La crise togolaise a pris une proportion importante jamais égalée et jamais imaginée par le pouvoir politique de Faure Gnassingbé.

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Une austérité politique qui laisse place à toutes les formes d’improvisations et d’imaginations qui, les unes les autres plongent davantage Faure Gnassingbé dans l’illusion de maîtrise de la situation. Les gaffes se multiplient, la résistance de l’adversaire de l’opposition devient agaçante, les conséquences se compliquent et le pouvoir est fragilisé.

En lieu et place des solutions intelligibles pour une sortie de crise honorable, l’entourage du Président de la République le prend en otage en luis servant que de facéties.

Faux espoirs, fausses espérances, faux rapports, fausses interprétations qui mènent Faure Gnassingbé directement dans le mur.

Tout analyste politique sérieux qui se penche sur la crise actuelle qui secoue le Togo devrait exprimer une vive inquiétude face aux conséquences de la léthargie sociopolitique et économique actuelle.

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Le tableau est sombre avec les activités économiques paralysées, la chute des recettes fiscales, le ralentissement des activités portuaires et la cessation des randonnées diplomatiques internationales.

Développement, le temps et les moyens qu’il faudra mettre en œuvre pour engager les grands chantiers sont convertis en gestion de crise.

Le trésor est atteint, les banques tirent le diable par la queue en raison de l’endettement à croissance exponentielle qui inonde l’économie togolaise.

Tout observateur avisé devrait prendre la mesure de la gravité de la situation et œuvre à trouver une solution intermédiaire.

Mais les différents réactions face à la crise sont pour toutes et chacune une déception ce qui fait perdurer la crise politique donc personne ne peut imaginer l’issue, malgré le semblant de sérénité présenté par le chef de l’Etat et son entourage.

Ce sont donc les gaffes et les ratés cumulés des différents émissaires de Faure Gnassingbé, aussi considérés comme ses amis qui risquent de le plonger dans l’abîme.

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Les pots cassés, lui seul les paiera, refusant systématiquement de répondre aux préoccupations des centaines de milliers de personnes dans la rue, pour s’accrocher aux faux espoirs de son équipe choc, bourrée d’incompétents et de gaffeurs nuisibles pour la nation togolaise.

 

Chronique d’une crise mal gérée

C’est à la veille du 19 août, jour historique de mobilisation populaire incarnée par Tikpi Atchadam que le ministre de la Sécurité a pété les plombs.

Yark Damehane, au lieu de créer des conditions d’encadrement de cette marche et de gestion de cette marche annoncée dans tout le pays et dans la diaspora a préféré la provocation.

Le ministre a livré une homélie consacrée à l’attaque systématique contre le PNP et son leader. Menaces, intimidations et mises en garde ont porté leurs fruits : radicaliser les populations et remobiliser davantage. Le lendemain, le pouvoir togolais a été surpris par l’ampleur inédite d’une marche de protestation et de contestation du régime. Pour couronner la bêtise, le ministre en charge de la sécurité a engagé des répressions meurtrières faisant morts et blessés.

Dans la foulée, des montages d’images ont été mis à contribution pour « jihadiser » le PNP et son leader au lieu de répondre à la revendication légitime des manifestants : Retour à la Constitution de 92 et vote de la diaspora.

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La manifestation s’est élargie aux autres partis politiques de l’opposition, et le régime RPT UNIR, au lieu de juguler la crise à travers une méthodologie responsable a décidé d’engager le bras de fer avec l’opposition. Répression, délations à travers les médias internationaux et les réseaux sociaux, déclarations tapageuses et irresponsables et irresponsables.

Par ici Gilbert Bawara que clame que crise, il n’en est point au Togo, Boukpessi qui là dit être radicalement fidèle à un référendum, le tristement célèbre dans l’affaire des jeunes filles tuées au Togo Christian Trimua qui appelle l’opposition à prendre des armes etc.
De fil en aiguille, la situation se crispe.

Les dérives du Premier ministre face à la question de la non rétroactivité, les arrestations des militants de l’opposition, la gestion des préparatifs au dialogue avec le mépris infligé à certains chefs d’Etats de la sous-région ne peuvent catalyser une amélioration de la situation.

