Le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction, pourrait être l’animal qui a transmis le nouveau coronavirus à l’homme, ont indiqué vendredi 7 février des scientifiques chinois.

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Des chercheurs de l’Université d’agriculture du sud de la Chine ont identifié le pangolin comme « un possible hôte intermédiaire » ayant facilité la transmission du virus, a indiqué l’université dans un communiqué, sans plus de précisions.

Après avoir testé un millier d’échantillons provenant d’animaux sauvages, les savants ont déterminé que les génomes de séquences de virus prélevés sur les pangolins étaient à 99 % identiques à ceux trouvés sur des patients atteints du nouveau coronavirus, selon l’agence de presse officielle Xinhua.

Jusqu’à l’annonce de cette dernière découverte, l’animal intermédiaire qui aurait participé à la transmission du coronavirus entre la chauve-souris et les humains était alors inconnu des scientifiques.

Au fait, comment fonctionnent les « coronavirus » ?

Un animal qui héberge un virus sans être malade et peut le transmettre à d’autres espèces est appelé « réservoir ». Dans le cas du nouveau coronavirus, il s’agit de la chauve-souris : selon une récente étude, les génomes de ce virus et de ceux qui circulent chez cet animal sont identiques à 96 %.

Mais le virus de la chauve-souris n’étant pas équipé pour se fixer sur les récepteurs humains, il est sans doute passé par une autre espèce pour s’adapter à l’homme, appelée « hôte intermédiaire ».

100 000 pangolins victimes chaque année d’un trafic illégal

Le nouveau virus a fait son apparition en décembre dans un marché de Wuhan où nombre d’animaux, dont des mammifères sauvages, étaient vendus pour être mangés.

Vu la nature de ce coronavirus, les experts soupçonnaient « l’hôte intermédiaire » d’être un mammifère. L’hypothèse d’un serpent, un temps avancée, avait vite été abandonnée.

Dans le cadre de ses mesures pour enrayer la récente épidémie, la Chine a annoncé fin janvier une interdiction temporaire du commerce d’animaux sauvages, interdisant pour une période indéterminée l’élevage, le transport ou la vente de toutes les espèces animales sauvages.

Près de 100 000 pangolins sont victimes chaque année en Asie et en Afrique d’un trafic illégal, largement devant les éléphants ou rhinocéros, dont les cas sont bien plus médiatisés, selon l’ONG WildAid.

La chair délicate du pangolin est très prisée par les gourmets chinois et vietnamiens, tout comme le sont ses écailles, ses os et ses organes par la médecine traditionnelle asiatique.

« Un tel commerce d’espèces sauvages est responsable de terribles souffrances pour les animaux et met en danger la santé des humains, comme nous pouvons le voir aujourd’hui », a commenté Neil D’Cruze, un responsable de l’organisation Protection mondiale des Animaux (WAP), dans un communiqué.

L’Obs

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