Le 16 septembre 2015, des éléments du RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle), l’ancienne garde rapprochée du président déchu Blaise Compaoré, avaient tenté de renverser le gouvernement de Transition piloté par le président Michel Kafando et le Premier ministre Issac Zida. Le Général Gilbert Diendéré, ancien chef d’Etat-major de Blaise Compaoré avait pris la tête du Conseil national pour la transition ( CND), un organe mis en place par les putschistes. Quelques jours plus tard, le Général Diendéré se rendit aux autorités de la Transition.

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83 personnes sont détenues dans cette affaire qualifiée de coup d’Etat le plus bête au monde et dont les figures de proue que sont les généraux Djibril Bassolé et Gilbert Diendéré. Ils sont accusés d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire des biens appartenant à autrui, trahison, incitation a commettre des actes contraire au règlement et à la discipline militaire, violences et voie de fait sur autrui.

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Le 21 mars dernier, le procès s’est ouvert devant la justice militaire à Ouagadougou, sous haute surveillance. Une brochette d’avocats du Faso et d’ailleurs font partie du conseil des principaux accusés, notamment Djibril Bassolé et Gilbert Diendéré. Une quinzaine de morts et 114 blessés, c’est le bilan de cette tentative de renversement des institutions de la Transition combattue par les populations qui sont massivement descendues dans les rues de Ouagadougou et Bobo Dioulasso.

Le Togo et la Côte d’ivoire étaient accusées d’avoir fourni à l’époque des moyens aux putschistes. On en sait un peu plus sur le rôle du régime de Faure Gnassingbé dans ces événements. Et c’est à la faveur de la déposition du Général Gilbert Diendéré dont la rédaction s’est procurée une copie. La tentative de coup d’Etat déclenchée le 15 septembre était exclusivement pilotée par le RSP. Les autres corps de l’armée du Faso et surtout les forces de maintien d’ordre ont refusé de se joindre à cette aventure suicidaire.

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Face à la mobilisation populaire suivie d’émeutes, le RSP s’était vu débordé et manifestait un besoin urgent de matériel en maintien d’ordre. Il fallait trouver les moyens pour maitriser au plus vite une population de plus en plus surexcitée et prêtes à défendre les acquis de la révolution. Le Général Gilbert Diendéré, propulsé à la tête du CND, s’est tourné vers le régime d’Alassane Ouattara et vers le Togo. Et c’est le Colonel Alex Yotroféi Massina, certainement après avis de ses supérieurs, notamment Faure Gnassingbé, qui a donné l’ordre de livrer du matériel aux putschistes de Ouagadougou.

Les extraits concernant le Togo dans la déposition du Général Gilbert Diendéré renseignent sur les détails de cette opération. Il apparait clairement que le régime de Lomé, habitué à déstabiliser d’autres pays dans la région, a pris une part importante dans le coup d’Etat manqué au Burkina Faso en 2015. Décidément, la dictature cinquantenaire de Lomé est une menace pour l’ensemble de la sous-région.

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A Ouagadougou, des voix s’élèvent déjà pour demander à la justice de lancer un mandat d’arrêt international contre le Directeur de la Gendarmerie togolaise d’une part, et d’autre il est demandé au président Marc Christian Roch Kaboré de demander des explications au régime de Faure Gnassingbé.

Source: L’Alternative N°693
Titre modifié

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