L’élection présidentielle du 22 février prochain n’a plus aucun enjeu. C’est en tout cas ce que pense le président du Nouvel Engagement Togolais (NET). Dans une tribune publiée ce  jeudi sur sa page Facebook, Gerry Taama estime que le président sortant a déjà remporté l’élection présidentielle.

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S’il y’a bien un événement que tout le monde scrutait avec curiosité, voire appréhension pour certains, c’était le jour où Faure Gnassingbé se déclarera éventuellement candidat pour un quatrième mandat présidentiel. Appréhensions légitimes, il va sans dire, car dans certains pays comme la Guinée, la simple évocation d’un possible troisième mandat du président Condé deverse des centaines de milliers de personnes dans les rues du pays.

Unir dans le domaine de la stratégie sait y faire d’ailleurs : le suspens à été gardé jusqu’au dernier moment, et une cérémonie sobre et intime à marqué « l’investiture ». Quelques centaines de personnes et en une heure, c’était bouclé. Mais qu’à cela ne tienne, l’annonce à été faite: l’actuel président brigue un quatrième mandat. Et que s’est-il passé ce mardi 7 janvier 2020 ? Et bien, rien. Aucune manifestation spontanée, aucun mouvement de foule, aucune déclaration de ceux qui serinent à longueur de journée, non au quatrième mandat de Faure. Ce mardi à été une journée ordinaire au Togo.

Pour moi, la vraie victoire de Faure Gnassingbé réside dans cette capacité à faire passer l’annonce de son 4ème mandat comme quelque chose de naturel. Le reste n’est qu’une mise en scène. Pour preuve, on voit bien que ses challengers présumés sont scotchés à Lomé, que depuis leurs investitures il n’ont jamais dépassé Adetikopé, pendant que le candidat président court la campagne pour avaliser une victoire déjà acquise le 7 janvier 2020.

Alors, à qui la faute ? A l’ensemble des leaders de l’opposition, mais surtout à ceux qui ont voulu faire la révolution sans en avoir les moyens. A Saint cyr, on nous apprend qu’avant de déclencher une guerre, il faut s’assurer qu’il n’y a pas d’autres moyens, qu’on a les ressources pour la gagner, et que la situation après guerre est meilleure que celle la précédant. Aucunes de ces conditions n’étaient réunies lorsqu’une partie de l’opposition s’est engagée dans une bataille populaire sans aucune préparation, sans objectifs stratégiques clairs, entraînant des populations déterminés à des sacrifices aussi vains qu’inutiles. Aujourd’hui, nous avons la rançon de nos incohérences.

Au delà de la frustration qu’on décèle en permanence en échangeant avec les Togolais, se retrouve une résignation bien compréhensive: des décennies durant d’une lutte avec les mêmes méthodes et les mêmes relultats ont eu raison de la motivation des militants, mêmes les plus opiniâtres. Et les rumeurs (et pas que) sur des circulations de mallettes ont oblitéré le peu de crédibilité qu’il restait encore aux leaders politiques de l’action forte.

Alors, que faire ? Il faut réinventer le paradigme de la lutte politique de l’opposition, avec de nouveaux acteurs. Cette campagne à révélé de nouveaux talents avec lesquels il faudra composer dorénavant. Dr Thon, Dr Gnagnon, Innocent Kagbara, Senanou Alipui, Elliot Mablé, Vincent Ameganvi … C’est l’avenir de l’opposition togolaise (moi je commence à faire vieux). Une opposition pragmatique, réaliste, résiliente mais surtout opportuniste. C’est le prix de l’alternance, qui se jouera en 2025, au plus tôt.

Cette réflexion est celle de Gerry Taama. Citoyen togolais.

Joseph TALENDE

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