Deux mois et demi après le drame, saura-t-on enfin les circonstances réelles de la disparition tragique du colonel Bitala Madjoulba, retrouvé mort, une balle dans le cou, dans son bureau du 1er bataillon d’intervention rapide (BIR) dont il était le commandant? Que peut-on attendre de l’expertise française commise par l’État togolais?

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Selon les informations de RFI, la France a été sollicitée par les autorités togolaises à des fins d’expertises balistiques; demande que Paris a acceptée au nom de l’entraide judiciaire entre les deux pays.

Les experts français auront donc pour tâche de comparer la balle retrouvée sur le corps du colonel Madjoulba avec celles des armes appartenant à des militaires du BIR. “Environ 75 pistolets ont été saisis avec leurs cartouches”, croit savoir la radio française qui précise que c’est le frère aîné de la victime, Calixe Batossie Madjoulba, ambassadeur du Togo à Paris, qui a remis à la justice française des scellés contenant “des pistolets et douilles saisis par les autorités togolaises à l’intérieur du camp”.

Comme l’affaire Atsutsè Agbobli, combien de temps faut-il attendre pour connaître les résultats de ces expertises?

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L’affaire Agbobli, l’éternel mystère 

Le 15 août 2008, le corps sans vie de Joachim Kokouvi Atsutsè Agbobli, homme politique, universitaire et journaliste togolais, avait été retrouvé à moitié nu, avec des hématomes et des tuméfactions, sur une plage de Lomé. Le même soir, au journal de 20h sur la télévision nationale, un communiqué du ministre en charge de la Sécurité d’alors, Mohamed Atcha Titikpina, avait évoqué “une mort par noyade”.

Pris dans un tourbillon de critiques au sein de l’opinion, le gouvernement avait demandé une autopsie du corps. Le médecin légiste Gado Napo-Koura avait, lui, conclu à une mort par “intoxication médicamenteuse”. Insuffisant pour calmer la colère populaire. C’est alors que l’expertise du médecin légiste américain Nizan Pierwani avait été commise. Sa conclusion avait confirmé la hypothèse de noyade avancée par le général Titikpina, battant en brèche celle du professeur Napo-Koura.

La confusion était devenue encore plus grande dans les esprits. Finalement, la mort du président du MODENA, un homme politique qui avait la langue bien pendante, a fini par passer au registre des “faits divers”.

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“En pays losso, les personnes disparues de mort violente doivent être enterrées sans délai”, avait publié sur sa page Facebook, Gerry Taama, un ancien officier de l’armée togolaise, natif de Siou d’où était originaire le colonel Bitala Madjoulba. Des manifestations avaient eu lieu pour réclamer le corps de ce “fils” du milieu. Deux mois et demi après, à défaut de l’avoir enterré ainsi que le veut la tradition, la famille pourra-t-elle au moins connaître l’assassin de son fils? C’est Paris qui va décider.

Ambroise D.

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