Tout l’entourage de Faure impliqué dans toutes ces manœuvres provocatrices ne peuvent se réjouir d’avoir aidé leur président à trouver des solutions idoines à la crise et à s’en sortir.

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Dans les coulisses au même moment et d’après nos informations, ce sont ces mêmes personnes qui, dans les discussions indiscrètes présentent leur président comme téméraire er têtu. L’homme qui ne veut écouter aucun conseil sur qui le fardeau va peser lorsque les choses vont basculer.

A l’analyse de la situation togolaise, on comprend bien que chacun dans l’entourage du président de la République est conscient de la fébrilité du pouvoir.

Chacun est conscient que du jour au lendemain, les choses peuvent basculer tout moment.

Chacun est conscient que Faure Gnassingbé a perdu le contrôle de la situation et ne doit son salut qu’aux faux espoirs et fausses espérances.

La bonne foi et la sincérité ne sont sans doute pas au rendez-vous et il sera question de sauve qui peut lorsque Faure Gnassingbé va perdre totalement le contrôle.

 

Le discours qui exprime le malaise

Le constat dans la gestion de la crise togolaise par le pouvoir donne l’impression donne l’impression que chacun se bat pour tirer son épingle du jeu.

A l’heure du bilan chacun dira avoir joué sa partition et c’est la chef, le président de la République qui n’a pas été à la hauteur. Cette déduction a été constaté partout où les régimes contestés sont tombés. Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, Burkina Faso de Blaise Compaoré, Gambie de Yahya Jammey. Dans la chute, il y en a qui rejoignent pieds joints l’opposition pourfendant le dictateur qu’ils louaient il y a seulement quelques jours.

Une simple analyse du discours reflète main noire de ceux qui veulent se faire de la bonne publicité sur le dos d’un président incapable de contrôler la situation.Les cris de cœur vers l’armée illustrent les sorties suspectes et douteuses de sincérité de Yark Damehane.

L’invocation des comités de développement à la base cachent mal les mains de Victoire Dogbé.Le retour sur la question de dialogue évoque Gilbert Bawara ou encore Payadowa Boukpessi. Les yeux doux à l’armée font allégeance au Général Kadhanga etc.

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Tous ces hommes et femmes présentés d’une part comme collaborateurs et d’autre part ami du président ont le devoir et la responsabilité historique de recommander le bon sens face à la logique de la contestation populaire.

Mais ces hommes et femmes, pour ne citer que ceux-là jouent au jeu trouble en occultant la vérité et en servant des méthodes et propositions suicidaires au président qui devrait se raviser.Prononcer un discours en jetant en pâture ses alter égo de l’opposition qui interpellent sur des sujets liés à la nation est quasiment une démission.

Ceux qui encouragent ce mépris envers un peuple et une communauté internationale ne devraient pas se présenter comme rendant service à leur mentor.Ils le malmènent, le manipulent, le tripotent, le déboussolent constamment et seront tout autant responsables que lui le jour des conséquences de cette attitude.

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C’est vrai, dans l’entourage du Président, chacun est sur le qui-vive. Si ça pète, c’est le patronyme Gnassingbé et dérivés qui va être poursuivi.Le constat est donc clair pour ces hommes et femmes qui malmènent le président, qui lui-même se plait dans ces jeux de quille.

La préservation des richesses illicites amassées jusqu’à la limite, la poursuite du pillage jusqu’à la fin, le bénéfice de l’impunité politique, économique et social jusqu’au bout…

A cette allure, on ne rend service ni au peuple, ni à leur mentor qu’ils présentent comme l’homme qui résiste, et jusqu’à quand.

Rien n’est encore joué, Faure Gnassingbé n’a pas encore le contrôle d’une situation qui s’empire au jour le jour, les surprises politiques derrières les grandes manifestations n’ont pas encore dit leur dernier mot.

L’entourage véreux autour de Faure Gnassingbé aussi.
Quant aux togolais, qui sont assoifés d’alternance, ils sont toujours débout, au Togo et à l’étranger.

 

Source : L’Indépendant Express N°436

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