Le 26 octobre prochain, les élèves devraient retrouver les bancs d’école alors que le coronavirus continue de se propager. Et à quelques semaines de la reprise, le gouvernement n’a toujours pas communiqué son protocole sanitaire pour réduire les risques de contaminations dans les établissements scolaires. Élèves et enseignants vont retrouver le chemin des classes, alors qu’il faudra jongler entre la nécessité de revenir à un cadre scolaire et l’impératif sanitaire.

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Depuis lundi dernier, les élèves en classe de Terminale ont commencé le Baccalauréat deuxième partie (Bac II). Un examen qui vient boucler l’année scolaire 2019-2020 fortement perturbée par la crise sanitaire. En effet, face à la propagation de l’épidémie, les autorités avaient décidé de fermer tous les établissements scolaires le 20 mars dernier. Ils ne rouvriront que trois mois plus tard pour permettre uniquement aux élèves en classe d’examen de finir l’année scolaire.

A cet effet, plusieurs mesures avaient été prises pour éviter que le virus ne s’introduise dans les écoles. Il s’agit notamment du port obligatoire du masque pour les enseignants et les élèves, des dispositifs de lavage des mains obligatoires à l’entrée des établissements, la disposition des élèves un par banc et en position « Z » et l’interdiction des travaux de groupe.

Malgré toutes ces dispositions, plusieurs cas de coronavirus ont été détectés parmi les élèves et les enseignants. Certaines écoles ont même dû refermer leurs portes dans le nord du pays après la découverte d’un cluster. Autant dire que ces mesures, quoique dites efficaces, ne sont pas infaillibles. Surtout pour un pays comme le Togo où les conditions d’études sont des plus précaires, particulièrement dans les établissements officiels.

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Le casse-tête chinois…

Si en juin dernier (les cours ont repris le 15 juin), l’exécutif national a pu échafauder un plan pour terminer l’année scolaire, cette fois, les enjeux ne sont pas les mêmes. Entre les effectifs pléthoriques, le manque de personnel enseignant en passant par le manque de salles de classe, les autorités sont appelées à trouver des solutions à une équation à plusieurs inconnus.

En effet, l’école togolaise, soixante (60) ans après l’indépendance, présente toujours des facteurs bloquants pour des enseignements et apprentissages de qualité. Depuis plusieurs années déjà, l’environnement scolaire dans les écoles publiques présente un visage hideux. En plus du déficit de matériels pédagogiques, les salles de classe sont bondées de potaches. Les élèves s’entassent, comme des sardines, loin des normes internationales

Un casse-tête auquel les chefs d’établissements et les enseignants sont confrontés chaque année. Des problèmes que les autorités n’ont jusqu’à présent daigné résoudre efficacement. Mais avec le coronavirus, elles vont devoir maintenant trouver des solutions pour ce qui semble être un casse-tête chinois. Et le temps presse.

Ainsi, à cinq semaines de la rentrée prochaine, on s’attend à ce que les autorités mettent à la disposition des directeurs d’école, des chefs d’établissement, des inspecteurs et des professeurs, un ensemble d’outils pour la préparation de la rentrée scolaire dans l’hypothèse d’une circulation active du virus. Un plan clair composé d’un protocole sanitaire et un axe pédagogique qui pose des principes, des recommandations et des conseils ou exemples de mise en œuvre avec toutes les hypothèses possibles.

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Rassurer élève, enseignant et parent…

Et pour cause, à l’heure où le Togo connait l’augmentation des cas confirmés, une éventuelle descente du virus dans les écoles comme ce fut le cas en juin dernier n’est point un mauvais présage. A cet effet, cette rentrée représente une source d’angoisse aussi bien pour les élèves que les enseignants et les parents. « Pour l’instant, nous n’avons pas été informés des dispositions à prendre pour la rentrée. Les parents d’élèves nous appellent pour s’informer mais nous n’avons malheureusement des réponses à leurs inquiétudes. Nous n’avons aucune information. Mais, tout le monde est conscient que les conditions dans lesquelles nous enseignons sont très loin des mesures barrières », confie Roland, enseignant dans un collège public à Atakpamé. « Le gros problème, c’est la distanciation physique entre les élèves», estime Komlan, parent d’élève.

A cinq semaines de la rentrée, aucun plan n’a été annoncé par le gouvernement. Un retard qui interroge certains acteurs de l’éducation. Ces derniers s’inquiètent notamment d’une rentrée précipitée, donc pas suffisamment préparée pour leur permettre de se familiariser avec les nouvelles dispositions à venir. C’est donc une rentrée qui se profile sous le signe des incertitudes.

Source : Fraternité No.370 du 16 septembre 2020 [fraternitenews. info]

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