Secrétaire général de l’OUA, Premier ministre, Opposant, Médiateur…il aura endossé plus d’un rôle important dans son pays le Togo et en Afrique. Édouard Kodjovi Kodjo plus connu sous le nom d’Edem Kodjo est décédé à Paris à l’âge de 82 ans. Qui était-il vraiment ?

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Premiers pas politiques sous Eyadéma

Né en 1938 à Sokodé, au nord du Togo, Edem Kodjo a effectué ses études secondaires au Ghana voisin, puis entamé des études supérieures en France en 1957. Diplômé de l’ENA en 1964, il est ensuite engagé à la Télévision Française (ORTF). Il retourne au Togo en 1967, juste après le coup d’État du colonel Étienne Eyadéma Gnassingbé. C’est dans l’ombre de ce dernier qu’Edem Kodjo fait ses premières armes.

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Nommé Secrétaire général du ministère des Finances, il devient gouverneur auprès du Fonds monétaire international, poste qu’il occupera pendant six ans.

En 1969, il est un des fondateurs et devient un des principaux dirigeants du Rassemblement du peuple togolais (RPT), unique parti autorisé au Togo pendant plus de vingt ans. Durant les années 1970, il devient successivement ministre des Finances et des Affaires étrangères.

En 1978, il est élu Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Pendant les cinq ans de son mandat, il est confronté à la délicate crise du Sahara occidental, devenu indépendant et immédiatement occupé par le Maroc.

Le Togolais occupe le poste de secrétaire général de l’OUA jusqu’en 1983, traversant la crise du Sahara occidental et œuvrant pour l’adoption du Plan de Lagos sur le développement des pays membres.

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Kodjo et Eyadéma, le divorce… 

Contesté par le président Eyadema Gnassingbé pour ses critiques envers l’autoritarisme du régime togolais, Edem Kodjo choisit l’exil au terme de son mandat, en 1983, en France, où il enseigne à la Sorbonne et fonde le magazine Afrique 2000.

En 1991, il rentre au Togo et fonde l’Union togolaise pour la démocratie (UTD). Candidat unique de l’opposition à l’élection présidentielle de 1993, il appelle finalement au boycott, mais devient Premier ministre d’un gouvernement de coalition en 1994, puis démissionne en 1996, lorsque le parti d’Eyadema retrouve sa majorité.

Edem Kodjo retourne à l’opposition. Après avoir été candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2003, il retrouve, deux ans plus tard, le fauteuil de Premier ministre, cette fois-ci à l’appel de Faure Gnassingbé. Il reste une année à ce poste, avant de devenir ministre d’État à la Présidence en 2006.

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Deux ans plus tard, il annonce son retrait de la scène politique togolaise et son désir de se consacrer à ses projets panafricains, ainsi qu’à ses deux passions, la littérature et la théologie.

Il sort toutefois de sa relative retraite pour occuper le poste de facilitateur du dialogue en RD Congo, en 2016. Mais il se heurte finalement à une grande partie de l’opposition congolaise, qui finit par le mettre hors-jeu.

David TOUMI & JA

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