Le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo fait l’objet d’énormes tractations depuis son acquittement par la CPI, après un procès pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité.Après Hamed Bakayoko, Gbagbo va-t-il appeler le président Alassane Ouattara?

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L’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020 s’est tenue dans un contexte de violence marquée par le mot d’ordre de désobéissance civile, suivi du boycott actif, lancé par l’opposition politique ivoirienne conduite par Henri Konan Bédié. Vu la situation devenant de plus en plus tendue après le blocus instauré autour de la résidence du président du PDCI suite à la mise en place du Conseil national de transition, censé se substituer aux institutions de la République, l’inquiétude avait commencé à gagner les esprits.

C’est dans ce contexte que le 04 novembre 2020, les Ivoiriens vont apprendre avec joie et un profond soulagement, que l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, acquitté par la CPI, a joint au téléphone l’actuel Premier ministre du pouvoir en place, en l’occurrence Hamed Bakayoko, pour lui faire ‘’part de sa vive préoccupation quant au traitement infligé à Son Excellence, le Président Henri Konan BEDIE, Ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, ainsi qu’à d’autres personnalités politiques’’.

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« Le Président Laurent Gbagbo a tenu à inviter le Premier Ministre Hamed Bakayoko, à apaiser la situation en favorisant le dialogue plutôt que la répression. Il s’est réjoui de la très bonne disponibilité du Premier Ministre Hamed Bakayoko qui a promis de poser des actes en faveur de la décrispation du climat politique », a confié Me Habiba Touré, son avocat particulier, dans un communiqué. Le 11 novembre qui a suivi, une rencontre au sommet avait lieu entre le président réélu Alassane Ouattara et son ainé Henri Konan Bédié; rencontre qui permettra de ‘’briser le mur de glace’’ entre les deux hommes et de ramener le calme dans le pays.

« Nous avons convenu que la paix est la chose la plus chère à tous les deux et à tous les Ivoiriens. Ceci était une première rencontre pour briser la glace pour rétablir la confiance. Nous avons convenu de nous revoir très prochainement pour continuer ce dialogue qui a bien démarré. La confiance est rétablie », avait affirmé Alassane Ouattara. De son côté, Laurent Gbagbo, en attente d’un éventuel procès en appel, toujours à la CPI, a reçu, de la part des autorités ivoiriennes, ses deux passeports (ordinaire et diplomatique); ce qui ouvre la voie à son probable retour en Côte d’Ivoire.

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Un retour très attendu par ses milliers de partisans mais qui ne sera pas une sinécure dans la mesure où l’ex-chef de l’Etat fait l’objet d’une condamnation à 20 ans de prison à Abidjan. « Gbagbo Laurent sait qu’avant de venir, il faut l’avis du gouvernement ivoirien. Et s’il est aujourd’hui à Bruxelles, ce n’est pas le fait du gouvernement. Donc, il faut que lui et ses militants se tranquillisent et laissent le président Alassane Ouattara faire les choses étape par étape », prévient Kobenan Kouassi Adjoumani, le porte-parole du RHDP (parti au pouvoir).

Mais pour Alafé Wakili, journaliste et observateur averti de la scène socio-politique ivoirienne, il est temps que les acteurs politiques ivoiriens; qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, mettent de côté leurs égos personnels, pour faire prévaloir l’intérêt supérieur de la Nation. Samedi 19 décembre 2020, lors d’un atelier sur la recherche de la paix, organisé à l’intention des leaders des jeunesses ivoiriennes, Alafé Wakili a demandé au fondateur du FPI d’étendre ses efforts de paix, déjà amorcés avec le coup de fil passé au Premier ministre Hamed Bakayoko.

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« C’est Gbagbo Laurent qui a lui-même annoncé qu’il a appelé le Premier ministre Hamed Bakayoko. Déjà c’est une bonne chose. Mais le Premier ministre gère une partie du pouvoir que lui délègue le président de la République. Il faut qu’il (Gbagbo) fasse encore plus d’efforts; qu’il appelle le président Ouattara et qu’ils se parlent (…) Ouattara est d’abord l’ainé mais il est aussi le président de la République. Gbagbo peut encore faire cet effort », a souhaité le journaliste-écrivain, auteur du livre « Notre histoire avec Laurent Gbagbo », 216 pages, L’Harmattan, mai 2013.

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