Mettre le pied dans le plat, verser du sable dans l’atiéké des gens. C’est ce qu’ont fait les Etats-Unis d’Amérique ce mercredi, avec le communiqué de la représentation diplomatique au Togo qui exprime ses doutes sur la crédibilité du processus et recommande tacitement la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Les regards du peuple togolais assoiffé d’alternance se tournent désormais vers le reste des membres du Groupe des 5…

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Les Etats-Unis disent non

« Nous encourageons la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à travailler de manière constructive avec toutes les parties pour traiter toute réclamation concernant toute irrégularité constatée le jour du scrutin. Une mesure que le gouvernement du Togo pourrait prendre pour accroître la transparence est de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote afin d’accroître la confiance de tous en les résultats finaux ».

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Personne au sein de l’opinion ne s’attendait à une telle sortie de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique. Le communiqué signé d’Eric Stromayer est intervenu comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Les Etats-Unis n’ont pas oublié aussi l’expulsion, le 17 février dernier à leur arrivée à Lomé, des deux experts du National democratic institute (NDI) devant appuyer la Concertation nationale de la société civile (CNSC) qui s’est vu annuler l’accréditation et interdire d’observation électorale.

Cette expulsion et la suite d’irrégularités et de fraudes tous azimuts ayant caractérisé les opérations de vote et dont certaines auront été suivies personnellement par les Etats-Unis d’Amérique qui, faut-il le rappeler, ont déployé sur le terrain un certain nombre d’observateurs ce samedi 22 février,  ont fini de convaincre la représentation diplomatique du manque de transparence de l’élection.

Cela n’arrive pas souvent de voir des Etats étrangers, fussent-ils des puissances mondiales, « mettre leur bouche » dans les affaires électorales, aller aussi loin dans la remise en cause des résultats. Généralement, au nom d’une certaine diplomatie ou obligation de réserve, ces pays ou représentations diplomatiques se retiennent  de parler. Et même s’ils se voient contraints de le faire, ils usent de beaucoup de langue de bois, pour ne pas frustrer surtout les pouvoirs en place.

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Quid du reste du Groupe des 5 ?

Cette sortie de l’ambassadeur est bien culottée. Et cela ne devrait pas être sans effets sur les relations entre le pouvoir « humanicide » de Lomé et Washington. Ça doit faire mal, très mal aux tenants du pouvoir RPT/UNIR. Le communiqué n’est rien d’autre qu’un désaveu de la réélection de Faure Gnassingbé. Sans le dire ouvertement, Washington s’inscrit en faux contre ces résultats.

Si les Etats-Unis en viennent à franchir le pas et remettre en cause la façon dont les résultats ont été publiés ce dimanche 23 février, c’est simplement qu’ils doutent de la crédibilité des chiffres donnant 72,36 % des suffrages au « Messi ». C’est un coup sérieux porté à la victoire (sic) du « Prince ». Cette sortie a une grande portée, raison pour laquelle les caisses de résonance du pouvoir ont commencé à tirer sur Eric Stromayer et les Etats-Unis d’Amérique, intoxiquant l’opinion comme quoi, le Groupe des 5 ou plutôt le reste des membres  s’inscriraient en faux contre cette sortie.

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Justement concernant les autres membres, ils étaient tous ensemble à accompagner le pouvoir dans le processus électoral. Le Groupe des 5 a rencontré les pouvoirs publics et les institutions électorales et déclaré, par la voie de Damien Mama, le Représentant-Résident du PNUD au Togo, que tout se passe bien. Mais voilà que l’une des composantes, et pas des moindres, s’oppose à la façon dont les résultats ont été rendus publics et réclame une publication bureau de vote par bureau de vote.

Une exigence formulée avant le vote par l’opposition, mais en vain. L’argument massue opposé était que cette procédure n’est pas inscrite dans le code électoral. Du président de la CENI Tchambakou Ayassor aux différents porte-voix du candidat de la minorité pilleuse dont Gilbert Bawara, Christian Trimua, on a musclé pour s’opposer à cette réclamation des candidats de l’opposition.

Mais voilà, la requête est faite aujourd’hui par les Etats-Unis d’Amérique. Plus qu’une simple demande, les observateurs avisés y voient une sommation tacite de Washington au pouvoir de Lomé à reprendre la publication des résultats, et ainsi assurer plus de transparence et de crédibilité au processus.

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Le peuple togolais a juste besoin d’alternance, comme les autres peuples du monde et ne demande qu’à être accompagné pour son avènement lorsque l’occasion se présente. Les regards des populations se tournent donc vers la France, l’Allemagne, l’Union Européenne et le Système des Nations Unies.

Les Togolais ne leur demandent pas de chasser Faure Gnassingbé et la minorité pilleuse du pouvoir, ils attendent juste d’eux qu’ils tiennent un langage de vérité au régime de Lomé, exigent que les résultats sortis des urnes soient publiés, dans la transparence totale, pour que la victoire du vainqueur déclaré ne souffre d’aucune crédibilité…De tout ce lot, le peuple attend particulièrement de la France qu’il renvoie à son statut de terre des libertés et des droits de l’Homme, de montrer ces vertus civilisatrices dont elle s’affuble. Et ce n’est pas trop demander…

Liberté

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