L’Etat dans toutes ses composantes doit être garante de la protection des citoyens. Le droit à la santé, à l’éducation, au travail ainsi qu’au respect des textes régissant les droits des travailleurs doivent être garantis et protégés. Au Togo, les autorités semblent prendre partie pour les citoyens victimes de la maltraitance sur les lieux de travail et volent au secours des patrons, expatriés à plus forte raison qui terrorisent les employés togolais.
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Gilbert Bawara, Ministre du travail et de la fonction publique en est une illustration parfaite. Lors d’une réunion tenue hier avec le Syndicat des banques le SYNBANK qui annonce une grève, le représentant du gouvernement a fait fi des doléances des travailleurs au nom de ce qu’il appelle le PND. Une attitude, si elle ne frise pas le mépris et la provocation reste une tartufferie qui explose les plafonds.
Mauvais traitements des employés, maltraitances à outrance, licenciements abusifs, conditions de travails ahurissantes, violations des textes liées à la prise de fonctions d’expatriés, bref, le calvaire pour les employés de NSIA Togo. La Direction ivoirienne, bénéficiant de l’impunité et de la protection de certaines autorités togolaises abusent de leur position pour malmener, torturer à la limite les citoyens togolais résolus à faire valoir leur droit de grève.
C’est donc ce matin et pour 72 heures que le mot d’ordre de grève est confirmé, non seulement par les assureurs mais aussi avec le soutien des institutions bancaires et établissements financiers : « comme cette grève a pour objectif de faire appliquer la loi du travail dans toute sa rigueur, nous informons nos membres des établissements financiers, des compagnies d’assurance, et des sociétés de courtages que la grève des 25, 26 et 27 juin est maintenue et commence à partir de ce 24 juin à partir de minuit. La grève reste la meilleure arme des travailleurs… » ont rendu publics les syndicats concernés par le mot d’ordre pour appeler les membres à se mobiliser pour la réussite du mot d’ordre.
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Cette décision de maintien de la grève est intervenue après que toutes les voies de recours ont été épuisées. La dernière est la rencontre entre les syndicats et le Ministre de la fonction publique ainsi que les responsables tortionnaires de NSIA.
Le Ministre Bawara, fidèle à ses attitudes de démobilisation et de mépris pour la personne humaine n’a pas sur exorciser la gravité des problèmes auxquels sont confrontés les employés qui en arrivent à la grève. Sa mission devrait être celle de venir demander aux victimes de suspendre la grève sans faire des remontrances aux hauts responsables de NSIA qui se donnent le plaisir de jeter les fumées de cigarettes aux visages des employés après les avoir réduits à l’esclavage, ou encore pour la mémère de la Banque assurance d’agresser physiquement sont chauffeur avec les talons de sa chaussure sans être inquiétée.
Gilbert Bawara dans sa posture mal léchée invoque pour interdire la grève des raisons fallacieuses qui révoltent les syndicalistes, entre autres, le Togo est dans une ère de promotion du PND (Plan National de Développement) donc une grève pourrait affecter le secteur financier et compromettre l’acheminement du PND. Le ministre dans son galimatias habituel a donné dans son verbiage que le Togo est fondateur de la CEDEAO et de l’UEMOA et ne saurait mener des actions du genre qui sabotent les efforts de ces institutions, et patati et patata.
Par respect pour l’autorité du ministre, les délégués des banques et assurances n’ont point démontré à Bawara qu’il donnait dans le cynisme face aux graves problèmes des employés. Un communiqué rendu public en dit long sur le désaveu du passage de Gilbert Bawara : « les différentes rencontres avec les employeurs, les directeurs généraux et le ministre du travail, de la fonction publique et de la reforme administrative n’ayant pas permis de contraindre les directeurs généraux de NSIA Togo au respect strict de la loi de l’Etat togolais comme le recommandent les dispositions de l’article 308 du code du travail du Togo….. » la grève est donc maintenue.
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Que reprocher à Gilbert Bawara et au gouvernement ? Il s’agit d’une question de compétence, de respect du citoyen, de résolution de conflit et de respect de la loi, notamment le code de travail. Ce conflit qui oppose les 9 employés aux responsables de NSIA Togo ne date pas d’une semains ni de deux. Le Ministre en est au courant jusqu’à la décision des syndicats d’entrer en grève. Et voilà goguenard, le ministre se présente à la veille de la grève pour exposer le PND comme motif suffisant pour interdire l’exercice de droit de grève.
On est donc la compétence du ministre du travail, de la fonction publique. Ou est la rigueur et la préoccupation d’un ministre soucieux du bien être de son pays dans la reforme administrative ?
Ou est donc l’esprit patriotique d’un homme qui aspire à faire la promotion du PND dans la pagaille de responsables qui malmènent les employés ?
C’est vrai, lorsqu’on a travaillé dur et qu’on a joui véritablement du fruit de son travail, on connaît l’importance de la sueur du front. Mais lorsque, dans une carrière politique ambigüe on vit royalement sur le dos du contribuable en toute impunité, la misère de ses compatriotes importe peu. C’est donc dans cette posture effarante que se trouve le ministre Gilbert Bawara et c’est dans cette même posture exécrable que le gouvernement met les employés en minorité face à des employeurs loup garou avec porte flambeau le ministre de la fonction publique. Sinon vouloir résoudre le problème des employés de NSIA Togo en donnant l’impression d’être soucieux de l’économie et du PND relève de la tartufferie qui explose le plafond.
Si le Chef de l’Etat ne peut sauver cette situation qui porte atteinte à la crédibilité du Togo en matière financière et à l’heure de la promotion du PND, il n’a qu’a délégué une émissaire plus responsable, conscient et regardant sur la condition humaine au lieu d’envoyer des pyromanes exacerber la crise financière
Les Etablissements Financiers et des Assurances du Togo (SYNBANK) sont inconsolables et intraitables face à leurs doléances : les deux directeurs généraux du groupe NSIA Assurances-Constant Djeket et Chantal Bosso, tortionnaires mandatés, doivent partir du Togo et les neufs fonctionnaires togolais abusivement licenciés par ces expatriés illégaux et indélicats doivent être réintégrés.
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C’est une situation de détresse à laquelle sont plongés des employés togolais. Le gouvernement a l’obligation de prendre ses responsabilités, parce que ailleurs dans les autres pays, aucun togolais, cadre soit-il ne saurait infliger ces traitements inhumains et dégradants à des employés de leur pays d’accueil. L’abus de l’hospitalité du Togo devrait laisser place à la responsabilité citoyenne et patriotique, plutôt qu’à la protection qui devient gage de faiblesse de nos institution, nos textes, nos dirigeants de la trame du ministre de la fonction publique du Togo. Pour l’heure la grève est maintenue pour les 72 heures à partir de ce mardi 25 juin 2019. Banques, assurances, guichets automatiques, établissements financiers resteront fermés. Ceci n’est qu’un avertissement.
Carlos Ketohou
Source : L’Indépendant Express

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