Dans une énième interview, Mr. Albert Kate de la diaspora, se prononce à la suite de l’ultimatum lancé aux protagonistes du dialogue, les appelant au face à face et à d’autres évolutions. Il revient en charge sur les priorités vers une mise en œuvre réelle et rapide de la feuille de route, et lance un appel au Chef de l’Etat pour ‘l’ ouverture’ dans un nouveau gouvernement à cet effet. Il propose ‘le modèle béninois de 90’ pour résoudre la question de la candidature de Faure en 2020 afin de décrocher des réformes en profondeur pour des élections paisibles et l’alternance pacifique au Togo. Lisez plutôt…
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Info Diaspo : les facilitateurs attendus pour faire évoluer la mise en œuvre de la feuille de route prescrite par la CÉDÉAO n’ont pas pu faire le déplacement, l’opposition nourrit d’espoir la population pour une éventuelle visite des facilitateurs, le pouvoir travaille sans peine avec sa CENI, où en êtes-vous avec l’ultimatum ?
Mr. Albert Kate : Très heureux de constater que la société civile vient de manifester son intérêt par le rassemblement des forces vives de la nation exactement 24h de la date d’expiration de l’ultimatum de fin Août, pour s’impliquer dans la mise en œuvre de la feuille de route qui fait polémique dans la classe politique. La société civile doit être prudente et éviter de danser au rythme imposé par les politiques s’il le faut. La clairvoyance oblige à réaliser qu’il va falloir redéfinir les priorités, dévoiler les anguilles sous roches et baliser la voie pour une mise en œuvre paisible de la feuille de route. La société civile doit fonctionner non comme une aile marchante des partis politiques mais constituer une troisième force qui veillera au grain à l’intérêt général du peuple togolais, et rien que cela.
Info Diaspo : Les partis politiques parlent de la CENI, n’est-elle pas la priorité ?
Mr. Albert Kate : La CENI n’a pas vraiment de moyens ni la force et les logistiques pour faire son travail, même pas à 50%. C’est le gouvernement qui fait tout pour elle avec ses ministères. La CENI n’est pas une panacée pour résoudre tous les problèmes d’irrégularités ni pour gagner des élections malgré son importance capitale dans l’organisation des élections. Vouloir être à la CENI sans en même temps réclamer être au gouvernement est inexplicable. De la même façon, on ne peut prétendre œuvrer pour les reformes sans prendre place dans le gouvernement qui sera en charge de la mise en œuvre des reformes ; même si l’assemblée vote les lois, il revient après au gouvernement de les appliquer ou les ranger dans les tiroirs.
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Il faut commencer par le gouvernement de consensus. Le jour vous verrez tous ces politiciens qui parlent de la CENI ou de la feuille de route accepter une quelconque main tendue du chef de l’Etat et s’asseoir avec lui pour travailler ensemble sur tous les fronts, on parlera du début des choses sérieuses. La priorité c’est la recherche du consensus concernant les dossiers de reformes dans l’exécutif qui fera fonctionner au mieux les autres institutions quand bien même certaines doivent être indépendantes mais elles n’ont pas les moyens ni la force. Je saisie donc l’occasion pour demander au Président de la République de tendre la main a l’opposition, la société civile et la diaspora, pour un nouveau gouvernement avec les outils nécessaires pour un travail effectif dans l’intérêt supérieur de la nation, seul moyen de reconstruire le tissu social et aller a des élections sans contestation.
Info Diaspo: Pensez-vous que la CÉDÉAO viendra accélérer la mise en œuvre et les choses sérieuses vont avancer ?
Mr. Albert Kate : C’est le vœu ardant de tout le monde que les choses avancent mais le coup d’accélérateur de la CÉDÉAO n’enfreint pas l’obligation du succès des négociations qui doivent précéder les échéances de Décembre 2018. Après la CENI, une autre divergence va surgir, mais il faut simplement en déduire que cela communique un échec cuisant du travail des passerelles. Les conséquences sont ce que nous observons. Il faut revoir les gages et solliciter d’autres bons offices dans les négociations. Nous disons qu’il fallait laisser libre court au chef de l’Etat de se prononcer lui-même au moment venu sur sa candidature en 2020 tout comme le Benin a fait au Président Kerekou en 90, dans l’optique de décrocher les reformes qui ouvrent la voie à l’alternance, au déverrouillage des institutions de la république et des élections sans contestations. Ce compromis aura beaucoup plus son sens avant les échéances prochaines.
Info Diaspo : Vous aviez suggéré l’abolition de la bipolarisation des pourparlers si le blocage continue entre pouvoir et opposition. Avec l’entrée de jeu de la société civile et la diaspora comme troisième force, qu’adviendra-t-il si les difficultés perdurent ?
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Mr. Albert Kate: Personne ne saurait le dire, mais nous risquons d’aller à un scenario inhabituel où un leader de parti politique est chassé par ses propres militants. On en a vu au Togo comme ailleurs lors des discordes politiques devenues interminables alors que le peuple souffre ; il se tourne contre ses propres élus et ses propres leaders. Souhaitons plutôt que les choses s’améliorent très prochainement. Je réitère ici que le baromètre d’un bon démarrage de la mise en œuvre de la feuille de route sera tout éventuel ‘remaniement ministériel’ mettant tout le monde au travail des reformes.
Info Diaspo : Votre dernier mot
Mr. Albert Kate : Je demande au gouvernement, aux leaders de la coalition des 14, au parti UNIR, aux diplomates accrédités au Togo, aux leaders de la société civile et des confessions religieuses de se mettre à contribution pour faire asseoir les protagonistes face à face, et initier une rencontre entre le Chef de l’Etat lui-même, ses opposants et la société civile pour trouver les solutions durables et paisibles à la crise. Tels genres de rencontres ont eu lieu au Togo dans le passé et ont été très productives pour renforcer les acquis démocratiques. Essayons encore.
Merci à vous.
Source:icilome.com

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