L’opposition togolaise réunie au sein de la C14 (Coalition des 14) persiste et signe. Pas question pour elle d’appeler ses militants à participer au recensement électoral qui démarre le 1er octobre prochain. Brigitte Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la C14, l’a redit ce 28 septembre à Lomé.
«Il y a des indices qui montrent que les kits électoraux ont été conditionnés pour aboutir à des fraudes ; raison de l’appel de la C14 à boycotter le recensement du 1er octobre (…) De plus, nous ne sommes pas encore représentés dans les CELI (démembrements de la CENI) et CLC (Commissions Listes et Cartes)», expose la SG du parti CDPA, Mme Adjamagbo-Johnson. Cette explication de cette actrice politique est intervenue au moment où la CENI (Commission électorale) lançait le dispatching du matériel électoral dans la zone sud concernée par le recensement qui démarre le 1er octobre.
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«Nous ne boycotterons pas les prochaines élections, mais nous souhaitons qu’elles soient transparentes (…) Nous appelons les Togolais et les Togolaises qui souhaitent ardemment le changement démocratique à ne pas participer au recensement qui démarre le 1er octobre. Il n’y a aucune garantie que les fraudes du passé ne soient pas pires en 2018. Participer à ce recensement, c’est contribuer à perpétuer le forcing en cours du pouvoir togolais. Nous nous battrons pour que les choses aillent dans le bon sens à la CENI. La médiocrité et la tricherie, c’est immoral. Le vrai recensement viendra», a tenu à recadrer cette femme leader politique.
«Pendant la réunion du Comité de suivi du 23 septembre dernier, nous avons démontré à la CEDEAO qu’après la recomposition de la CENI, on peut réajuster les choses en vue du recensement. Que fait-on de la diaspora durant cette opération du recensement, dans la mesure où dans la feuille de route du 31 juillet de la CEDEAO, on prétend faire voter cette diaspora ? (…) Il a été admis le 23 septembre dernier que nous revoyions collégialement le chronogramme d’organisation des élections après la recomposition de la CENI», insiste-t-elle.
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Des craintes nommées ZETES & Aganahi
Parmi les griefs de la C14 contre le processus d’enrôlement des électeurs qui débute lundi prochain, elle insiste tout singulièrement sur les «faits et gestes discrets et scabreux» de deux acteurs : l’opérateur ZETES et un consultant en technologie électorale, Clément Aganahi.
«L’opérateur ZETES est renommé pour être spécialiste de fraudes électorales tout comme le consultant Aganahi qu’on a fait revenir. Si on pense pouvoir nous provoquer, et obtenir notre boycott des prochaines élections, alors bon vent au pouvoir (…) La C14 ne baissera pas cette fois-ci les bras sans avoir atteint ses objectifs», informe la Coordinatrice de la C14. «C’est depuis 2006 que l’opposition conteste la signature de contrats gré-à-gré du Gouvernement togolais avec ZETES. Nous avons appris de nos erreurs ! Nous n’attendrons plus que ZETES installe ses machines à fraudes pour devoir après nous rattraper. Nous ne voulons pas rentrer dans une nouvelle crise après les prochaines élections au Togo. Nous avons demandé un recensement biométrique intégral en prévision des prochaines élections ; de même que la délivrance des cartes d’identité durant le recensement. C’est faisable au Togo, comme cela a été fait ailleurs dans la sous-région», avance-t-elle pour étayer la prise de position de la C14.
«Nous avons reçu un courrier nous informant que des observateurs de longue durée de la CEDEAO vont prendre fonction aux côtés de la CENI, à part les experts électoraux en service depuis le 24 septembre dernier», a aussi tenu à souligner Mme Adjamagbo-Johnson. «Le Comité de suivi de la CEDEAO a relevé nos souhaits au sujet de l’attribution de la Présidence de la CENI à une personnalité neutre. Ce Comité a promis transmettre nos souhaits à la Facilitation», a-t-elle conclu au sujet de ce débat électoral.
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Plusieurs partis de l’opposition togolaise non membres de la C14 encouragent les Togolais à prendre part au processus d’enrôlement des électeurs à partir du 1er octobre, de même que le parti au pouvoir, UNIR. Un nouveau bras de fer en perspective qui sera versé dans les cas à trancher par la Facilitation de la CEDEAO.
Par KOMLAN AWUKU
Source:afriquinfos.com

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