L’un des grands heureux après l’annonce du gouvernement Komi Selom Klassou II n’est autre que Kodjo Adedze, Commissaire Général de l’Office togolais des recettes (OTR). Un ministère spécial lui est trouvé en fonction de sa position actuelle au sein du parti, Union pour la République (UNIR).
Dans le deuxième gouvernement de Komi Selom Klassou dont la reconduction à la Primature est une grande surprise pour nombre d’observateurs, un nom saute aux yeux : celui de Kodzo Adedzé.
Le désormais ex-commissaire général par intérim de l’Office togolais des recettes (OTR) est catapulté à la tête d’un département spécial. Cette personnalité, origine de Kovié, dans la préfecture de Zio, devient depuis la nuit de ce jeudi 24 janvier ministre du Commerce, des Transports, de l’Industrie, du Développement du Secteur privé et de la Promotion de la consommation locale. Un ministère spécifique qui comporte pas mal de quatre (4) secteurs. Une promotion qui ferait probablement grincer des dents dans la maison UNIR où ces genres de reconnaissance attisent la jalousie.
Inspecteur des douanes en poste à l’Autorité de régulation des marchés publics, Kodzo Adedze, jusque-là inconnu du grand public a été nommé Directeur général des Douanes le 12 octobre 2011 en remplacement d’un certain Marc Ably-Bidamon. A Partir de cette date, la carrière professionnelle, et plus tard celle politique, de cet homme de nature flegme, dit-on, prend une autre tournure, une ascendance qui ne retombe plus.
Une fois intégré dans la galaxie du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, il se glisse ensuite dans le cercle restreint des plus fidèles de celui qui est arrivé au pouvoir en 2005 et depuis lors est soupçonné de vouloir faire un bail à vie sur le Togo.
En 2014, lorsque l’Office togolais des recettes (fusion des Impôts et des douanes) est créé, Kodzo Adedze est logiquement placé à la tête de la section Douanes et des droits indirectes. Parallèlement à cela, celui qui est considéré également comme un pasteur – il est l’un des instigateurs de la Journée Nationale de Reconnaissance à Dieu (JNRD) organisée chaque fin d’année – commence à prendre plus de poids dans l’Union pour la République, le parti au pouvoir.
Lorsque le Rwandais Henry Gapéri, Commissaire général de l’OTR est limogé, à travers un communiqué laconique en février 2017, c’est lui qui le remplace à titre intérimaire. S’il occupe ce poste jusqu’à ce que son mentor lui créé un ministère VIP, il faut ajouter que dans la même année, mois d’octobre, à l’issue du premier congrès constitutif du parti qui régente les Togolais depuis plus d’un demi-siècle, il est fait vice-président en charge de la région maritime.
Lire aussi:Nouveau gouvernement: voici pourquoi les ministres UFC ont été limogés
Kodzo Adedze, aujourd’hui, semble être au sommet de sa carrière. A Kovié, il est distillé dans la population qu’il serait le successeur de Faure Gnassingbé. A-t-il une fois imaginé un jour se retrouver dans cette position, au sein de ce parti ? Toujours est-il que derrière son sourire presque candide, il est en train de gravir les échelons du pouvoir. Jusqu’où peut-il aller ?
La logique Sélom Klassou
Il a fini par remporter la compétition pour la Primature. Donné pour partant, surtout au lendemain de l’élection de Yawa Tségan à la présidence de l’assemblée nationale, Sélom Klassou qui ne faisait pourtant pas la course en tête de la short liste de cinq noms qui circulait, a coiffé tout le monde au poteau. Une reconduction somme toute logique, à l’analyse.

Lire aussi:Nouveau gouvernement: les faux-pas de Faure Gnassingbé [Décryptage]

Restez à jour en vous abonnant à notre canal Telegram.

Même les plus farouches partisans ou pronostiqueurs d’une nouvelle expérience de Sélom Klassou à la tête du gouvernement, ont dû faire une croix sur cette éventualité, en apprenant l’élection de Mme Yawa Tségan au perchoir de l’assemblée nationale. En effet, comme le Premier ministre, elle est originaire de la région des Plateaux ; ouest pour elle, est pour le premier. De fait et au vu des pratiques institutionnelles et des expériences antérieures, envisager que le chef du gouvernement et la présidente du parlement ressortissent de la même région, relevait d’une gageure.
Surtout dans un contexte où la région des Savanes comme celle de la Maritime revendiquaient pour chacune d’elle l’un de ces postes que n’a jamais occupé l’un de leurs ressortissants depuis l’arrivée au pouvoir en 2005 de Faure Gnassingbé ( hormis les parenthèses Edem Kodjo 2005-2006 ; Yawovi Agboyibo 2006-2007 qui ont dirigé le gouvernement dans des contextes particuliers : le premier au lendemain des élections tragiques de 2005 qui ont nécessité une ouverture de la part du pouvoir ; le second après l’Accord Politique Global pour diriger un gouvernement d’union nationale) Ils pouvaient donc croire, légitimement, que c’était leur tour. Mais le Chef de l’Etat a préféré maintenir sa confiance à Sélom Klassou, notamment à cause de la proximité de la présidentielle de 2020, la mère des élections dans notre système politique.
PREPARER 2020.
Comme nous l’écrivions dans notre parution N°218, une année préélectorale, sous tous les cieux, n’a jamais fait partie des plus actives dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale. Quelle que soit la volonté des uns et des autres et la feuille de route qui leur assignée, tous les acteurs politiques de l’opposition et encore plus du pouvoir n’ont que cette échéance en ligne de mire. Ainsi, si le premier trimestre peut être relativement studieux, le second constitue indubitablement une rampe de lancement et une période précampagne. De fait, remettre à plat l’équipe gouvernementale sortante en appelant un nouveau premier ministre dont l’action n’aura que 6 mois d’horizon dans le meilleur des cas, n’est pas forcément et politiquement, la meilleure des formules.
D’autant plus que cette équipe devra nécessairement démissionner au lendemain de la présidentielle de 2020. Et s’il est candidat et qu’il gagnait, Faure Gnassingbé devra en recomposer une nouvelle, en fonction du contexte qui prévaudra à ce moment-là et des résultats qu’il aura obtenus. En clair, le gouvernement nommé hier n’est en réalité que transitoire.
Lire aussi:URGENT: le nouveau président de l’Assemblée Nationale est une femme
Reconduire le Premier ministre en poste depuis 3 ans, au profil plutôt politique, pour le conduire jusqu’à la présidentielle est donc au fond, logique.

Tu pourrais aussi aimer

Laisser un commentaire

Plus dans:News