Le Régime RPT/UNIR fonce tête baissée et en dépit de toute logique vers une parodie d’élection ce 20 décembre. Convaincu de son impopularité, le régime a manœuvré, violant allégrement la feuille de route de la CEDEAO, pour pousser les vraies formations politiques de l’opposition au refus de s’associer à cette mascarade électorale. Pour donner un semblant de légitimité à cette farce électorale, le pouvoir de Faure Gnassingbé a, à coup de billet de banque, réussi à se faire accompagner par des partis politiques sans aucune assise populaire et qui sont à la limite des épaves. Parmi eux, l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio et la Convergence patriotique panafricaine (CPP) d’Edem Kodjo dont l’actuel président est Francis Ekon.
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L’UFC comme la CPP dans sa version originale de l’UTD sont connus comme étant des partis politiques qui ont animé la contestation du régime autocratique du Gal Gnassingbé Eyadéma dans les années 1990. Tout comme le Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Me Yawovi Agboyibo ou encore la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) du Prof Léopold Gnininvi, désormais dirigée par Mme Brigitte Adjamagbo, pour ne citer que ceux-là. Il est utile de rappeler que ces deux partis (l’UFC et la CPP) et bien d’autres qui, aujourd’hui, sont pratiquement devenus des partis satellites du RPT-UNIR, ont jadis marqué l’histoire de la lutte pour la démocratie notamment à l’époque de leurs fondateurs (Gilchrist Olympio, Léopold Gnininvi, Edem Kodjo…).
C’est avec stupéfaction qu’on retrouve aujourd’hui, l’UFC et la CPP au nombre des partis politiques qui accompagnent Faure Gnassingbé dans sa fuite en avant à travers l’organisation des élections législatives au forceps. Mais il est curieux d’observer que c’est dans une composition totalement remaniée en l’absence des membres fondateurs de ces partis, que les deux formations politiques prennent désormais un vilain plaisir à accompagner le système RPT-UNIR dans cette tragicomédie avec la bénédiction passive de la CEDEAO.
L’UFC de Gilchrist Olympio en allié
Depuis la signature de l’accord entre l’UFC et le RPT-UNIR en 2010, le parti de celui qui était affublé du qualificatif d’« opposant emblématique », Gilchrits Olympio accompagne le pouvoir dans ses travers. Le fils du premier président de la République démocratiquement élu avait donné en novembre 2017 l’illusion de condamner la stratégie de monarchisation du pouvoir, en demandant à Faure Gnassingbé de ne pas se présenter à la présidentielle de 2020. Mais c’est avec surprise que le parti politique de Gilchrist Olympio, désormais tenu par des militants inconnus de l’ère du combat pour la démocratisation, s’égosille dans son accompagnement du pouvoir et du processus électoral.
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Au premier rang, on retrouve un certain Isaac Tchiakpé , qui, selon les indiscrétions, profite de l’état de santé du vieux pour se faire un nom. Il est sur tous les front, débitant bien souvent des choses insoutenables. Il se targue même d’être le porte-parole du parti. « Nous, nous en tenons à ce que les chefs d’Etat ont demandé, à savoir que le scrutin législatif soit organisé le 20 décembre. Et pour ce faire, ils nous ont proposé une assistance en matière d’experts électoraux et d’observation. A ce jour, la feuille de route et le cahier des charges qui a été donné à la Commission électorale sont respectés. C’est pour cela que nous estimons qu’il faut participer à ce scrutin », s’est-il fendu récemment sur Rfi. Ce raisonnement est à tout égard aux l’antipodes de la réalité. Sur le terrain, lui, et ses affidés mènent une campagne totalement ridicule. Ils peinent d’ailleurs à mobiliser car étant vomis par la population. Des délégations de ce parti ont été d’ailleurs chassées de plusieurs villages. L’agissement peu orthodoxe de ces disciples de la dernière heure a provoqué une vague de démissions du peu de cadres restant du parti.
La CPP sans ses fondateurs
Au niveau de la CPP dirigée par Francis Ekon, la situation est encore plus frappante. Ce dernier, même s’il est l’actuel N°1, a pris le parti comme son épicerie personnelle. « Il n’en fait qu’à sa tête », déplore un membre du bureau. Selon une source proche de l’ancien Premier ministre Edem Kodjo, « aucun membre fondateur du parti n’a donné son accord pour la participation du parti à ces fameuses élections législatives ». « Ni Jean-Lucien Savi de Tové, ni Cornelius Aidam, ni El Hadj Issa Samarou encore moins Edem Kodjo lui-même n’ont donné leur accord à cette aventure douloureuse et qui présage de lendemains redoutables pour le pays », a ajouté notre interlocuteur. Depuis sept (07) ans, Edem Kodjo que certaines rumeurs disent désormais en désaccord avec Faure Gnassingbé, a annoncé son retrait de la vie politique togolaise.
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Il est donc clair que les intentions de Francis Ekon en engageant le parti dans cette mascarade électorale est outre que la recherche de la cohésion sociale. D’ailleurs, le fait de ne pas avoir la bénédiction des piliers du parti laisse croire à une trahison. De toute évidence, il n’aura pas à regretter ce choix, puisque l’enveloppe a été conséquente…
Shalom A.
Source : Liberté hebdo

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