Gerry Taama, le président Nouvel Engagement Togolais (NET) se prononce sur le retour au pays de l’ancien de ministre de l’intérieur François Akila Esso Boko, suite à de nombres interpellations. Par un message reçu à notre rédaction, le président du NET estime qu’il sera difficile pour l’ancien ministre de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2020 au vu des articles 61 et 62 de la constitution Togolaise. Toutefois, l’ancien officier des FAT reconnait que l’apport d’un sang neuf dans l’arène politique serait salutaire pour l’avènement de l’alternance. L’élu du peuple, souhaite vivement que les réformes se fassent lors de la prochaine rentrée parlementaire.

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Lire le message intégral :

 

LACHEZ-MOI AVEC LE RETOUR DE BOKO

 

Depuis un certain temps, il ne se passe pas de jours où je ne sois interpellé par plusieurs personnes, sur l’éventualité du retour du commandant et ancien ministre Boko. Est-il un déserteur? Sera-t-il arrêté? Pourquoi moi je ne suis pas inquiété depuis que j’ai quitté l’armée?

 

Je profite de ce post pour répondre à vous tous et ainsi être tranquille.

 

Primo, je n’ai pas déserté mais bien démissionné des Forces Armées Togolaises. Après avoir demandé et obtenu une mise en non activité de deux ans, en vertu des lois togolaises, j’ai ensuite présenté ma démission qui a été acceptée, c’est ainsi que j’ai été radié des listes de contrôle de l’armée.

 

Mais ce qu’il faut s’avoir, c’est qu’en temps de paix, si vous abandonnez votre poste au bout d’un certain nombre de jours, on vous fait appel et si vous ne répondez pas, on vous radie des listes de contrôle de l’armée. C’est une procédure presque similaire dans la fonction publique. Et des centaines de militaires se sont retrouvés ainsi radiés des listes de contrôle de l’armée pour abandon de poste. Il s’agit uniquement d’une sanction statutaire. Vous perdez votre statut de militaire, sans aucune poursuite judiciaire.

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C’est uniquement en temps de guerre que la désertion est passible d’une comparution à la cour martiale. Et en 2005, nous n’étions pas en guerre. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi Boko, a l’instar de plusieurs autres militaires ayant choisi de quitter l’armée, serait inquiété pour l’avoir fait. Voiila.

 

Il faut dire que je suis sidéré par l’espèce de frénésie qui semble s’être emparée de certaines personnes à la perspective du retour de l’ancien ministre de l’intérieur. Les Togolais sont friands de contes de fée, où le prince charmant vient toujours sauver la princesse.

 

La lutte politique dans notre pays est ‘pre, complexe et sans pitié. Ceux qui sont sur le terrain depuis des années ne déméritent pas, quelque soit l’opprobre qui parfois peut les souiller. Pour être parmi ces leaders là, je sais comme il est pénible de sillonner nos villes et villagse à la recherche de l’électorat, comme il est difficile de consacrer nos maigres sous pour les activités politiques. Qu’un acteur de plus arrive, pour insuffler un sang neuf sur le terrain ne peut être que salutaire, mais de gr’ce, laissons le terrain parler. J’ai lu un communiqué de presse de Dani Ayida demandant aux populations, y compris les acteurs politiques, de sortir massivement faire un accueil chaleureux à mon ancien de Saint-Cyr. Il faut sortir du délire. Un acteur politique est porté par ses militants, qui lui trouvent un destin. Point.

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Bref, c’était juste une petite mise au point pour qu’on cesse de me poser l’éternelle question.

 

Par ailleurs, j’espère que parmi ceux qui s’agitent, chacun au nom de son messie, qu’ils ont pris le temps de lire notre constitution, surtout en ces articles 61 et 62, qui précisent que tout candidat à l’élection présidentielle doit résider sur le territoire nationale au moins 12 mois avant, et que l’élection présidentielle a lieu soixante (60) jours au moins et soixante quinze (75) jours au plus avant l’expiration du mandat du président en exercice. Sachant que Faure a prêté serment le 04 mai 2015, le scrutin présidentiel de 2020 aura lieu entre le 20 février et le 4 mars au plus tard. Donc tout candidat qui ne réside pas au Togo depuis le 4 mars dernier est hors de course, sauf accord politique. Heureusement qu’au Togo, on sait s’accommoder des accords politiques.

 

Allez, vivement cette rentrée parlementaire et ces réformes constitutionnelles que le peuple attend.

 

Gerry TAAMA

 

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