L’ouragan politique – pareil à l’ouragan meurtrier Irma – que des leaders de l’opposition togolaise annoncent depuis l’éclatement des événements du 19 août dernier ne s’est guère produit. Dieu merci! S’il y a une prière à adresser à Dieu aujourd’hui, c’est de toujours nous garder à l’abri de tout cataclysme politique qui viendrait à ébranler socialement, religieusement, culturellement, etc. notre pays.
Mais le message que proposent des représentants de Dieu, des Evêques, de notre pays au cœur de cette crise, s’éloigne de la voie médiane. Leur propos est bien loin de rassembler un tant soit peu les positions divergentes et éparses.

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Avouons-le tout de suite, le message de la Conférence des Evêques du Togo du dimanche 14 septembre dernier, n’est qu’un parfum qui s’étourdit de la propre odeur entêtante d’une frange de la classe politique du Togo, ce n’est pas un parfum de suave odeur, pareil à l’encens, qui apaise les esprits, les âmes et atténue les passions en rendant fraternels les uns envers les autres et en élevant les esprits et les cœurs.
La seule question qui mérite d’être posée d’entrée, à la lecture de ce message des Evêques de notre pays, c’est de savoir si ce sont exclusivement ceux qui prônent farouchement le retour à la Constitution de 1992 qui sont des enfants de Dieu, et leurs adversaires qui appellent alors à une révision constitutionnelle, les « Méchants ou les mauvais » ?
Celui qui aura réussi à répondre sans parti pris à cette question aura compris que les Evêques togolais n’ont pas du tout tenté de se rapprocher du fil du rasoir, il a beau être difficile à trouver, dans ce nœud politico-juridique.
Ils ont purement et simplement opté pour une chapelle politique. Et curieusement, pour celle qui appelle à l’insurrection, au renversement des institutions de la République, à la désobéissance, qui refuse de diluer son vin… Bref, toute chose qui nous éloigne de la voie qui nous mène vers le divin conciliateur, fédérateur, unificateur.

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Qui mieux que l’Eglise – avec ces quelques figures comme Mgr Kpodzro et Mgr Barrigah qui connaissent bien les questions politiques togolaises et le sens profond des malentendus politiques – sait qu’appeler, comme une partie de l’opposition togolaise à la Constitution de 1992, ne règle pas du tout le problème et ne produira pas le miracle politique du consensus que tout esprit épris de paix et en quête du divin devrait appeler d’abord à chercher.
Y-a-t-il un intérêt pour les prélats togolais à s’aligner, sans ménagement ? Qu’est-ce qui suscite tant l’incompréhension entre des partis de l’opposition qui se sont éveillés le mois passé seulement au retour à la Constitution de 1992 et le parti au pouvoir, qui accepte enfin de faire le pas vers des Réformes ?
Les réponses à ces questions se situent au-delà des calottes de nos Evêques. Appeler aussi simplement au retour à la Constitution de 1992, c’est manquer de chercher la lumière politique qui pourrait éclairer nos ténèbres politiques, plus loin que les limites de leurs Crosses et Mitres.
 
A la recherche de notre Desmond Tutu
Ce que les Evêques sont invités avant toute chose à faire, dans de pareilles situations de tension, au nom de l’autorité morale dont ils sont investis, c’est de mettre en vis-à-vis les visions politiques des uns et des autres et l’Evangile, d’en dégager les convergences en essayant autant que possible de rassembler tout ce qui est épars.
Sans cette hauteur d’esprit, ils sont disqualifiés à s’ingérer dans les affaires politiques et donnant pleinement raison à ceux qui leur assènent souvent que la prêtrise n’est pas la politique. Faut-il rappeler au bon souvenir de nos Evêques la tonitruante formule de l’amiral de Joybert en France : « Messieurs de la prêtrise, occupez-vous de vos oignons ». C’était en 1973, en réponse à des évêques qui prenaient position contre la politique nucléaire française.
Eh oui, il faut rappeler à la Conférence des Evêques du Togo que s’ils n’ont pas la recette miracle ou spirituelle qui puisse apaiser tous les bords politiques de notre pays, autant s’enfermer dans leur sacristies. On aura compris que le Togo n’a pas un Evêque de la trempe et de l’aura d’un Monseigneur Desmond Tutu.
Source: Togo Matin

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