Les malheureux évènements qu’a connus notre pays ont eu pour épicentre la ville de Sokodé. La cité des guerriers y paie encore un lourd tribut, les évènements s’y sont succédés, les uns aussi invraisemblables que les autres. L’un des plus rocambolesques sera l’incendie criminel du siège d’UNIR.

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Dans un pays qui a déjà vu des marchés entiers se consumer sous les flammes, ce n’est pas autant l’incendie du siège d’un parti dans une ville secondaire qui surprend, soit-il celui du siège d’un parti comme UNIR. Ce qui surprend, ce sont les conditions dans lesquelles est survenu ledit incendie. Depuis donc ce crime, nous-nous sommes intéressés à ces flammes criminelles devenues banales dans la ville de Sokodé, et les premières pistes ne semblent que confirmer les conjectures qui fondent nos investigations.

Comme tout parti politique responsable, à un moment où le PNP a jugé bon de prendre l’emblématique immeuble connu sous le nom de ‘’Imperial’’ comme siège, UNIR a décidé de donner une autre image à son siège de Sokodé. Quoi de plus normal. Et l’initiative est à saluer quand on sait que ce ne sont pas les moyens qui manquent. Mais la surprise est que le projet semble être initié et porté par un pompier-pyromane, lui c’est un certain Fouadou Cissé. Le porteur de ce nom n’est plus à présenter, du moins dans le monde des éléments incontrôlés de Sokodé.

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Une nuit, à un moment des plus tristes de l’histoire de Sokodé où la ville est sous siège militaire, où les éléments habillés, tous corps confondus, jonchent les coins et recoins de la ville, on constate que le siège de UNIR a pris feu. A chaque fois qu’il plaît aux seigneurs de la sécurité nationale de semer le bordel dans un quartier de Sokodé, c’est par des tirs en l’air qu’ils s’annoncent, et le lendemain on fait un triste constat contre les populations. Les habitants s’attendaient donc à un signe avant-coureur des ratissages auxquels les militaires du Sieur Faure Gnassingbé les ont familiarisés. Mais rien de pareil. Le lendemain, tout le monde a constaté que le siège du Parti-État est brûlé. Avec un recul, on peut se demander, qu’est-ce qui a bien pu mordre un serpent en pleine brousse. L’énigme ne pourra pas résister au temps. Les autorités sécuritaires compétentes de la ville sont venues faire le constat.

Autant que l’incendie lui-même, les faits relevés étonnent. Le siège était en effet en rénovation, des travaux y sont en cours sous l’expertise d’un certain Fouadou Cissé. Lui, ce n’est pas un entrepreneur comme les autres, c’est l’unique qui, par la faveur de documents administratifs forgés de toutes pièces et autres contorsions se fait passer pour l’un des entrepreneurs les plus en vue de Tchaoudjo. Il est l’unique qui, quand un contrôle s’annonce, peut à l’aide des phares de ses camions BENZ, couler un pont en une nuit avant l’arrivée de la délégation de Lomé le lendemain. Peu importe si l’ouvrage est immergé dans l’eau ou que les fers utilisés restent à désirer.

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Alors qu’il était sur les travaux de rénovation de ce local politique, celui-ci brûle. La réception n’est pas encore faite et donc les clés de la bâtisse sont censées être sous la garde de monsieur l’entrepreneur. Nos investigations révèlent que, pour brûler le local, les portes n’ont pas été défoncées. Elles ont été ouvertes à clé, certaines des clés se retrouvaient d’ailleurs à l’intérieur du siège, les autres clés sont même restées encore accrochées aux portes poliment ouvertes par les pyromanes. Mystère ! Qui a remis les clés aux pyromanes ? Quel rapport a fait le CB qui a fait le constat après le crime, quelle conclusion y a été tirée ? Ce siège est bel et bien gardé par un agent de sécurité, où était-il en ces jours où pour un bâtiment en rénovation on a le plus besoin de lui pour la sécurité de l’immeuble et du matériel de travail de l’entrepreneur? En tout cas, de façon professionnelle, ce dernier doit avoir remis le rapport à qui de droit.

D’après nos recoupements de sources concordantes, c’est bien ça la réalité, et cette énigmatique situation nous a obligé à poser les conjectures pour notre investigation car le Rendez-Vous a trop fait bouche close devant les impaires de ce monsieur. Une telle forfaiture de pyromanie ne peut rester anodine quand elle se produit dans une ville habituée aux flammes à la moindre escarmouche. C’est alors que nous sommes arrivés à la certitude selon laquelle, Monsieur Fouadou était sur la rénovation de ce siège victime des flammes. Du moins, il devait redonner un autre ‘’look’’ à l’équipement intérieur de ce siège grâce à un financement de 7 millions de CFA qu’il devait encaisser de la part de l’ancien DG Moushoud du Trésor Public.

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Alors que la réception n’était pas encore faite, l’entrepreneur a eu vent que les sept millions qui servaient pour le chantier ne venaient pas de la poche personnelle de l’ancien DG du trésor mais plutôt c’était un financement de la présidence de la République. En bon entrepreneur, habitué à l’argent facile des chantiers ou inachevés ou jamais réalisés, le gars ne veut pas se laisser conter cette aubaine. C’est alors que l’entrepreneur est revenu voir l’ancien DG pour lui faire comprendre qu’il a fait des erreurs qui ont sous-estimé le devis et que les sept millions préalables ne pouvaient plus faire l’affaire, il fallait 14 millions au minimum. Surpris, l’ancien DG du trésor fait savoir qu’il lui serait difficile de retourner faire passer le devis des travaux du simple au double surtout que c’est la présidence qui a pris la charge. La seule chose qu’il a pu faire était de promettre à monsieur Cissé qu’il transmettra la doléance à qui de droit afin que des spécialistes soient envoyés évaluer les travaux déjà réalisés et juger de l’opportunité du nouveau financement en avenant. C’était la seule façon à lui pour pouvoir demander une rallonge à ce financement. L’entrepreneur est pris de court, les prétendus travaux déjà réalisés sont difficiles à prouver au point d’escompter un hypothétique bonus qui tomberait du ciel.

