« Si l’enfant refuse d´aller au champ le vendredi, il sera obligé d´y aller le jour de fête. » Ce proverbe populaire répandu en pays tem illustre les conséquences que peut avoir un entêtement à vouloir coûte que coûte faire une chose malgré les conseils des amis et des sages. L´entêtement du parti de malheurs RPT/UNIR, incarné par Faure Gnassingbé, à vouloir à tout prix s´imposer au peuple togolais malgré lui, l´entêtement de Faure Gnassingbé lui-même à chercher à tout prix à diriger un pays, alors que la majorité des populations n´en veut pas, ne ressemble-t-il pas à l´esprit de la sagesse contenue dans ce dicton cité plus haut?
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Depuis 2005, pour ne pas retourner plus loin, la résistance du peuple togolais contre Faure Gnassingbé comme président, pour sa manière sanglante d´être arrivé au pouvoir, et pour sa gestion, se manifeste sous diverses facettes. Mises sous éteignoir par la terreur militaire ou par l´utilisation impitoyable des miliciens pour blesser, enlever ou tuer, certaines régions du nord du pays comme la Kozah par exemple, étaient considérées à tort comme des fiefs du régime. Vint le 19 Août 2017 avec des manifestations à Lomé et dans certaines villes à l´intérieur du pays. Ce jour-là, Kara ne fit pas exception, car on y manifesta également à l´appel du Parti National Panafricain pour des réformes politiques. La tour, théoriquement infranchissable pour l´opposition, se lézarda davantage et le manque de manifestations par la suite dans cette cité n´est nullement du à une quelconque sympathie des populations au régime en place. Des leaders d´opinion ou des meneurs, comme Agouzo Ricardo et d´autres, avaient dû quitter précipitamment Kara pour se réfugier ailleurs et sauver leur peau. Des miliciens émargeant chez un préfet zélé ont fini par faire planer une chape de plomb sur une région pourtant victime des effets de la dictature cinquantenaire.
Les caciques du régime RPT/UNIR, malgré les nombreuses et gigantesques manifestations des populations un peu partout à l´appel des leaders de l´opposition, ont toujours claironné sur tous les toits qu´il s´agit d´une minorité qui s´agite et que la majorité des togolais serait toujours derrière leur champion.
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À quelque chose malheur est bon, dit-on. Le refus par Faure Gnassingbé d´appliquer la feuille de route proposée par la CEDEAO et son entêtement à foncer tout droit vers des élections non consensuelles et malgré de nombreux problèmes non résolus, avaient paru au départ comme un point de non-retour du pouvoir de Lomé qui tirerait son épingle du jeu en se taillant la part du lion à l´assemblée nationale pour faire des lois togolaises comme bon lui semble. Aujourd´hui, avec la tenue des élections législatives controversées et boudées à raison par l´opposition vraie, c´est d´un peu partout de tous les coins du Togo que nous viennent des images de bureaux de vote déserts. Le mot d´ordre de la coalition de l´opposition à l´adresse des populations de rester à l´égard de cette mascarade d´élections à défaut de l´empêcher, a été largement suivi. Jusqu´à midi le nombre de votants dans certains bureaux de vote à Lomé et à l´intérieur du pays ne dépassait pas 30. Cérise sur le gâteau, la ville de Kara, dont le gros de la population est resté à la maison, a démontré, comme s´il en était encore besoin, que la liberté, la démocratie, l´état de droit, la bonne gestion des ressouces du pays dans l´intértêt des citoyens, sont des valeurs universelles qui n´ont rien à voir avec l´ethnie, la région ou la religion.
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Si on voit toutes ces contrées, considérées à tort comme des fiefs du régime et de Faure Gnassingbé, bouder le scrutin de la honte, on peut facilement conclure que le peuple togolais est un peuple mûr qui sait désormais où se trouvent ses intérêts, et qui n´est plus prêt à se faire manipuler ou instrumentaliser par des politiciens véreux qui ne pensent qu´à leur pouvoir et à leurs intérêts personnels. Si du nord au sud, de l´est à l´ouest le rejet de ces élections par les populations est aussi important, on peut se poser la question pour savoir de quelle légitimité se targuera la prochaine assemblée nationale sortie d´un scrutin dont le taux de participation tourne autour de 20%. L´autre principale question sera surtout: où est donc ce peuple dont se réclament Faure Gnassingbé et UNIR?
Connaissant ce régime pour qui le ridicule n´a jamais tué, un taux de participation aux antipodes de la réalité et des résultats fantaisistes seront annoncés les prochains jours, le tout avec l´onction de fameux observateurs à la moralité douteuse pour beaucoup d´entre eux. Ailleurs un tel fiasco électoral devrait être annulé et le processus repris à zéro.
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Les prochains députés, plus illégitimes que jamais, parce que non représentatifs du peuple, auront-ils la sagesse de refuser de sièger et reprendre tout sur de nouvelles bases avec l´opposition, ou joueront-ils la comédie jusqu´à la fin, au risque de pousser Faure Gnassingbé vers la petite porte, vers l´humiliation?
Wait and see!!!
Samari Tchadjobo
Allemagne

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