Dans un précédent article titré « Yark Damehame, complice des bavures de la force anti-pandémie », nous avions dénoncé l’inaction du ministre de la sécurité face aux multiples exactions qu’exercent les forces de l’ordre et de défense sur les populations en cette période de couvre-feu. Comme si cela ne suffisait pas, le Gal tente maintenant de couvrir les crimes de ses éléments.

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Reçu vendredi soir dans l’émission « Au cœur de la nation » sur la Télévision Nationale, le ministre en charge de la sécurité, le Gal Yark Damehame, s’est expliqué sur les circonstances qui ont conduit au décès d’un jeune homme à Avedji. D’après le ministre, le jeune homme n’est pas mort de bastonnades.

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« C’est une fausse information puisque j’étais sur les lieux et j’engueulais même les éléments parce que je pensais que ce sont eux qui ont frappé le jeune. Il y avait un infirmier d’état qui déjà essayait de réanimer le jeune homme qui m’a répondu qu’il était pris d’une crise épileptique. J’ai appelé immédiatement le commandant des sapeurs pompiers et ils sont arrivés moins de 10 minutes après. Il faut que nous, Togolais, arrêtions de propager de fausses informations. Cela n’est pas bien. Ce n’est pas de cette manière que nous allons nous en sortir », a t-il déclaré.

Concernant la femme enceinte qui, selon des sources dignes de foi, avait été molestée par les forces de l’ordre jusqu’à ce que mort s’en suive, Yark Damehame a tout nié en bloc.

« Les forces de sécurité ne sont pas si inhumaines pour voir une femme à terme et commencer à la violenter jusqu’à ce que mal s’en suive. On doit cesser pareille désinformation », a t-il laissé entendre. Si Yark Damehame dénonce une désinformation cela veut dire que les familles du jeune homme tué à Avedji et de la dame bastionnée jusqu’à ce que mort s’en suive racontent des mensonges?

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Le Gal n’a pas parlé de désinformation quand les vidéos montrant le jeune homme dont le portrait a été refait par ses éléments dans les encablures de la maison de l’international Adebayor Sheyi et la septuagénaire qui a été rouée de coups à Devikinmé par la force anti-pandémie. Il attendait peut-être une vidéo montrant le jeune homme en train de se faire écraser les testicules.

C’est un secret de polichinelles. Ce n’est pas la première fois que le ministre de la sécurité tente de maquiller les crimes des forces de l’ordre. Tant que le crime n’est pas filmé ou pris en image, il n’y a pas de crime, selon lui.

De toute évidence, il lui sera difficile de convaincre l’opinion nationale et internationale avec ses explications tirées par les cheveux.

L’intervention du ministre sur les circonstances du décès du jeune homme à Avedji suscite en ce moment plusieurs interrogations.

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Comment est-ce possible que le jeune homme se soit retrouvé avec les testicules écrasés à la suite d’une crise épileptique ? Chaque équipe circule t-elle avec un médecin puisque le ministre déclare qu’un infirmier d’état a tenté de réanimer le jeune homme ? Malin celui qui pourra répondre à toutes ces questions. En tout cas, la version donnée par les proches des victimes diffère totalement de celle du Gal.

Aussi, les faits sont là et parlent d’eux-mêmes. Nombreux sont ceux qui font bastonner pour n’avoir pas respecté l’heure du couvre-feu. Le couvre-feu en cette période délicate et sensible est en train de faire place à la répression au grand dam des populations de la capitale et de ses environs. Le Gal et ses collaborateurs en sont conscients mais ils laissent faire. Drôle de façon de lutter contre le covid-19.

Serge Lemask (Togo-Online)

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