La lutte planétaire engagée contre la pandémie du COVID-19,  oblige les États, dont le Togo à édicter des mesures exceptionnelles, qui restreignent momentanément le champ des libertés individuelles et collectives. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.

Restez à jour en vous abonnant à notre canal Telegram.

Pour l’heure, au rang desdites mesures, se trouve le couvre-feu, une mesure exceptionnelle décrétée le 01 avril 2020, et rendue effective le 02 avril 2020.

Quoique cette mesure contribue peu ou prou à la lutte contre la pandémie,  il est utile de relever qu’elle suscite d’ores et déjà une problématique : celle de l’usage de la violence à l’encontre de ses contrevenants. En effet, seulement 24 h après l’effectivité du couvre-feu, les Forces  de Sécurité Togolais ont cru devoir relever le défi de bastonnade de leurs homologues de la sous-région Ouest africaine, en soumettant à cœur joie, des concitoyens à des sévices corporels.

L’usage de la violence est-elle donc la  panacée au respect du couvre-feu ?, une interrogation qui à la limite frise le ridicule,  en ce qu’elle renvoie à une réponse bien connue de tous.

Alors, il est donc impérieux de préciser que l’existence d’une situation exceptionnelle,  ne doit aucunement s’assimiler à un moment de non Droit. Ainsi, l’usage de la violence, ne doit aucunement être une solution toute faite dans le cadre du couvre-feu instauré. Y soutenir le contraire, traduit une méconnaissance de la portée de la violence. Les revers de  la violence comme quelconque panacée, sont entre autres, la subjectivité à laquelle elle fait appel dans son application, la difficulté à l’encadrer, sans compter les séquelles physiques ou morales qu’elle engendre. L’on peut totalement souscrire à Gandhi qui affirme à cet effet  » Je m’oppose à la violence parce que lorsqu’elle semble produire le bien, le bien qui en résulte n’est que transitoire, tandis que le mal produit est permanent. »

Qui plus est, pour l’heure,  aucune science ne démontre l’importance de la violence ou encore de ses bienfaits, par contre celle de la sensibilisation reste légion.

En plus des différentes alternatives qu’offre déjà la loi dans la mise en œuvre de certaines mesures exceptionnelles, Il revient donc à tous et à chacun de souscrire à une profonde démarche de sensibilisation. De la discussion naît toujours la lumière.

Le COVID-19 passera, mais les séquelles de la violence resteront.  D’autres urgences d’intérêt général viendront et à chaque fois nous n’aurons pas besoin d’user de la brimade pour obtenir l’adhésion de tous les citoyens à la cause commune.

Levi Fidèle GUENKOU

Note: Titre modifié

Tu pourrais aussi aimer

Laisser un commentaire

Plus dans:Opinions