Les femmes sont drôlement bizarres. A l’assemblée nationale togolaise présidée par une dame, au lieu de se concentrer sur le travail assez lourd de vote des lois, elles se livrent une guéguerre « sans utilité ». Et puis laquelle guerre, celle de la mode. Un débat qui quitte le parlement pour se diffuser partout où les femmes ont un poste de responsabilité. Ça piaille.

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 La Présidente de l’assemblée elle-même est au centre de ce débat de coquetterie concurrentielle : talon trop haut, jupe trop courte, corsage d’ancien temps, pagne démodé ou trop populaire, collier de mauvaise qualité, coiffure décousue, maquillage abusif etc. se murmurent entre nos braves dames du parlement togolais et ailleurs en lieu et place de vrais débats parlementaires, politiques et de développement.

 Parfois, les rivalités vont plus loin jusqu’aux moutures physiques : mollets trop dodus, front trop fuyant, pointure trop longue ou taille plus ou moins excessive ou encore pour les plus sévères, forme « sans forme ».

Extraordinaire que les débats de femmes qui n’en finissent jamais, là où elles sont condamnées à vivre ou à travailler ensemble. 

Mais, le concept genre l’impose aux administrations de tous les pays du monde. Les pays qui ont réussi la parité du genre dans les institutions sont applaudis. C’est pourquoi l’arrivée de Tsègan Yawa Djigbodi épouse Adoyi à l’assemblée nationale a été saluée et les autorités togolaises en font le gros dos avec cet exploit à l’étranger. 

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Cela ramène toujours un peu d’argent au pays. Malheureusement la COVID-19 est venue ralentir l’élan de cette publicité du genre, puisque les voyages ont été suspendus de force. 

Avec la longue attente de la démission de Komi Klassou et de nomination d’un nouveau Premier ministre, tout le monde pense qu’il est qualifié pour être le prochain locataire de la Primature. Et comme la patience  malgré son genre n’est pas féminine, les femmes s’invitent dans la danse.

De Victoire Tomegah DOGBE à Cina Lawson, de Yawa Tsègan à  Yawa Kouigan, de Meimounatou Ibrahima à  Kayi Raymonde de Souza, la compétition est engagée.

Toutes comptent sur la grande capacité de surprise de Faure Gnassingbé et sur les services qu’elles rendent le mieux au Président, en toute confiance. 

Des discussions indiscrètes que nous avons menées pour en savoir plus, chacune se sent capable. 

Victoire Dogbé ne cache pas sa volonté dans la campagne grassement menée pour remporter la couronne. 

Pour ce faire, l’imposante Directrice de cabinet et ministre au lourd portefeuille pense que c’est elle qui connait le mieux le président, dans ses forces et ses faiblesses.

 Elle pense avoir démontré de quoi elle est capable depuis plus de dix ans aux côtés de Faure Gnassingbé. C’est pourquoi elle s’érige dans ses nouveaux profils en femme d’Etat : Cheveux courts asphaltés du côté, pagne en bandoulière à l’image de Hellen Johnson, sorties médiatiques en webinair, attitudes mesurées la rassurent pour être la prochaine Premier ministre. 

Face à elle, l’actuelle Présidente de l’assemblée n’a pas encore dit son dernier mot.

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Tsègan Yawa Djigbodi épouse Adoyi se présente comme l’oiseau rare que la Président à déniché dans le Kpélé pour faire l’équilibre non seulement en genre, mais aussi en clivage ethnique qui mine la politique togolaise et aussi en capacité de séduction. 

Un cadre du palais nous a chuchoté qu’elle serait pas mal comme Premier ministre du Togo si elle n’était pas trop soumise. Elle est juste une marionnette à exécution et ça parfois aussi ne plaît pas au Président. Mais le constat désagréable de cette indiscrétion disqualifie la Présidente de l’assemblée : « dans les discussions, elle fait trop de fautes…. ‘’Le’’ à la place de ‘’La’’ difficultés dans les petits accords et conjugaisons, elle parle mal le français…elle n’est  pas la  femme forte pour être PM…surtout à défendre le Togo avec tous les attributs de la fonction…»  nous a-t-on confié avec dans cette affirmation un peu trop sévère. 

Du coup, Méimounatou Ibrahima, Ex ou actuelle compagne du Ministre Christian Trimua c’est selon,  membre du bureau de l’assemblée se voit investie dans ce prochain rôle de Premier ministre du Togo même si elle est battue par le critère de la géopolitique de fait imposé par le défunt Gnassingbé Eyadéma qui a toujours choisi de nommer le Premier Ministre dans le sud en raison de la provenance du Chef de l’Etat du Nord. « Ça c’était sous Eyadéma, ce n’est inscrit nulle part dans les textes… » se consolent les caciques du Nord qui veulent rapatrier aussi la Primature.  

Cina Lawson, madame Télécoms pense que malgré tout, le Chef de l’Etat est admiratif de ses états d’âme. Caprices régulières, arrogance à provoquer des crises, suffisance à être désagréable, mais travailleuse indépendante de tout et de tous. Cela suffit pour s’imposer à tous ceux qui « s’amusent » avec l’Etat togolais autour de Faure Gnassingbé. 

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Dame Kayi Raymonde pense d’après nos enquêtes que toutes ces carrures ne bénéficient pas suffisamment de la carapace politique. 

La patronne de l’Union des femmes du parti Unir se croit politiquement bien aguerrie pour orienter la politique du Chef de l’Etat qu’elle connaît mieux que quiconque pour avoir apporter des preuves concrètes, vraiment concrètes depuis qu’elle s’est engagée dans le parti, contre vents et marées. Elle se croit bien en pôle position.

 Pour Madame la maire de l’Ogou, Yawa Kouigan Florence, il y a de fortes chances qu’elle soit ramenée au piédestal de la politique après toutes les prouesses extraordinaires de la communication à la Présidence à la mairie à Atakpamé. Tôt ou tard, elle y croit dans tous les cas. Mais ses détracteurs ne voient pas cela de bon œil et l’attendent de pied ferme avec sous les bras un brûlant dossier dont elle serait impliqué à son passage à Ecobank. Une affaire qu’elle pense reléguée aux oubliettes. 

Voilà ce que la longue attente de la nomination d’un nouveau Premier Ministre au Togo provoque chez nos mères, sœurs, épouses et femmes célibataires de la République.

 Une situation qui s’apparente à  la besace où devant Jupiter, chacun voit les défauts de l’autre et pense être au firmament des qualités : « La fourmi trouva le ciron trop petit, se croyant pour elle un colosse …» dixit la Besace de  Jean de la Fontaine. 

Faure Gnassingbé n’est pas moins intéressé par le profil femme à la Primature togolaise, en raison de la mode qui donne aux femmes des postes de responsabilités, en France, au Rwanda, au Gabon pour ne citer que ceux-là.

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Il a le dernier mot et selon son entourage, lui seul sait ce qu’il pense et ce qu’il va faire avec ou sans l’influence des réseaux activés par ces dames à tous les niveaux pour se faire entendre : armée, barons, presse, influences etc. 

Tout ce débat n’est pas sans compter avec les grincements de dents du plus cacique des barons, symbole vivant du RPT, rassemblement du Peuple Togolais, parti-Etat sous le Général Eyadéma. Esso Solitoki sait soliloquer dans son coin : « une femme à la Primature ? Le Togo n’est pas prêt, ça va être une grave erreur… »  paroles à lui attribuées par un jeune proche de lui, en attendant le Prochain Premier ministre….

Carlos KETOHOU

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