Diplomée en Sciences de gestion et nantie d’un DESS en contrôle de gestion et système d’information, elle débarque au Togo dans les années 1998

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Très vite elle fut présentée par un membre de sa famille, Général de son état, à Alexis Lamsey Looky comme expert comptable. A l’époque on cherchait au sein du pouvoir à faire la promotion des filles du Nord et principalement de Kara. C’est donc Alexis Lamseh Looky à l’époque DG de l’UTB qui se chargea d’intégrer progressivement Ingrid Awadé et Nathalie Bitho, alors Mme Atchollé dans le système financier. Elle gravit rapidement les marches, travaille au Fonds GARI qu’elle quitte le 30 avril 2003. Elle s’occupera ensuite de la SGI (Société de gestion et d’intermédiation), une filiale de la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières) basée à Abidjan, poste qu’elle cumulera avec celui du DG des impôts jusqu’en 2008 avant de le céder à un de ses proches, Assigbi Mensah. Elle a profité de sa position de première responsable de la SGI-Togo pour faire le tour de plusieurs barons du RPT civils comme militaires et les convaincre d’investir des centaines de millions dans la BRVM.
De la présidence à la DGI, une montée en puissance
Lorsque le 5 février 2005 le général Eyadema quitta le monde des vivants, la nomenklatura RPT au lieu d’organiser une succession respectant la Constitution, alla chercher un certain Faure Gnassingbé qu’on imposa à la suite d’un tripatouillage constitutionnel unique au monde. Le règne des jeunes loups venait ainsi de commencer, pour le plus grand malheur du RPT et des Togolais. C’est alors que dame Ingrid réussit on ne sait trop de quelle manière, à se glisser dans le cabinet présidentiel au poste de conseillère financière de Faure Gnassingbé. De sources concordantes, elle aurait été introduite dans le circuit par un baron aujourd’hui en disgrâce.

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Au lendemain de sa prise sanglante du pouvoir, Faure Gnassingbé était soucieux d’asseoir son règne. Il se débarrassa en douceur de certains collaborateurs de son défunt père, notamment au niveau des régies financières et des sociétés d’Etat. C’est alors qu’Ingrid Ataféinam Awadé fut catapultée en juin 2006 à la Direction Générale des Impôts en remplacement du Colonel De Souza Galley. Dès sa prise de fonction, elle se charge d’asseoir son autorité par des affectations expéditives, punitives et fantaisistes des cadres des services des impôts et du recrutement par vague de ses proches.
Dans la guerre de tranchée pour le contrôle du pouvoir qui oppose Faure à son frère cadet Kpatcha Gnassingbé, Ingrid Awadé qui était précédemment amie du député de la Kozah avant de rallier le palais de la Marina, se chargea de neutraliser les soutiens financiers de l’ex-ministre de la Défense. C’est ainsi qu’elle déclara la guerre sous le couvert de redressement fiscal à des entreprises ou sociétés de Libanais proches de Kpatcha. Bassam El Najar, Ramco et bien d’autres sont passés à la trappe. Cette supposée traque des investisseurs véreux et faux payeurs n’était qu’un prétexte, puisque une fois ces sociétés démantelées, les amis et proches de Faure Gnassingbé prennent la relève avec les mêmes pratiques mafieuses.
Ingrid Awadé, ses hommes, ses méthodes et le pillage organisé de l’économie togolaise
Après avoir démantelé le réseau de Kpatcha Gnassingbé, Ingrid Awadé s’est empressée de mettre le sien en place. Pour la circonstance, elle s’entoure d’une brochette de personnes d’horizon divers. A plusieurs reprises, « La Lettre du Continent » a mentionné dans ses révélations Kpatcha Bassayi, le directeur de l’entreprise de BTP CENTRO, Germain Meba de CIB-INTA, Docteur Michel Kodom propriétaire d’une clinique de la place et responsable de l’ONG AIMES-Afrique. Notre confrère mentionne également le commissaire divisionnaire AHARH Ahawaré, directeur de la documentation nationale et bien d’autres personnes.

