C’est en fait toute la préfecture de Yoto, notamment la ville de Tabligbo qui est en proie à une insécurité criarde. Les populations sont dans le désarroi, parce que personne ne semble les écouter et leur venir en aide. Elles se disent à la merci des individus sans foi ni loi qui leur rendent régulièrement visite à la maison ou les dépouillent de leurs biens sur le chemin du marché.

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« J’avais voulu m’étendre un peu derrière mes marchandises, afin de me remettre un peu de ma fatigue. J’avais à peine fermé les yeux que j’ai senti une charge sur ma tête. J’étais évanouie. C’est à l’hôpital que j’ai repris connaissance », raconte une jeune dame, la quarantaine, revendeuse de riz et d’haricot au carrefour de la ville, en face du Commissariat.

Elle avait été attaquée aux environs de 20 heures par un individu qui a laissé une brique sur sa tête pendant qu’elle faisait une petite somme près de ses marchandises. Le voleur a réussi à prendre toutes les recettes qu’a faite la pauvre dame durant la journée, avant de s’enfuir. Ces scènes sont malheureusement légion dans la région.

Le pire, c’est qu’elles se déroulent parfois au nez et à la barbe des forces de l’ordre et de sécurité sans que ces dernières ne réussissent à mettre la main sur ces individus mal intentionnés.

« A Tabligbo, nous ne dormons pas sur nos oreilles. La ville est devenue invivable du fait des individus dangereux qui volent et braquent les gens jusque dans leur chambre à coucher. Les braquages se multiplient au point où chacun se prépare à accueillir ces malfrats », a confié un natif du milieu.

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Le comble du désarroi de ces populations, c’est la route Ahépé-Tabligbo devenue dangereuse, surtout au niveau du poste de péage abandonné. Ce poste de péage s’est transformé en une niche des malfrats qui braquent les commerçants revenant du marché de Tabligbo ou d’Ahépé.

L’état de délabrement de la route oblige les véhicules à beaucoup ralentir, surtout au niveau du péage. Les braqueurs en profitent pour surgir des hautes herbes qui ont poussé dans ces petits bâtiments de péage abandonné, pour arrêter les véhicules, faire descendre les occupants et les dépouiller sous la menace des machettes. Plusieurs commerçants ont été victimes de la situation. Ils opèrent avec des armes blanches, notamment avec des machettes. Les victimes qui essaient de résister subissent le verdict de ces malfrats qui les tailladent à l’aide de ces machettes ou de couteaux.

« Finalement, c’est la peur au ventre que nous faisons le trajet Ahépé-Tabligbo. Il ne faut surtout pas prendre le risque à la tombée de la nuit. Parfois, si ces brigands ne trouvent rien sur leurs victimes, ils les blessent avec leur machette pour manifester leur mécontentement. C’est comme si nous devons toujours prévoir de nous faire braquer par eux, en faisant notre voyage », a confié un commerçant.

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Cette route dont les travaux avaient démarré en 2015 est toujours restée en l’état. « On nous avait promis lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2015 que la route serait faite. Mais 5 ans après, on n’a rien vu », a indiqué un habitant de Tabligbo.

Pour ces populations, le calvaire continue. Peut-être d’autres promesses concernant la même route arriveront des mêmes personnes pour le compte de la prochaine campagne électorale.
I.K

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