L’arrivée d’une mission de contrôle risque de faire découvrir le pot-au-rose. Que faire ? Celui qui est couramment appelé « le chef des fous de Sokodé » fait alors appel aux méthodes de voyou. Il se paie les services d’un autre voyou de son acabit tout résidant à Sokodé. Celui-ci mobilise des jeunes à sa solde pour mettre le siège en flamme avec des pneus. Bizarrement, cet autre lascar, utilisé par l’entrepreneur pour incendier le siège, est présentement en course pour la mairie de Sokodé. Toutes nos tentatives pour interroger le DG Moushoud ont été vaines, mais aussi triste qu’elle paraisse, c’est ça la réalité.

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Depuis que les autorités militaires sont venues faire le constat après les flammes, l’entrepreneur Faouda Cissé est guéri de sa folie. Il a compris qu’il ne fait pas bien de s’afficher, il a disparu des écrans radars du Togo. Il passe le plus clair de son temps entre Ouaga, d’où il appelle fréquemment pour s’enquérir de la situation, et un hôtel périphérique de Lomé. Aux dernières nouvelles, il est revenu à Lomé et squatte dans un hôtel de la périphérie. Bref, il se fait discret le temps que cette dangereuse passé soit digérée. De son maquis il appelle fréquemment pour vilipender le régime en place et regretter les actes répréhensibles par lui posés malgré les conseils de ses proches. En bon ‘’one man show’’, ceux qui peuvent s’interroger de son absence aux dernières locales et autres grand évènements qu’il ne rate normalement pas dans sa ville, ont leur réponse.

Ce monsieur Cissé n’est pas connu d’un seul crime. C’est un habitué des chantiers mal exécutés ou inachevés. Présentement, sur l’exécution de ses multiples chantiers, ses créanciers aussi Le cherchent comme les larmes du chien. L’entreprise Ebomaf et d’autres patrons des BTP ont gardé le souvenir d’une amère collaboration avec lui sans oublier ses employés qui lui courent derrière. En tout état de cause, nous n’avons pas l’intention de dénigrer ce fils de Tchaoudjo, mais si quelqu’un connaît un chef- d’œuvre de lui réalisé dans les règles de l’art dont les populations sont fières, qu’il nous en parle afin, qu’à la prochaine parution nous en fassions un élogieux reportage.

Avec un niveau approximatif, sans aucune qualification, nous n’avons pas assez de colonnes pour vous expliquer comment il a constitué le dossier qui fait de lui un entrepreneur. Il est depuis le temps de feu Ernest Gnassingbé, l’un des jeunes délinquants de Sokodé connus dans la sphère des basses besognes et autres œuvres de bas étages et qui s’affichent malheureusement comme des répondants du système au pouvoir, mieux, un ‘‘cadre’’. Un ‘‘cadre’’ qui, bien entendu, a assis sa notoriété sur un comportement ordurier. Ses méthodes, pour avoir des marchés publics, sont uniques à son profil. Ernest Gnassingbé fut l’un des épouvantails qu’il utilisait pour faire courir tout le monde, après il a trouvé parapluie aux côté de Mey Gnassingbé.

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Des enquêtes sont en cours dans cette ville qui a connu plusieurs incendies : la poste, le commissariat, l’UTB et que dire encore. Voici que le temps fait tomber les masques, et une piste éloquente se dessine. Quel rôle a joué Nassaire dans cette tragicomédie ? L’ex ministre Agadazi Ouro-Koura sait-t-il quelque chose de ce comportement controversé de cet entrepreneur qui n’est autre que l’un de ses rares hommes de confiance ? Monsieur Nassaire est, le fils du chef spirituel de Sokodé, un bon binôme à l’entrepreneur pyromane. Nous croyons que pour la course aux mairies, nos sources révèlent que, si depuis-là, les noms des maires se font attendre alors que les résultats de la tétraplégique élection locale sont déjà définitifs, c’est, en partie, parce-que le chef de l’État a demandé une enquête de moralité sur les candidats à la tête des différentes communes. A l’heure actuelle, certains supposés poids lourds et tête de liste d’UNIR comme maître Kassa, n’est pas sûr de se faire élire maire de par ses nombreuses casseroles qu’il ne nous appartient pas de dévoiler et accointances dans des dossiers fonciers controversés à Tchaoudjo. Alors, si celui-ci venait à être écarté, de grâce, il faut bien trier. Nous espérons que, au nom de la dignité de Tchaoudjo, Dieu va inspirer et assister le SRR qui mène cette salutaire enquête de moralité. Même si de telles enquêtes de moralités sont aussi et surtout une méthode pour Gnassingbé Faure de tenir chaque Maire par ses dossiers puants, elles permettront qu’à Tchaoudjo surtout des pyromanes ayant participé à incendier le siège d’UNIR ne se retrouvent pas à la tête de certaines communes de Tchaoudjo. La préfecture mérite mieux que ça. Certes, c’est une ville déjà démolie, mais que son nom reste quand même un vestige debout en héritage. Ce n’est que bon sens. Bon à suivre.

La Rédaction

Source : Le Rendez-Vous No.341 du 02 Août 2019

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