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Des rumeurs dans les milieux des BTP non confirmées par nos investigations font état de ce que le matériel lourd dont dispose l’entreprise CENTRO serait une propriété de celle qu’on surnomme la « dame de fer ». On comprend alors pourquoi la plupart des grands chantiers ne tombent que dans l’escarcelle de CENTRO, notamment le siège de la DGI en face de l’Ambassade des USA qui aurait coûté plus de 8 milliards de FCFA. C’est également à cette entreprise que revient souvent la construction des palais du jeune monarque disséminés, sur l’ensemble du territoire national, particulièrement à Cacaveli, Agou, Blitta, Kouméa, Défalé, Dapaong. Les plans de ces palaces sont conçus par une jeune architecte du nom de Limazié travaillant à CENTRO. Selon des indiscrétions, le palais d’Agou aurait couté plus de 2 milliards de francs CFA mais aurait été construit avec du matériel de qualité douteuse. C’est d’ailleurs à l’entreprise CENTRO qu’est revenue la construction de plusieurs villas luxueuses à la cité OUA où doivent être hébergés les chefs d’Etat attendus pour le 51è anniversaire de l’indépendance du Togo le 27 avril prochain. L’architecture intérieure, notamment la décoration et l’ameublement est revenue à une société de la même Ingrid gérée par sa petite sœur Abidé Awadé résidant au Canada.
Germain Meba, Directeur général de CIB-INTA et le Docteur Michel Kodom propriétaire de la clinique Immaculée Conception et responsable de AIMES-Afrique sont choyés dans la galaxie Ingrid. Le premier a une exclusivité sur le marché des produits informatiques et des nouvelles technologies appliquées. Quant au second, il est à la tête d’une clinique où l’ensemble du matériel, à en croire certaines sources, serait financé par la Directrice générale des impôts. Il en est de même de l’ONG AIMES-Afrique dont le matériel serait de dernière génération alors que le gouvernement peine à trouver les moyens pour doter les hôpitaux de matériels adéquats. Le Docteur Kodom n’est pas le seul à être dans les bonnes grâces d’Ingrid Awadé. Sa femme d’origine Ghanéenne se voit régulièrement confier le juteux marché de commande des pagnes qui servent à habiller les populations lors des festivités organisées par le pouvoir de Faure. Pagnes de qualité douteuse qu’elle commande au Ghana avec à la clé une facture très salée.

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Dans une récente révélation, « La Lettre du Continent » a rapporté qu’Ingrid Awadé intervient également dans la sécurité de son « ami » Faure Gnassingbé. Pour la circonstance, elle s’attache les services du commissaire divisionnaire AHARH Ahawaré, directeur du service de la documentation nationale et de certains officiers israéliens actifs à la présidence appartenant au réseau du sulfureux Charles Debbasch. Ce commissaire divisionnaire responsable du club de basket Swallows dont Ingrid est membre, reste toujours, selon certaines sources, le premier responsable des RG (Renseignements généraux).
A l’égard de tous ces gens, Ingrid Awadé sait être généreuse. En guise de récompense aux multiples services rendus, elle les arrose de biens matériels, notamment de somptueuses villas par dizaine, des terrains, des voitures de luxe, des comptes bancaires garnis et même des appartements à l’extérieur. Certains de ses proches dont les épouses sont devenues des commerçantes bénéficient de passe-droits pour déverser sur le marché togolais des tonnes de marchandises sans payer les impôts et les taxes douanières. Selon des sources généralement bien informées, la Directrice générale des impôts aurait offert récemment à l’épouse d’un de ses proches une voiture de luxe de marque Lexus et une Peugeot 607 au fils de la même personne élève dans un lycée de la place. Elle sait également entretenir les hauts gradés de l’armée (chefs corps, chefs de renseignement, responsables des forces de sécurité) à qui elle envoie de temps à autre des millions de francs.

