembre 2018 date de l’organisation des législatives. Ses postures radicales et jusqu’auboutistes ont cependant conduit la C14 à boycotter les élections législatives et à perdre l’oreille des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Pour avoir soutenu « urbi et orbi » qu’ils allaient empêcher les élections, sa crédibilité est aujourd’hui remise en cause.
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Père Pierre Marie-Chanel AFFOGNON, le politique en soutane
Le fait même de le voir figurer sur cette liste est une incongruité. Mais le Père Pierre Marie-Chanel AFFOGNON s’est tellement invité dans le débat politique en 2018 qu’il est impossible de ne pas le citer parmi les figures de cette catégorie. A son crédit, la fin de la langue de bois qui a souvent caractérisé les positions de la hiérarchie des religions dans notre pays. Celui qui a voulu bousculer les habitudes et changer les clichés, a pris des positions claires sur des sujets relatives à la vie de la nation. Engagé en faveur des réformes, il a su profiter de sa position de prélat et de sa facilité à communiquer pour faire passer ses messages. La présence à ses côtés au sein de l’organisation présentée comme citoyenne qu’il dirige, de personnalités notoirement cadres de partis politiques de l’opposition, sa tentative avortée de siéger à la CENI au titre de l’opposition et ses dernières sorties sur le processus électoral, ont fini par enlever tout caractère non partisan et purement citoyen de sa démarche.
Source:Focusinfos.net

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