Interrogé mercredi par une radio privée, Patrick Lawson, premier vice-président du parti Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et député a annoncé le dépôt dans les prochains jours par les députés de l’opposition d’une nouvelle proposition de révision constitutionnelle actualisée à l’assemblée nationale.
Le numéro 2 du parti de Jean-Pierre Fabre a également exprimé son insatisfaction sur la conduite par le comité de suivi de l’exécution de la feuille de route de la Cédéao sur la situation togolaise et de la composition actuelle de la Commission électorale nationale indépendante.
En intégralité voici l’entretien de M. Lawson avec la radio Kanal FM.
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Comment comprendre que même vous les députés, vous ne preniez aucune initiative pour obliger les politiques à revenir sur les questions des réformes constitutionnelles ?
Patrick Lawson : Pour ma part, j’ai pensé à une surprise je croyais qu’une fois que cette feuille de route a été adoptée, sa mise en œuvre allait se faire dans les jours qui suivent, je vous dis tout de suite que je n’en étais pas satisfait mais un tiens vaut mieux que deux mais cela fait plus d’un mois sans compter les mois d’avance, parce que cette crise a été relancée cela a fait plus d’un an et je ne comprends pas quelle est la stratégie de l’organisation sous régionale qu’est la CEDEAO.
La CEDEAO a sorti une feuille de route, que faisiez-vous ?
Patrick Lawson : En ce qui concerne les députés de l’opposition, nous sommes en train de reprendre une proposition de loi qu’on avait déjà déposée en l’actualisant, en tenant compte de la situation actuelle et des réalités de la feuille de route.
Nous déposerons incessamment ce projet de loi car nous sommes étonnés que le gouvernement qui est le premier concerné, puisque c’est eux qui ont invité surtout la CEDEAO pour venir aider le Togo à sortir de la crise, je m’étonne que jusqu’à présent que rien n’a été déposé, peut-être pour des raisons de méthode.
Nous sommes en politique. Est-ce qu’il s’agit aujourd’hui d’aller déposer tout simplement un projet de loi ? Je ne le pense pas. Si on ne comprend pas bien la mise en œuvre, il y aura de nouveau blocage à l’assemblée nationale.
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Est-ce que vous entendez toujours un éclaircissement de la part de la CEDEAO quant au contenu de cette feuille de route ?
Patrick Lawson : Cela est nécessaire, il faut que les politiques entre en jeu car les députés qui sont à l’Assemblé Nationale représentent des sensibilités et des consignes doivent être donnés, des renforcements de capacités doivent être faits de façon que chacun de nous ait la même compréhension de ce texte, il faudrait donc que cela se passe rapidement et dans le cadre d’un dialogue et ce dialogue nous l’attendons, il ne vient pas. Il ne suffit pas de laisser une feuille de route mais il faut que des directives soient données afin que les députés ne se mordent pas le nez et qu’ils ne s’attellent pas à la tâche qui est la leur, celle de faire voter les textes ».
Qu’est-ce vous faites au niveau des députés de l’opposition en préparant l’actualisation de ce projet de loi qui est déjà déposé sur la table du président de l’Assemblée Nationale ?
Patrick Lawson : Avec mes années d’expériences, je sais que si les groupes parlementaires ne travaillent pas avec leurs députés respectifs, si nous n’avons pas la même compréhension, si nous n’avançons même pas dans l’esprit et la lettre de ce texte, nous ne pouvons rien faire à l’Assemblé Nationale car chacun défendra son église.
Donc vous feriez exactement ce que vous avez fait il y a quelques mois?
Patrick Lawson : pire peut-être parce que cela y va de l’avenir de notre pays. Pour ce qui concerne les députés de l’opposition, nous nous bâterons bec et ongle pour que ce qui sortirait de l’Assemblée Nationale ressemble à ce qui est dans la feuille de route et soit complété par les réalités sociologiques institutionnelles et constitutionnelles qui ont toujours été à la base de la crise togolaise. Nous espérons, ou du moins j’espère qu’il en est de même pour les députés de la majorité qui sont des collègues à l’Assemblé Nationale. Nous savons comment ces choses-là se font. S’il n’y a pas un déblayage avant que le texte n’aille à l’Assemblé Nationale, je vous assure que nous allons piétiner. Donc le rôle des politiques reste important avant que ce texte n’atterrit à l’Assemblée Nationale.
Vous parlez de déblayage en même temps vous dites qu’il faut aller rapidement. Nous notre inquiétude, rien ne se fait et en même temps la CENI se prépare aux élections on dirait c’est de leur devoir de s’organiser, mais le déblayage va commencer par quoi? Cette réunion du comité de suivi?
Patrick Lawson : Oui bien sûr, puisque faire quelque chose sans les facilitateurs aujourd’hui c’est sortir du cadre que nous nous sommes tracés voilà le piège. Il faut qu’on les expose ce que nous pensons de ce texte pour que la majorité expose ce qu’elle pense de ce texte et que les facilitateurs fassent la synthèse, ce qui nous permettra d’aller très vite à l’Assemblée Nationale. Une fois cela dit, rien n’est à l’ordre et rien n’autorise la CENI à faire ce qu’elle fait. Je crois que les donneurs d’ordres qui sont le gouvernement et le parti majoritaire doivent savoir que la crise togolaise est très forte et il ne faut pas chercher à l’exacerber. C’est ce qui se passe actuellement. On doit arrêter la CENI sans les travaux de l’assemblée nationale qui concernent aujourd’hui principalement les réformes à faire, réformes électorales réformes constitutionnelles et institutionnelles, la CENI n’a pas de sens même telle qu’elle est composée aujourd’hui, c’est un problème qui ne fait qu’aggraver la crise togolaise. On a dit que désormais on va tout mettre en œuvre pour que cette CENI soit réellement paritaire et donc l’opposition a droit 8 membres.Le pouvoir a 8 membres et nous voudrions que cette CENI soit dirigée par une personnalité généreuse et sérieuse qui nous permette cette fois-ci d’aller à des élections qui apporteront le calme la paix au Togo afin qu’on se mette au travail pour le développement de notre pays.
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Est-ce que à ces jours vous avez gardé le contact avec vos collègues de la majorité et même la facilitation, qu’est-ce que vous vous dites ?
Patrick Lawson : Ce qu’on dit, c’est travaillons, allons-y vite. On ne peut pas berner les togolais comme ça. Cela fait plus d’un an que cette crise s’est aggravée Cela fait plus d’un mois qu’une feuille de route a été prescrite. Travaillons, travaillons, travaillons, c’est ce que nous disons à nos collègues de la majorité, à nos amis, au gouvernement, au comité de suivi de même qu’aux facilitateurs. Lorsqu’ils ne viennent pas, on se déplace pour aller le leur dire parce que nous tenons à ce que cette fois-ci la crise soit résolue au Togo.
Les togolais ont trop donné, aujourd’hui ils ont faim il faut qu’on organise la vie sociale et économique pour enfin les sortir de cette crise qui s’est doublée d’une crise économique très accélérée.
Source :24heureinfo.com

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