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Nos investigations nous ont conduit au ministère de l’Economie et des Finances où Ingrid Awadé tient les locataires des lieux en respect, en commençant par le premier responsable Adji Ottèth Ayassor. Ce dernier qui donne l’impression d’un homme de rigueur reçoit paradoxalement ses ordres de sa subordonnée, c’est-à-dire de la Directrice des impôts qu’il appelle volontiers « Maman ». La dernière illustration est cette fameuse décision d’envoyer les agents des impôts au cordon douanier pour prélever directement la TVA, une décision suscitée sans doute par la Directrice des impôts. Au sein du ministère de l’Economie et des Finances, certains cadres sont scandalisés par l’assujettissement du ministre à la Directrice. Cette dernière n’hésite pas à distribuer à la fin de chaque semaine des billets de banque à certains agents du ministère afin que les dossiers venant des impôts soient traités avec diligence. Quant aux autres services de l’Etat qui ne mouillent pas les cadres dudit ministère, leurs dossiers traînent souvent dans les tiroirs.

Ingrid Awadé, c’est aussi la fuite organisée des capitaux vers l’extérieur. Depuis son arrestation à l’aéroport de Paris Roissy Charles de Gaulle en 2007 avec une forte somme d’argent avant d’être relâchée suite à l’intervention de la présidence togolaise, elle s’est désormais tournée vers les pays peu regardants sur l’origine des centaines de millions qui arrivent sur leur territoire. Pour ce faire, Dubaï est devenu la destination privilégiée. D’importantes sommes d’argent quittent le Togo chaque semaine en direction de ce pays ou vers d’autres destinations comme le Canada où réside la petite sœur de la Directrice des impôts. Une fuite importante de capitaux qui échappe curieusement à la fameuse ANR qui s’acharne sur de pauvres commerçants qui gagnent leur argent à la sueur de leur front. Comment peut-on oublier que c’est elle qui signe les titres fonciers ? Elle profite de sa santé financière pour collectionner les immeubles sur l’ensemble du territoire national. A Kara, on dénonce une spéculation foncière tous azimuts à laquelle elle et sa famille se livrent en achetant à tour de bras les terrains bâtis et non bâtis dans la ville. Ingrid déteste le RPT et pousse constamment Faure à créer son parti

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C’est une évidence qu’entre Ingrid Awadé et le RPT, ce n’est pas le grand amour, pour ne pas dire que la « dame de fer » voue une antipathie au vieux parti qui a porté Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005. Selon toujours « La Lettre du Continent », au lendemain des élections législatives et après l’embastillement de Kpatcha Gnassingbé, elle projetait de créer un parti pro Faure Gnassingbé afin de se débarrasser du lourd passé politique hérité de feu Eyadema. Mais ce projet qui date de l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir a foiré à plusieurs reprises par la volonté des caciques du régime. Mais selon des sources crédibles, l’idée ne serait pas définitivement rangée au placard.
Pour les campagnes électorales dans lesquelles elle joue un rôle majeur, elle prive le RPT de moyens et s’appuie sur son propre réseau d’associations et d’obligés. On évoque l’association d’un de ses proches Noel D’Poukn, responsable du matériel à la direction des impôts, propriétaire d’une agence de communication. En moins de deux ans, ce jeune est devenu un Crésus de la place. On cite également le frère cadet d’un proche d’Ingrid, avocat de son état qui aurait abandonné son travail en Suisse pour s’établir à Lomé où il obtient le juteux marché de la confection des Tee-shirt pour les grandes manifestations du pouvoir. Toujours pour les activités politiques, il ne faut pas oublier de mentionner la fameuse ONG NAFA qui dit être dans la micro finance. C’est dans les sacs de jute que le Béninois qui dirige cette ONG prend régulièrement sa part du gâteau togolais, c’est-à-dire des billets de banque. Il faut ajouter à cette liste d’autres obligés qui sillonnent régulièrement le territoire national avec des centaines de millions dans des mallettes. A défaut de créer un parti pour son « ami », Ingrid Awadé utilise l’arme financière contre le RPT dont la trésorière Ibrahima Méimounatou serait sa rivale dans un autre registre.

