Les rideaux sont tombés sur les très politisés Evala de cette année. A l’heure du bilan, on peut mentionner entres autres, qu’il y a eu fraude, suivie de bruyantes contestations qui ont donné lieu à des affrontements et surtout que six personnes ont perdu la vie dans un accident de route.
 
Cette année encore, Kara a accueilli les traditionnelles devenues très politisées, luttes Evala. Tout était au rendez-vous. A l’heure du bilan, la forte médiatisation qui induit une politisation de ce qui n’est qu’un rite d’une communauté parmi les dizaines que compte le pays. Comme toujours, ministres, directeurs de cabinet, directeurs centraux, directeurs de société d’État, diplomates, se sont déplacés massivement pour assister à l’événement en pays Kabyè. Et kara est devenue le centre d’attraction de tout le pays.
 
Sur les médias officiels, le discours est bien poli, les événements présentés dans des termes enjolivant. Avec comme toujours, au premier plan, les hommes politiques, à commencer par Faure Gnassingbé. Et en son absence, ses représentants. Les médias officiels qui font une part belle aux Evala se sont bien gardés d’évoquer l’autre bilan, moins élogieux. Et pourtant, les choses ne se sont toujours pas déroulées comme dans le meilleur des mondes.
 
Jeudi 20 juillet dernier à Pya, c’est en queue de poisson que les luttes se sont terminées. Dans le village natal des Gnassingbé, le terrain de la finale s’est transformé en un véritable ring où les uns et les autres s’affrontaient, non plus de façon codifiée pour remporter un prix, mais cette fois pour en découdre les uns avec les autres. Au cœur de la chienlit, des accusations de fraude. L’équipe de Pya Haut, cette année, s’est opposé bruyamment à une pratique qui avait pourtant cours depuis des décennies.
 
En réalité, depuis le temps d’Eyadéma, l’équipe de Pya Akeï devrait toujours gagner. Et pour qu’on ne perde pas, l’on s’organisait pour rendre les conditions favorales à elle. Et l’équipe adverse devrait se laisser battre. La pratique était tolérée par les différentes communautés adverses de Pya Akeï, sous Eyadéma qui était entouré par un certain mythe et dont les équipes devraient toujours gagner. Cette année encore, pour faire gagner l’équipe junior de Pya Akeï, des mercenaires ont été sollicités face aux lutteurs de Pya Haut. Ces derniers ayant remarqué le jeu, ont manifesté bruyamment leur mécontentement qui a tourné en un affrontement, faisant de ce qui est présenté comme une fête un champ de bataille. L’environnement étant devenu hostile et chaotique, Faure Gnassingbé a dû se retirer discrètement pour se mettre à l’abri.
 
On voit bien qu’au Togo, la fraude n’est pas pratiquée que lors des élections. Elle semble bien présente et enracinée dans les moindres pans de notre vie commune. Les manipulations frauduleuses sont d’ailleurs au cœur de vives polémiques qui entourent les célébrations censées être purement culturelles, pas seulement à Kara, mais aussi dans plusieurs autres localités du pays.
 
Parlant d’Evala 2017, on retiendra surtout que c’est à cette occasion que six personnes dont 5 humoristes ont trouvé la mort. Dimanche après-midi, la nouvelle a fait le tour du pays. Les humoristes Folo, Agbasco et d’autres ont péri dans un accident de circulation, alors qu’ils revenaient où ils ont été sollicités pour prester. On signale aussi le terrible accident d’un ancien ministre du nom de Adzéwoda Dzifa qui revenait aussi des Evala. Sa voiture a fait plusieurs tonneaux et lui-même grièvement blessé.
 
C’est certainement l’une des plus grosses taches qui marqueront très longtemps les Evala de cette année. Curieuse édition, après de prétendues purifications du pays. Faut-il voir un signe des temps ? Nul ne peut le dire. En tout cas, le pays a encore un an devant lui pour réfléchir aux contingences des Evala 2017

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1 Commentaire

  1. […] Kabyé de Pya (Nord) à l’instar du président Faure Gnassingbé, le colonel Apollinaire Essodina Kadanga a succédé, le 6 février, à un autre Kabyé, Kpatcha yodi, à la tête de l’école de formation des officiers des forces armées togolaises (Efofat). […]

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