Septembre 2017, le Fonds national de la finance inclusive (Fnfi)  est officiellement détaché du ministère du Développement à base pour être confié au Secrétariat d’État chargé de la Finance inclusive et du secteur informel. Une jeune dame est nommée à…
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Septembre 2017, le Fonds national de la finance inclusive (Fnfi)  est officiellement détaché du ministère du Développement à base pour être confié au Secrétariat d’État chargé de la Finance inclusive et du secteur informel. Une jeune dame est nommée à ce poste. Son nom : Mazamaesso Assih, jusque-là employée au Fnfi. Un quitus pour cette gestionnaire de formation de régler ses comptes avec ses anciens patrons et de faire des misères à ses ex-collègues ainsi qu’aux différents services qui relèvent désormais de son département.

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Le week-end dernier, dans la ville de Notsè, le personnel du Fonds national de la finance inclusive était en réunion pour dresser le bilan de l’année 2018  et l’étude et  validation de leur Plan de travail et Budget annuel 2019. Le directeur général du Fnfi, Yves Gnanba, s’est illustré par son absence à ce séminaire.
Qu’est-ce qui peut expliquer cette absence remarquable ? Nous avons mené l’enquête. Selon nos informations,  le DG du FNFI était sous le coup d’une mise à pied à  lui infligée par sa supérieure hiérarchique c’est-à-dire  Mme le Secrétaire d’Etat chargée de la Finance Inclusive et de la Direction de l’organisation du secteur informel (DOSI).
Une promenade dans les couloirs du Fnfi nous a permis de découvrir l’inimaginable qui se passe au sein de cette institution du fait d’importantes irrégularités dans le fonctionnement du secrétariat d’Etat dont elle dépend directement.
Ce Secrétariat fonctionne comme s’il était la direction générale des structures sous sa responsabilité notamment le FNFI“, nous confie, visiblement agacé par les méthodes de sa patronne, un proche collaborateur de Mlle Assih.
En fait, tout a  changé.  Des nominations fantaisistes,  des Directeurs et chefs de sévices rétrogradés au profit de stagiaires,  une gestion de la comptabilité du Fonds (Fnfi, ndlr) par le Secrétariat d’État sur fond de chantages,  de menaces et de vengeance de la part de celle-là qui est, comme par magie, passée de son statut de  simple employée de Bureau à celui de Secrétaire d’État“, se plaint un agent du Fnfi qui ajoute que “cette situation a poussé beaucoup de personnes à  démissionner notamment la DAF du Fonds (Fnfi)”.
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Tout ceci se passe sans que personne n’ose lever son petit doigt. “Tout le monde a  peur“, explique un autre qui s’interroge : “Qui peut l’ouvrir?” “La Secrétaire d’État est après tout la fille du Colonel Assih (ennemi juré de Gal Gnassingbé Eyadéma, remis en scelle par Faure Gnassingbé, ndlr) ; elle qui est par ailleurs Déléguée nationale adjointe du Mouvement des Jeunes Unir (parti au pouvoir, ndlr).  La messe est donc dite“, ajoute-t-il.
Décidé à tout nous raconter sur les méthodes de Mazamesso Assih, un employé du Fnfi aujourd’hui démissionnaire, nous donne rendez-vous dans un restaurant de la capitale. “Qui peut aisément se vanter de ses anciens chefs,  nommer ses amis et surtout ceux qui peuvent facilement rapporter tout ce qui se passe dans la boite?“, s’est-il questionné. “Parmi les amis qu’elle recrute sans compétences avérées, il y en a qui ont précisément pour mission d’espionner les autres départements notamment la DOSI. Là-bas, poursuit-il,  nous avons appris aussi entre-temps,  la mise à pied du DG par intérim,  puis sa rétrogradation et son remplacement il y a peine quatre mois par un jeune du parti Unir dont le CV resterait toujours douteux. Sans aucune expérience  ni stage à la DOSI, il en devient le DG.  Plusieurs personnes sont recrutées directement ou comme stagiaires puis nommées par fantaisie à des postes de responsabilité. Et chose curieuse, elles sont toutes issues d’une même ethnie”.
C’est la Secrétaire d’État qui gère tout.  Des ressources humaines au matériel en passant par le courrier et autres documents internes des Directions de son département, personne à l’exception d’elle n’a le droit de se mêler de quoi que ce soit au risque de se voir menacé de licenciement ou d’être licencié sans autre forme de procès.
Aujourd’hui, au sein du Fnfi, deux camps s’affrontent, l’un défendant la cause de la toute-puissante Secrétaire d’État, l’autre obligée de ronger ses freins.
Mazamesso Assih s’illustrerait, d’après les témoignages, par ses missions à  caractère politique sous la coupole du Fnfi, avec des avantages insolents. C’est le groupe de ceux qui subitement roulent en voitures peu de temps seulement après leur arrivée au sein de la boîte.
En face, il y aurait le camp des malheureux ou des insoumis.  C’est celui du DG Yves Gnanba. Ce sont des employés rompus à  la tâche et qui ont refusé de cirer les chaussures de leur ancienne collègue,  collaboratrice portée désormais au pinacle.
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En nommant Mazamesso Assih au poste de Secrétaire d’État chargée de la Finance inclusive et du secteur informel, Faure Gnassingbé croyait ainsi faire la promotion de la jeunesse de sa famille politique. Malheureusement, celle-là même qui occupe un poste important au sein de son parti, est plutôt passée maitre dans l’art de porter un coup dur à son “mandat social”. Et même si elle n’est pas exempte de reproche, Victoire Tomegah-Dogbe traduit mieux l’aspect social de la gouvernance de Faure Gnassingbé.
Avec  un Fnfi devenu le temple par excellence  des règlements de compte et des pires trangressions sociales, et un projet PNPER aujourd’hui en souffrance sous Mazamesso Assih, la composition du très prochain gouvernement ne devrait pas se faire à tout hasard.
Affaire à suivre…
Source:courrierdafrique.net

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