Bien qu’ayant aujourd’hui pris sa retraite de la scène politique togolaise, Gilchrist Olympio aura été l’un des personnages clés de la politique togolaise.

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En 2010, l’homme a opté pour un choix plutôt ambitieux en passant de l’opposition radicale à une opposition plutôt modérée avec l’accord RPT-UFC.

Si l’accord est intervenu en 2010, elle se dessinait depuis le lendemain de la présidentielle 2005 comme le précise un document confidentiel publié par WIKILEAKS et retraçant les minutes d’une rencontre entre les autorités américaines et « l’opposant historique » le 26 avril 2005 à Acrra. Extrait…

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Réunion d’Abuja

Lors d’une réunion avec nos services le 26 avril  le chef de l’opposition Gilchrist Olympio a déclaré qu’il avait  eu une longue rencontre de quatre heures avec le président Obasanjo à Abuja et Faure Gnassingbé a participé à la réunion.  Obasanjo, qui a fait la plus grande partie de la conversation, a dit aux deux  que quel que soit le parti qui remporte les élections, il devrait former un gouvernement de transition pour ouvrir la voie à  la démocratie au Togo. 

Il a fait remarquer que l’armée est une  institution importante et le gagnant doit apprendre à  la gérer.  Il espère qu’avec un gouvernement de transition et une assistance, l  l’armée pourrait évoluer de son caractère  « tribal » à  une  institution « républicaine».  Obasanjo a également reconnu que la  Constitution doit être réformée.  Il a demandé à Faure et  Olympio d’accepter de coopérer dans un gouvernement de l’unité, quel que soit le vainqueur de l’élection.   Olympio a déclaré qu’il était d’accord « en théorie ».  Obasanjo a demandé aux deux hommes de se serrer la main et  a ensuite demandé à Olympio d’embrasser Faure (ce que Olympio a dit qu’il  ne ferait pas parce qu’il n’avait jamais rencontré Gnassingbe avant cette  événement).

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Olympio a ensuite précisé que, tout en acceptant le gouvernement d’union « en  théorie », dans la pratique cette idée était « très difficile ».  Olympio a ajouté que  il avait déjà fait l’objet de critiques au sein de sa coalition pour ce qui  qu’il a fait à Abuja.

Les résultats des élections

Au milieu de notre rencontre, quelqu’un est venu nous voir  avec les résultats des élections [Présidentielle 2005]  montrant que Gnassingbe avait gagné. Olympio en a pris note mais n’a pas eu de réaction visible.  Il a déclaré que les résultats étaient conformes à ses attentes.  L’opposition avait été confrontée à « un  Hobbson’s Choice » – participer à une élection qu’ils savaient perdu d’avance par  manipulation ou ne pas y participer faire face  la critique internationale. (…)

Il espérait que les États-Unis, l’Allemagne,  Le Canada et le Nigeria rejetteraient les résultats des élections et  faire pression pour une nouvelle élection dans six mois. L’idéal selon lui serait alors que les gouvernements de ces pays proposent un ensemble de mesures techniques  et une aide financière qui aiderait le Togo à faire des  réformes et  préparer une élection véritablement libre et équitable. 

Ce  nécessiterait une pression internationale sur Faure Gnassingbe.  Obasanjo  a proposé de mettre un représentant permanent de l’Union africaine au Togo et un représentant permanent de la CEDEAO,  « pour contrôler les décisions » au Togo. Olympio était d’accord avec ses propositions. (…)

Commentaire

 Olympio connaît Obasanjo depuis quinze ans et  voit clairement le Nigeria comme une position clé pour trouver une issue à la  situation actuelle.  Olympio n’a pas proposé de plan pour  prévenir la violence, sauf à espérer que la  communauté interviendrait au Togo.  Dans de précédentes réunions avant les élections, Olympio avait exprimé son optimisme quant au fait que l’opposition  pourrait remporter l’élection. 

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Son manque d’émotion lorsque les résultats  lui ont été présentés reflète probablement une démission face à  la violence et aux irrégularités le jour de l’élection.  Le soir de m’l’élection,  Olympio avait appelé le PolChief  en mode panique, disant que la présidentielle avait été  « le pire des scénarios ».  Aujourd’hui, il n’a pas paniqué (il  essayait de se détendre dans un short dans son jardin) mais il est apparu  indécis sur la suite des événements.  Ses commentaires sur la  nécessité d’une pression et d’un soutien internationaux pour une nouvelle élection nous sont  apparus plus spontanés  que bien réfléchis.

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Joseph TALENDE

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