Les élections législatives, pour le moins catastrophiques, du fait du peu d’engouement qu’elles ont suscité au niveau des populations, auront été la pire des choses qui puissent conclure l’année 2018 sur la terre de nos aïeux.
Si la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été de marbre quant au chaos qui a entouré ce scrutin, elle n’est pas la seule institution panafricaine à n’avoir pas pris fait et cause pour les populations dont les aspirations sont littéralement aux antipodes du pouvoir en place. Aspirations on ne peut plus justifiées, lorsque l’on sait comment l’Etat togolais est régi par une famille depuis plus de cinquante ans.
Et le silence de ces institutions supposément panafricaines est des plus révoltants. Qui mieux que des associations panafricaines assoiffées de démocratie, peut crier haro sur ce système ? Mais la Fondation Panafricaine pour la paix et le développement (Pax Africana), comme toute organisation qui n’a de panafricanisme que le nom, n’a daigné hausser le ton pour un tant soit peut condamner ce qu’il convient d’appeler un holdup électoral.
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On connaît pourtant ses faits d’armes de par le continent. Au Burkina Faso, Pax Africana dont le fondateur est Edem Kodjo (lui qui a un temps été Secrétaire général de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA, actuelle UA) a conjuré une crise qui épiait le pays des hommes intègres après la chute de Blaise Compaoré. Au Burundi, Pax Africana travaille d’arrache-pied pour la stabilité d’un pays qui semble guetté par ses vieux démons.
On voit comment Pax Africana a jusqu’ici mouillé le maillot sous d’autres cieux. Mais il a littéralement oublié son pays, qui est pourtant bel et bien en crise, et qui ne refuserait pas sa médiation si souvent orientée ailleurs. C’est à se demander si Edem Kodjo a jamais été Togolais, s’il a jamais vécu les réalités togolaises, lui qui a tout de même été un temps Premier ministre du Togo. Autrement, il dénoncerait chaque violation de droits de l’homme, chaque abus de pouvoir qui se perpètre au pays dont les Gnassingbé ont confisqué les rênes.
Mais, il se complaît à observer, indifférent, les problèmes d’un Togo politiquement à bout de souffle. Le cas d’Edem Kodjo et sa fondation ressemble à beaucoup d’égards à cet adage qui dit que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. Ou à cet autre qui dit, « Médecin, guéris-toi toi-même !»
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