Le samedi 21 mars 2020 à 6 heures, le gouvernement togolais a fermé les lieux de culte, les églises et les mosquées. Au départ, pour un mois. Mais, très vite, l’augmentation des cas confirmés du Covid19 a fait oublier ce délai.

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Depuis lors, les leaders religieux ont envoyé des doléances et propositions à la direction des cultes, pour faciliter l’ouverture des lieux de culte. Aujourd’hui, après près de trois mois de fermeture, les regards sont tournés vers les autorités, le conseil scientifique et la coordination nationale de la gestion de la riposte contre le Covid-19, selon une précision du ministre de l’administration territoriale, Payadowa Boukpessi, en présence du directeur des cultes, à la fin d’une rencontre d’échanges avec les responsables religieux tenue le 11 juin 2020 dans la perspective de la réouverture des lieux de culte.

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«Nous allons remonter l’information au niveau des autorités, du conseil scientifique et de la coordination où ces propositions seront examinées par les spécialistes pour voir si elles sont suffisantes pour garantir la reprise des activités de culte.

Dans le cas contraire, nous reviendrons vers eux pour voir ensemble ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. L’essentiel, c’est d’être sûrs que, s’il y a réouverture, qu’elle sera faite dans le respect des mesures barrières dans l’intérêt de tout le monde et particulièrement des fidèles», a souligné M. Boukpessi.

Ces propositions, les voici. Et les organisations et associations religieuses se disent déjà prêtes pour rouvrir. On cite, par exemple, une désinfection des lieux de culte au moins deux fois par mois ; un dispositif de lavage des mains avant et après les cultes pour toute personne qui participe au culte ; le port obligatoire des masques avant de participer au culte ; la limitation du nombre des fidèles en fonction de la capacité du lieu de culte ; la distanciation d’un mètre entre les chaises disposées pour le culte ; la réduction possible des heures de culte, si possible 1 h 30 mn ; la multiplication des cultes et un écart raisonnable entre deux cultes pour faciliter l’accès aux fidèles et éviter les contacts, si possible prévoir deux sorties pour les églises qui le peuvent ; des mesures pour éviter les contacts humains lors des louanges et quêtes et autres activités cultuelles.

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Les organisations et associations religieuses doivent aussi disposer d’un groupe de suivi pour veiller à l’application des propositions qui vont sous-tendre la réouverture.

En cas de non-respect des mesures, les églises se verront encore fermées et d’autres sanctions pourront suivre pour les récidivistes, prévient déjà le ministre.

Ajoutant que la police anti-pandémie fera son inspection sans toutefois rentrer dans les lieux de culte. Et ça risque de coincer dans les églises réveillées où on tombe à mourir avec la poussette d’un Esprit, on s’oublie facilement à cause de la quête du miracle…

«Il serait nécessaire qu’on ouvre les lieux de prière et de culte dans la mesure où le peuple de Dieu sera sensibilisé, formé. Et les mesures, on les connaît. Ce sont les mesures que les commissions scientifiques ont déjà proposées.

En ce qui nous concerne à l’église catholique, nous aurons à faire des marques à l’intérieur des paroisses et des chapelles et sur le sol pour le respect de la distanciation sociale au cours des célébrations, pour la procession de la communion ainsi que pour les quêtes», a indiqué Mgr Bénoît Alowonou, président de la Conférence des Evêques du Togo.

L’Union Musulmane du Togo confie, elle, que, en dehors du respect scrupuleux des mesures barrières, une police sera constituée de fidèles chargés de réglementer l’entrée dans les mosquées et le respect de la distanciation sociale.

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«Désormais, le nombre de fidèles entrant dans la mosquée va diminuer et cette police sera formée au cours d’un atelier. Nous avons déjà choisi un certain nombre de jeunes pour cette formation», fait savoir El Hadj Inoussa Bouraïma.

«Les églises sont prêtes», réitère le Révérend Djakouti Mitré, président du Conseil chrétien du Togo. Avant d’ajouter : «nous avons pensé, selon la grandeur de l’espace de la chapelle, faire plusieurs cultes.

Si une église a de l’espace à l’extérieur, elle peut s’organiser pour faire en sorte que lorsque certains fidèles seront à l’intérieur, d’autres pourront suivre le culte de l’extérieur.

Par ailleurs, certaines églises font leurs quêtes par tige ou des paniers disposés devant, mais toujours dans le respect de la distanciation sociale. Nous sommes aussi en train de sensibiliser les fidèles pour qu’ils fassent leurs quêtes par mobile money ou par banque ou encore qu’ils passent en semaine du moment où certaines églises font des permanences».

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Et du côté des traditionnels, on se dit prêts avant l’heure. Selon Togbui Assiongbon Gnagblondjro 3, pour chaque couvent, il a été exigé à chaque fête traditionnelle de mettre des dispositifs de lave-mains, le port obligatoire de cache-nez et la désinfection de tous les lieux de culte ; il a été demandé aux prêtres de libérer momentanément les prêtresses qui restent régulièrement dans les couvents pour qu’elles rejoignent leurs familles ; désormais, les cérémonies doivent être restreintes à au plus 20 personnes.

Le ministre en a pris acte. Aucune date officielle de reprise n’est encore donnée. En attendant, Payadowa Boukpessi félicite tous les acteurs religieux pour avoir respecté la décision de la suspension provisoire des cultes, sans oublier quelques dérapages mineurs vite maîtrisés.

L’UNION

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