La présence de l’ancien ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Pascal Bodjona, à la cérémonie de prestation de serment de Faure Gnassingbé, a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

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Pour certains, cette présence cache mal l’envie de l’ex-bras droit du prince de Lomé de retourner « à la maison ». Mais, bien au-delà d’une simple envie, Pascal Bodjona a-t-il vraiment le choix ?

Devoir de mémoire

Pascal Bodjona, l’ex-numéro 02 du régime est tombé en disgrâce depuis 2012, dans une rocambolesque affaire d’escroquerie dite internationale, qui l’opposait à L’Emirati Abass Al Youssef.

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Il fut arrêté et placé sous mandat de dépôt, le 1er septembre 2012, puis remis en liberté provisoire le 09 avril 2013, avant d’être déposé à nouveau, en août 2014 à la prison civile de Tsévié (35 km nord-est de Lomé).

Pascal Bodjona était libéré provisoirement le 06 février 2016, suite à des tractations diplomatiques, selon les informations qui avaient fuitées.

Depuis, l’animal politique s’est vautré dans un silence de tombe et loin de la politique, en attendant le sort définitif que lui réserve la justice, dans cette affaire à multiples rebondissements.

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L’ex-ministre d’Etat a donc essayé de se refaire une santé politique, à travers les élections locales historiques organisées en juin 2019.

Lors de ces élections municipales du 30 juin dernier, le dossier de candidature de sa liste « Ensemble pour le Togo », présentée dans la commune d’Agoè-nyivé 1, a été rejeté par la cour suprême, pour « défaut de dénomination ».

Certains ont vu à travers ce rejet, une main noire, certainement du pouvoir, pour écarter le ministre grand format, de toute activité politique pouvant lui redonner un nom.

Depuis lors, Bodjona n’a plus fait parler de lui, dans aucun sujet politique, alors que certains commençaient à croire qu’il serait un soutien caché de l’opposition, contre le régime en place.

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Mais, le 03 mai dernier… coup de théâtre. Pascal Bodjona, que le régime a malmené, humilié, s’affiche en mode VIP auprès des barons, zélateurs et hautes personnalités du régime, lors de la cérémonie officielle de prestation de serment de Faure Gnassingbé.

On se souvient encore des pleurs et chants de sa femme, Zeyna, indexant Faure Gnassingbé, lorsque son mari était gardé à la gendarmerie. Cette scène qui avait créé un émoi dans le pays, a contribué à présenter l’ancien Directeur de cabinet de

Faure Gnassingbé, comme une victime du régime, à tort ou à raison. Par contre, le chassé- croisé entre avocats de Bodjona, proches collaborateurs et autorités judiciaires a laissé croire que la position du natif de Kouméa (nord du pays), serait une position défensive contre un régime qui viole ses droits.

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Dans cette dynamique, plusieurs ont cru que Pascal Bodjona ferait front au régime en place, pour afficher son autorité et ses ambitions politiques.

L’idée même était répandue par une certaine presse.

Le ministre grand format ne fait pas le poids

Les derniers évènements démontrent que l’ancien ministre Pascal Bodjona n’a jamais eu le cran pour afficher publiquement sa détermination politique, ni même intervenir sur les questions qui sont d’ordre politique.

Et pour cause, malgré ses supposés soutiens internationaux,  comme le président ghanéen, cite-on souvent, Bodjona ne fait pas le poids devant le régime des Gnassingbé qui s’est bétonné depuis plus de 50 ans.

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Peu importe la volonté ou non de l’ex-ministre de manifester des ambitions politiques, aucune opposition à l’égard du régime en place ne peut apporter à Bodjona une tranquillité politique. Tous ceux, qui d’une façon ou d’une autre, ont essayé de se mettre dans cette posture ont toujours été battus et humiliés.

C’est toute la différence entre beaucoup d’acteurs politiques et certains ténors de l’opposition traditionnelle, notamment, Jean-Pierre Fabre de l’ANC, Atchadam Tikpi du PNP, Me Paul Dodji Apévon des FDR, Adjamagbo Jonhson de la CDPA, Me Yawovi Agboyibo du CAR et bien d’autres qui sont restés constants dans leur combat pour l’alternance, la justice sociale et tutti quanti, depuis des lustres.

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Il n’est pas du tout aisé de tenir tête à ce régime surtout quand on a encore beaucoup à perdre de sa vie, de ses rêves, et de ses ambitions.

Il parait donc de plus en plus clair que, Pascal Bodjona, n’a pas le courage nécessaire pour affronter le gigantesque levier de la terreur qu’il a contribué à ériger sur le sang des Togolais même les plus innocents.

Il ne peut non plus rester dans l’anonymat pour aider une opposition désorganisée avec des acteurs, on ne peut plus bavards qui n’ont aucune notion de la discrétion, en ce qui concerne les stratégies politiques dans l’ombre.

Le duel que certains ont voulu et qui devrait opposer Pascal Bodjona aux barons du régime, sur la scène politique, ne pourra probablement pas avoir lieu. Des indiscrétions font état de ce que l’homme pourrait refaire surface dans le prochain gouvernement.

On attend tout simplement de voir !

Le Panafricain

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