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Toutes les activités que nous venons de mentionner sont financées par les recettes des impôts ponctionnées directement à la source et des centaines de millions perçus dans les sociétés d’Etat. Rien d’étonnant lorsqu’on sait qu’a chaque année, le budget national du Togo est toujours squelettique alors que le pays regorge d’énormes potentialités. L’économiste Michel Nadim Khalife déclarait dans une analyse que chaque année environ 300 milliards de francs CFA quittent le Togo pour des destinations inconnues.
Ingrid Awadé généreuse et dangereuse
Ingrid Awadé sait entretenir ses amis, ses proches et ses obligés en les couvrant de bien matériels mais aussi en leur offrant des facilités pour s’enrichir à une vitesse exponentielle. La plupart de ses fidèles sont devenus, comme elle, en l’espace de quelques années, des millionnaires. Mais elle aime aussi se faire respecter. Comme on le dit, le pouvoir est au bout de l’argent. Dans le harem du «jeune prince» où gravitent plusieurs prétendantes, dame Ingrid Awadé joue son va-tout et n’hésite pas à créer des ennuis à ses adversaires et à ses concurrentes (sic). Sylvestre Mensah l’oncle de Faure Gnassingbé, député à l’Assemblée nationale et proche de la Directrice des impôts l’a appris à ses dépens. Il a été sommé de vider en trois jours la luxueuse villa d’Ingrid qu’il occupait à la résidence de la caisse. Son crime est d’avoir représenté Faure Gnassingbé au baptême d’un enfant d’une de ses rivales.

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Quelques mois auparavant lors de son 47è anniversaire, le sieur Sylvestre Mensah aurait reçu de la même dame, selon nos sources, une forte somme d’argent et des cartons de champagne. Un autre directeur d’une société d’Etat a failli perdre son poste après avoir accordé un marché de publicité à une rivale de la « dame de fer ». Elle s’est également brouillée sans que l’on ne sache pourquoi avec sa camarade Nathalie Bitho. Conséquence, cette dernière a été virée du gouvernement. Marquant « le prince » à la culotte, elle s’occupe de la commande de ses effets personnels. Femme de pouvoir, elle adore le champagne, particulièrement la marque adorée de son « ami », le Taitingher vendu à plus de 1200 euros la bouteille.

Selon des sources concordantes, elle en ingurgite des fois au point de rentrer dans un état second. Autre illustration de sa prodigalité et de son emprise sur son prince charmant et les biens de l’Etat, il nous revient que le chocolat qu’elle consomme se commande depuis Paris et lorsque le stock finit, c’est avec, tenez-vous bien, l’avion présidentiel qu’elle va s’approvisionner. Dans l’entourage même de Faure, elle règle ses comptes à tous ceux qui osent l’importuner. Ce n’est pas Gilbert Bawara qui nous démentirait. De même que d’autres barons civils comme militaires tombés aujourd’hui en disgrâce. Pour sa propre protection et sa puissance, elle affectionne des marabouts nationaux comme internationaux qui défilent toute l’année à son domicile.

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Le dossier sur les méthodes, les pratiques, les réseaux mafieux de celle qui se prénomme officieusement première dame nous prendrait des pages entières. L’essentiel à retenir est que sortie de nulle part, issue d’une famille plus ou moins modeste, elle a réussi en 5 ans de règne de Faure Gnassingbé à changer de statut social pour devenir une milliardaire dans un pays où plus de 62 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ange noir ou démon blanc, nymphomane ou femme de caractère, jusqu’où ira Ingrid Atafeinam Awadé dans sa recherche effrénée du pouvoir, de l’argent et de la puissance ? Cette question reste une préoccupation majeure de la plupart des barons du RPT relégués aux oubliettes de l’histoire et surtout des opérateurs économiques victimes permanentes des règlements de comptes sous le couvert de redressement fiscal.

alome.com

Titre modifié

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3 Commentaires

  1. Au Togo tout le monde est mauvais selon les journalistes togolais sauf Jean-Pierre FABRE et ses 13 autres amis, c’est tout….

  2. Pourquoi l’africain est jaloux de son prochain qui gravi les échelons De la réussite par la sueur de son front.

  3. Pourquoi l’opposition ne réclame pas dans ses revendications la réduction du taux de chômage de 50% avec effet immédiat ? Si ça ne fait pas partie de leurs visions cela veut dire qu’ils ne pensent qu’à leur propres intérêts. L’éventuel mieux être de la population n’en est qu’un sous profit.
    Bonne journée à tous

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