D’aucuns répondront toute suite que ce sont les élections législatives prévues au 20 décembre prochain, qui font courir le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Mais quand on reprend un peu la feuille de route de la CEDEAO qui recommande la recomposition de l’institution en charge de l’organisation et la supervision des élections, curieux sont ces nombreux observateurs qui s’interrogent sur l’attitude du Professeur Kodjona Kadanga.
A peine avions-nous fini hier de publier un article intitulé « La CENI lance une autre polémique dans l’opinion » que le président de l’institution rend public un autre communiqué appelant les partis politiques de l’opposition à envoyer leurs représentants dans les Commissions électorales locales indépendantes (CELI). Ceci, après avoir, 24 heures plus tôt, annoncé que la CENI a repris ses activités, en contradiction avec les recommandations de la CEDEAO.
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Le communiqué de la CENI est allé loin en donnant un délai (le lundi 13 août 2018) aux partis de l’opposition pour l’envoi de leurs représentants. Visiblement, le Professeur Kodjona Kadanga a décidé de défier l’institution sous-régionale qui a demandé la recomposition de la CENI, afin d’avoir une composition équitable et que le processus électoral soit consensuel.
Déjà, ces sorties de la Commission électorale nationale indépendante suscitent des débats au sein de la classe politique, notamment chez les leaders de l’opposition qui mettent en garde le pouvoir contre cette dangereuse interprétation de la feuille de route des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. La crise politique togolaise n’a que trop duré. Il est impérieux que chaque acteur se donne le devoir de jouer sa partition, de manière désintéressée, pour qu’une solution définitive soit trouvée à la situation politique au Togo, à en croire des responsables de l’opposition.
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Mais tout porte à croire que le régime de Faure Gnassingbé n’est pas dans cette logique. Puisque ce sont la CENI et la Cour constitutionnelle qui ont toujours été les instruments par lesquels le pouvoir s’en sort lors des rendez-vous électoraux, on ne pense peut-être pas faire les choses de manière transparente au niveau de ces institutions. Même les injonctions de la CEDEAO ne suffisent pas pour arrêter le régime dans son projet de demeurer ad viternam au pouvoir.
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Faure Gnassingbé et son pouvoir veulent apparemment s’appuyer sur la CENI pour encore se mettre à l’abri. Et l’allié tout trouvé n’est autre que le président de cette institution qui, en 24 heures, a rendu public deux communiqués impopulaires. La CEDEAO se laissera-t-elle humiliée ? Dans tous les cas, le Comité de suivi se réunira dans les prochains jours pour situer chaque partie.
Source:icilomé.com

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