Le Togo mérite bien, en Afrique de l’ouest, son statut de citadelle des crises politiques. Chacune d’elles, arbitraire, commence comme un rêve et finit en cauchemar, puis en deuils. Cela s’entend: les Togolais, depuis 2005, sont mis en coupes réglées par des crapules sans cœur, en réalité des malades mentaux, qui confondent le pays à une entreprise reçue en legs. Mais, à y voir de plus près, c’est surtout la personnalité de Faure Gnassingbé, un narcissique malfaisant, qui explique mieux l’état de notre pays.

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Pour mieux cerner l’homme à l’origine de nos angoissantes peurs, il faut se référer au psychiatre Americano-Autrichien Otto F. Kernberg. Le scientifique avait, en 1984, décrit cette forme de narcissisme, exactement celle qu’on constate chez Faure Gnassingbé, comme un trouble psychologique qui, à l’oppose des autres formes de narcissisme, est une pathologie grave, le plus souvent héréditaire.

C’est un trouble dû à une malformation cérébrale qui se caractérise par une absence totale de conscience, par une folie de grandeur, une grandiloquence doublée d’une immense soif du pouvoir. Chez le patient (le malade mental), la tendance au sadisme est vive. Il ressent du plaisir, avec la même intensité que dans un rapport sexuel, lorsque le sang humain coule à ses pieds, lorsque les autres payent de leurs souffrances le prix de ses folles envies et ambitions qu’il veut sauves, illimitées et, surtout, incontestées. Il est d’apparence simple, débonnaire mais habite par un esprit de violence, vindicatif. Il raffole, tel le dernier sot du village, les flatteries les plus insolites.

Quand un président atteint ce niveau de dangerosité, donc de cruauté, il faut autour de lui des conseillers chevronnés de grand cœur, possédant un sens élevé du bien public et de la sacralité de la vie humaine, des gens capables de guider ses pas, d’influencer les grands dossiers et de faire plier le malade chaque fois que celui-ci viendrait à mettre en péril les vies humaines parmi son peuple.

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Mais qu’avons-nous au chevet du chef aux inclinations démentielles? Qui sont-ils ces collaborateurs, ministres et conseillers supposés prévoir et prévenir le danger? A ce qu’on voit, que de faux médecins, de vrais assassins. Des individus sans fibre patriotique, sans désir de vertu et de beaux gestes. Au total, des hommes et des femmes corrompus, pervers et infects que rien n’émeut: «les Togolais ont beau gémir de leur misère, se plaindre de la déliquescence de leur pays, notre caravane passe». C’est leur devise. Satanique, ostracisant, enrageant.

Par voie de conséquence, le désastre est partout, dans un pays flapi, dysfonctionnel, moqué et, de plus en plus tuteuré. Une nation épuisée et incapable qui, chaque fois, a besoin d’experts étrangers pour lui montrer la route et veiller sur ses intérêts. Nous Togolais sommes citoyens non pas d’un État, mais d’une sorte d’entreprise familiale en faillite dont on essuie les plâtres et honore tant bien que mal les fins du mois avec l’anémique économie que la bande parvient encore à faire tourner en faisant souvent la manche. Mais jusqu’à quand cette gouvernance qui se contente de réchauffer pour notre descendance un territoire qui se dégrade à vue d’œil comme une peau de chagrin?

Les perspectives sont ténébreuses: tares et vices battent le plein, se disputent l’horizon. Sur ce tableau du déshonneur, rivalisent d’ardeur l’ignorance, l’inculture, l’étroitesse d’esprit, le machisme primaire, la microcéphalie, l’absence de vision autre qu’électorale, de bienveillance, d’empathie et tout simplement de volonté politique d’un gouvernement qui ment à bout portant, sans sourciller. Une autre nation aurait fini depuis longtemps de régler l’énigme gnassingbé et toiletter le pays de ses puanteurs. Ne pouvons-nous vraiment pas nous libérer en réveillant en nous-mêmes l’élan des belles révoltes de naguère comme en 1958 et remettre de l’ordre dans cette sanie qui nous sert d’État ?

Et nos universités, à quoi servent elles? Elles auraient pu être l’épicentre d’où partent les secousses qui emportent ce régime tortionnaire et de prédation! Pourquoi ne rougissent-ils pas, ces étudiants dont l’avenir s’écrit pourtant en pointillés sous leurs yeux? Tout porte à croire que l’abrutissement, et même l’abêtissement ont gagné nos campus, laissant vacant le terrain à une piétaille de niaiseux de la catégorie délictueuse des Maimounatou Ibrahima, qui applaudissent à tout rompre, en frétillant du croûton, croyant béatement que Golgotha est synonyme du paradis. Non, le Togo est un véritable enfer sur terre. Ne pouvons-nous vraiment rien entreprendre pour mettre hors d’état de nuire ces viles fainéants et thuriféraires qui asphyxient notre peuple?

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Quand personne n’est à la hauteur du pouvoir dans cette république de peu, tout doit être entrepris pour faire aboutir la volonté du peuple et l’ordre auquel ce dernier aspire. En pareil cas, le bulletin de vote, l’urne et l’isoloir ne peuvent avoir leur place parmi les options efficaces sur la table. Cela s’appelle donner des chances aux voies du désordre, dans l’espoir d’atteindre les rivages de l’espérance. Très souvent, c’est salutaire.

Car, lorsqu’un peuple est soumis par des dirigeants comme les nôtres à une «diet» extrême qui le consume à petit feu, mieux vaut, pour lui, d’abandonner l’amour de la vie pour aller vers les sacrifices qui pavent durablement le chemin de sa libération. C’est là que «la patrie ou la mort» devient, pour chacun, un principe sacro-saint et, pour tous, un impératif intangible.

Kodjo Epou
Washington DC
USA

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