Voilà, la question demeure posée. Après moult tergiversations et autres polémiques autour de la recomposition ou non de la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, le sort est-il finalement jeté, pour notre pays d’essayer d’entrer dans la catégorie des pays dits civilisés capables d’organiser des élections crédibles, fiables et transparentes? Nul ne le sait exactement. Toutefois, on constate que, avec ce qui se fait actuellement pour que des frères adversaires -qui se comportent comme des frères ennemis- s’accordent sur le minimum possible pour aller aux élections, on s’achemine indubitablement vers une sortie de crise.
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Que cette imminente sortie de crise -je l’espère vivement- soit partielle ou définitive, mieux, que cette sortie soit définitivement partielle ou partiellement définitive, on tend vers tant bien que mal vers une sortie de crise qui a trop duré. Une crise qui a donc duré tout simplement parce que ceux qui sont au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, s’y agrippent farouchement comme des chauves-souris ou des sangsues, parce que leur père de la nation aurait dit à son fiston bombardé au pouvoir après le décès du père, grâce à des tours de passe-passe ou autres manigances militaro-politiques que je ne me permettrai pas de nommer «catafiti», le père aurait donc dit au fils, ou le papa aurait dit à son fiston de ne jamais laisser tomber le pouvoir, au risque de ne plus y accéder après.
Dans cet imbroglio politique, des langues serpentines supputent même jusqu’à dire que c’est parce que l’actuel locataire de la Présidence savait que son départ du pouvoir signifierait sa mort certaine. Ont-ils raison? Nul ne saura le dire. Ont-ils tort? Seul le bon Dieu le sait. Mais, que tout ceci soit vrai ou faux, il y a une évidence qui ne trompe pas et qui ne saura non plus tromper. Il n’y a jamais de fumée sans feu. En clair, il y aurait un peu de vérité dans cet amalgame taxé de faussetés dont vivent certaines personnes dans notre pays. D’autres compatriotes, les éternels opposants dont la plupart ne sont que des opposaillons, croient lutter contre le pouvoir en luttant contre eux-mêmes, croyant que c’est par eux et par eux seuls uniquement que viendra le salut. Une série de questions nous brûle les lèvres ou le doigt.
À présent que les experts sont parvenus à réorienter le train du sieur BAWARA que refusaient de prendre en chemin les messieurs et dames de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition, qui sont ceux-là qui doivent véritablement aller travailler au sein de cette fameuse CENI au nom de l’opposition ? La sempiternelle guéguerre va-t-elle encore redémarrer ? Ceux-là qui se prennent pour plus opposants que d’autres ne vont-ils pas montrer et démontrer que ce sont eux qui sont plus crédibles que tels ou tels autres partis et chercheront à tirer tout le drap de leur côté ? Ce qui est plus que certain, c’est que le roublard de président du CAR et son gueulard de beau-fils, natif de Vogan, n’accepteront jamais.
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Et la guéguerre recommencera donc. Cependant, au-delà de tout, quelles que soient les considérations qu’on pourra avoir de ce que nous écrivons ici, qu’on n’oublie jamais ce qui arrive. Que les partis de l’opposition n’envoient pas seulement des gens dits de confiance siéger au sein de la CENI. Mais plutôt des personnes, mieux des experts de confiance quasiment incorruptibles, non pas pour, dit-on, rester ou surveiller ce qui se fait ou sera fait à la CENI. Mais au contraire de grands experts spécialistes en outils informatiques capables de déceler et de déjouer des «catafiti» programmés avec des puces électroniques pour donner de faux vrais ou de vrais faux résultats à l’issue d’élections que j’espère seront cette fois-ci transparentes.
Que l’opposition n’y envoie plus seulement des ATANDJI et autres AMUZUN, des représentants seulement capables de constater des fraudes sans rien pouvoir y faire, si ce n’est que leurs one man show télévisés qui finalement ne donneront rien. On en parlera pendant des mois mais après les esprits vont finir par tout oublier et le train va continuer son petit bonheur de chemin pour la minorité et son petit malheur de chemin pour la majorité, le peuple meurtri, miséreux…. L’opposition, si elle en est une, une vraie, doit pouvoir tout transcender, faire table rase de tout ce qui s’était passé depuis les années 90 et reprendre convenablement la lutte, celle du vrai peuple togolais. L’opposition doit pouvoir dépasser ses clivages qui ont toujours nui à la cohésion du groupe et prendre ou reprendre à bras-le-corps la lutte comme elle l’avait démarré un certain 05 octobre 1990 contre, non pas un homme, mais contre un système clanique, ethnique voire mafieux qui écrase voire broie tout individu qui se trouve en travers de sa trajectoire.
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L’opposition doit, donc, pouvoir envoyer des experts en électronique, experts capables de déjouer tous les traquenards préparés à l’opposition par la CENI de KodjonaKadanga. Se préparer à aller faire de la figuration n’est pas ou ne sera pas gage de l’avènement d’une éventuelle alternance dont le peuple a besoin.
Kiki Kpognon
 

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