Lorsque le patrimoine financier des investisseurs étrangers est dilapidé, les conséquences économiques pour le pays sont lourdes. Lorsqu’une seule personne en violation de texte exerce une mainmise sur toute une banque, le sort de l’institution est dangereusement menacée et lorsque un seul homme décide de gérer l’agent de tout un Etat dans la confusion l’opacité et les magouilles tous azimuts, il y a mal en la demeure ; Ceci pour attirer l’attention de l’Etat togolais et l’État libyen sur la mauvaise gestion actuelle de la société interafricaine de Banque SIAB. Détournements et malversations, bradage du patrimoine, violation des textes, bonjour les dégâts au centre desquels se trouve Victor N’souwodji EHE, un repris de justice qui s’offre du vent en poupe à la SIAB…

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C’est l’histoire d’un avocat de renom, dont nous taisons pour l’instant le nom et le cabinet, qui, pas des tours de passe-passe a réussi à hériter en tant qu’administrateur provisoire, le patrimoine financier libyen au Togo. C’est donc en 2013, par arrêté N°128/MEF/SG/DE du 16 aout 2013 que le Ministre d’alors de l’économie et des finances Adji Otheth Ayassor a signé l’administration de cette banque en faveur de l’avocat.

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Retourné au barreau, les confrères de l’avocat ont contesté véhémentement cette posture en demandant à l’avocat de choisir entre le commerce et le barreau. Très vite, sans relever le décret, il a à son tour nommé un administrateur pour gérer la SIAB.

Il fera donc recours à un ancien loup qu’il jeta dans la bergerie. Victor N’souwodji EHE, ancien ministre du commerce et des transports, qui a fini sa course du ministère à la prison dans les malversations énormes dans une banque. Mis en berne, il se fera ressusciter donc par son associé avocat qui le propulsera à la tête de la SIAB. Venu pour effectuer 6 mois d’administration, Victor EHE est resté et demeure depuis 2013. Il vient donc de totaliser 7 ans à la tête de la banque, dans une scandaleuse gestion.

Son départ prévu pour fin mars a été encore repoussée pour des manigances qu’il sait organiser. Il est poursuivi actuellement par un audit qu’il a réussi à avorter à plusieurs occasions, traqué par les propriétaires libyens qui veulent prendre la Direction, le sieur EHE s’évertue à rester dans l’ombre de la gestion avec un futur titre de Directeur Général adjoint.

Le 31 juin, si ses incantations ne marchent plus pour une fois, il pourra libérer la banque des saignements financiers.

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Un bref aperçu dans ce numéro de la méthode catastrophique de gestion de la banque par le sieur EHE donne du tournis.

Le tableau de bilan d’exercice depuis sont arrivé contient des déficits de plusieurs milliards. Le taux de prêts non recouvrés est très élevé. 7milliards environ en fin d’exercice 2019 contre un déficit de 789 millions de FCFA.

Cela suffit déjà pour exprimer la mauvaise gestion de la banque.

Ce déficit ne profite à personne d’autres qu’à Ehé Victor et ses complices du crime.

Quelques exemples : Il a réussi à débaucher une dame d’une autre structure bancaire qui a réussi à accorder un crédit à sa mère résidant en Côte-D’ivoire. Des centaines de millions de FCFA non encore recouvré qui constituent un véritable manque à gagner pour la banque.

La SIAB est une institution bancaire de la Libye. La Libyan Foreign Bank. L’administration provisoire est donc tenue de rendre compte de la gestion aux autorités libyennes. Mais, dans sa ruse de maintenir ses intérêts et avoir une véritable mainmise sur la banque, le sieur EHE a organisé une escroquerie internationale en proposant aux autorités libyenne la vente de leur part d’action à la société Wari.

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Rusé et vénal, Ehé a géré seul ce dossier d’achat en tournant tous les acteurs en bourrique, les responsables de Wari aussi. La commission bancaire a finalement rejeté le dossier mais cela a profité au DG de SIAB qui a gagné en temps, deux ans pour continuer à oser maintenir.

Victor EHE est le prototype de banquier carabiné. Il se donne l’habitude de monter des dossiers farfelus, histoire de profiter dans de multiples voyages et missions sur lesquels il profite pour mener ses affaires louches.

La dernière invention de l’espiègle EHE était celle d’une histoire de faussaires saoudiens qu’il a invité à venir piller la banque. Une parenthèse sur laquelle nous reviendrons.

La SIAB n’a pas aujourd’hui d’avenir. Les cadres influents, Directeur commercial, 70 ans, Directeurs des risques 65 ans manquent de performance : Ils sont à la retraite.

La confusion qui règne au sein de cette banque est énorme. La société d’avocat désigné pour gérer l’administration provisoire est en même temps conseil de la banque. Les contestations de ces manœuvres de non-droits sont punies de peines de licenciements.

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Plusieurs crédits en souffrances. Népotisme à la clé sont des situations qui fragilisent le patrimoine libyen géré par le sieur Victor EHE. Des magouilles dont nous réservons les détails qui surprendront les responsables du secteur bancaire. L’Etat togolais aura sa lourde responsabilité dans cette pagaille, association des banques devra aussi se pencher sur cette affaire qui ne sied pas à une institution sérieuse.

L’économie togolaise pour se stabiliser a besoin des institutions crédibles qui forcent l’admiration et encouragent des investisseurs. Ce n’est pas le cas pour la SIAB qui continue sa descente aux enfers sous les auspices de Victor EHE, un repris de justice.

Carlos Ketohou

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