Avec le nul 0-0 des Eperviers face aux Ecureuils, synonyme d’une seconde défaite pour beaucoup de Togolais, Claude Le Roy voit le cercle de ses détracteurs s’agrandir.
9 septembre 2018. Au stade municipal de Lomé. Les Eperviers, après une défaite 1-0 à Blida contre les Fennecs de l’Algérie lors de la première journée des éliminatoires, sont contraints au nul 0-0 par les Ecureuils du Bénin. Le Togo enregistre seulement un (01) point en deux sorties et occupe actuellement la troisième place de la poule D derrière l’Algérie et son adversaire du jour. Ce qui relance le débat sur la capacité du technicien français à tirer le meilleur de l’effectif de sorte à lui assurer la qualification pour la phase finale de la compétition panafricaine prévue au Cameroun l’année prochaine.
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Quelques atouts
En débarquant au Togo en avril 2016 pour un contrat d’une durée de trois ans, Claude Le Roy qui a bourlingué sur le continent a été missionné de bâtir une sélection solide, compétitive et de la qualifier pour la CAN 2019. Peu de temps après sa signature, il se fend dans une interview accordée au www.lemonde.fr en ces termes : « Je me suis rendu à Lomé et j’ai rencontré des personnes qui voulaient vraiment que je vienne. Il y a de très bons joueurs dans cette équipe. Le Togo est un pays de football qui obtient depuis déjà pas mal d’années des résultats intéressants. Et je suis convaincu qu’il peut faire encore mieux ». A l’œuvre, rien ne se passe comme prévu.
Si les termes exacts de son contrat sont soigneusement bien gardés, Claude Marie François Le Roy dispose de pas mal d’atouts qui auraient poussé cet « Européen installé au Ghana qui a de très bonnes relations avec le Togo » à le recommander à la présidence togolaise. Il connait bien le continent pour avoir traîné sa bosse un peu partout.
Avant son arrivée ici, il a disputé huit (8) CAN avec le Cameroun (1986 et 1988), le Sénégal (1990 et 1992), la République démocratique du Congo (2006 et 2013), le Ghana (2008) et le Congo Brazzaville (2015). Ce parcours fait de lui un connaisseur du football africain. Et a priori il fait partie de ceux qui sont capables de donner un nouveau souffle au football togolais aujourd’hui très loin de sa période de gloire (mondial 2006 en Allemagne).
Négocié directement à la Présidence, selon les sources, son contrat lui facilite le travail, contrairement au calvaire vécu par ses prédécesseurs. Les Eperviers jouent régulièrement les matches tests à toutes les dates FIFA. Plus de problèmes de primes ni d’organisation liés à leurs sorties. Cerise sur le gâteau, le Togo se qualifie miraculeusement pour la CAN 2017. Sous son impulsion, les jeunes Eperviers participent au dernier Tournoi international « espoirs » de Toulon, avec l’objectif d’assurer la relève. Autant d’éléments qui devraient normalement permettre aux Eperviers de mieux surfer sur une nouvelle dynamique pendant leurs matches.
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Un géant au pied d’argile
Même Stephen Keshi qui qualifia le Togo pour le mondial n’a pas été mis dans les bonnes conditions, comme c’est le cas aujourd’hui avec le tacticien Le Roy. Pourtant il a réussi sa mission et est rentré dans les annales de l’histoire du football togolais. Les rencontres que le « sorcier blanc » a dirigées sur le banc des Eperviers sont plus soldées par des défaites que des succès. Le plus inquiétant est qu’on ne sent pas une progression de l’équipe nationale, aucun impact.
Le désormais Commandeur de l’Ordre de la Rédemption Africaine du Liberia éprouve d’énormes difficultés à répondre tactiquement à ses adversaires. C’est le cas notamment contre ses ex-disciples Hervé Renard, Florent Ibenge lors de la dernière CAN en terre gabonaise. Contre le Bénin ce dimanche, il a plus loué les qualités de son adversaire que de concocter un plan pour le contrecarrer.
Claude Le Roy s’est brouillé avec une partie des internationaux (Serge Akakpo, Jonathan Ayité, Serge Gakpé, AlaixysRomao) ténors de la sélection avant son arrivée. Certains d’entre eux se sont mis à l’écart, d’autres ont tout simplement préféré prendre leur retraite internationale. Ces ex-Eperviers critiquent en coulisse les méthodes de travail du sélectionneur qu’ils qualifient de « désuètes », inadaptées au football moderne.
Plus le temps passe, plus celui dont le nom a été cité dans l’affaire des transferts du RC Strasbourg devient seul maître dans le nid des Eperviers. Même au sein du Comité exécutif de la Fédération togolaise de football, une partie s’en offusque sans oser le dire publiquement de peur de se faire taper sur les doigts. Certains des joueurs qui constituent de nos jours le noyau qu’il chérie tant, n’ont plus le niveau de l’équipe nationale.
Kossi Koudagba, le meilleur buteur du championnat d’élite de la saison 2017-2018, n’a pas été initialement convoqué pour le match contre les Ecureuils. Face aux critiques de la presse et sur les réseaux sociaux, il a été finalement rappelé sans toutefois figurer sur la feuille de match.
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L’équation du sélectionneur devient difficile à résoudre. Seule la Présidence, son interlocuteur privilégié, peut le pousser à changer de cap, à revoir sa gestion et ses méthodes. Mais la situation politique actuelle du pays fait que le régime cinquantenaire est plus préoccupé par sa survie qu’autre chose. Or le consultant de Canal + toucherait au bas mot vingt-cinq (25) millions FCFA dans un pays où tout manque. Les centres de santé publics n’ont pas le minimum pour fonctionner ; les écoles luttent pour leur existence, entre autres. Selon les statistiques, en 22 matches, il totalise 07 victoires et 7 nuls pour 8 défaites.
Mathématiquement, le Togo n’est pas encore éliminé de la course qualificative pour la prochaine CAN. Le Français reste « confiant pour le reste ». Les joueurs, selon lui, ont tout donné face aux Béninois. « La qualification se jouera peut être à Cotonou en mars » prochain, tente-t-il de rassurer. Le public sportif et les supporters des Eperviers espèrent qu’il en sera ainsi.
Source:L’Alternative

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